Le Comité
- Prend note que le Portugal et l’Espagne ont proposé le PCI frontalier luso-galicien : un modèle de sauvegarde créé par Ponte...nas ondas! (no 01848) en vue de sa sélection et de sa promotion par le Comité en tant que programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention :
Le projet Ponte…nas ondas! (PNO!) vise à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel de part et d’autre de la frontière luso-galicienne en créant des espaces permettant la pratique de ce patrimoine et sa transmission aux jeunes générations. Initialement mis en place dans des écoles des municipalités de Salvaterra de Miño (Espagne) et de Monção (Portugal), il a ensuite été étendu à de nombreuses autres écoles et institutions. Dernièrement, ce patrimoine vivant a été étudié et analysé à des fins éducatives par des enseignants et des chercheurs de l’association PNO!, avec l’aide de détenteurs et de praticiens des traditions ainsi que de spécialistes des universités de la région. Le projet PNO! a permis aux jeunes de prendre part à la pratique et à la transmission de leurs propres traditions grâce à la diffusion du patrimoine culturel dans les écoles, à la formation des enseignants, à la présence de détenteurs et de praticiens dans les salles de classe pour partager leurs connaissances et leurs expériences et à l’utilisation de la radio et des technologies de l’information et de la communication pour transmettre, promouvoir et valoriser le patrimoine culturel immatériel commun.
- Considère que, sur la base des informations contenues dans le dossier, le programme répond comme suit aux critères de sélection, en tant que bonne pratique de sauvegarde, tels qu’énoncésau paragraphe 7 des Directives opérationnelles :
P.1 : Le projet nommé Ponte...nas ondas ! est mis en œuvre depuis vingt-cinq ans dans des écoles situées de part et d’autre de la frontière entre le Portugal et la Galice et vise à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel en créant des espaces permettant la pratique de ce patrimoine et sa transmission aux jeunes générations. Le projet a débuté en 1995 lorsqu’un groupe d’enseignants de diverses écoles primaires et secondaires de part et d’autre de la frontière ont décidé de travailler main dans la main pour préserver, transmettre et contextualiser la culture patrimoniale de leur région frontalière afin de la préserver. Les objectifs du projet sont clairement définis dans le dossier : Le dossier explique également les différentes mesures de sauvegarde du projet, qui impliquent des activités d’identification et de sensibilisation, des efforts de transmission et des événements promotionnels.
P.2 : Le projet implique une coordination avec les administrations publiques responsables de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Portugal et en Espagne. Cela a permis d’impliquer davantage les organismes nationaux et les institutions régionales des deux pays, ce qui facilite la participation des détenteurs de culture, des praticiens et des communautés au projet. Les stations de radio locales des deux côtés de la frontière ont offert leur soutien pour diffuser les initiatives de sauvegarde. Néanmoins, la coordination entre les écoles galiciennes et portugaises reste le principal moyen d’organiser, de développer et de gérer le projet.
P.3 : Le projet implique des efforts d’éducation qui favorisent le développement social inclusif, la compréhension interculturelle et l’égalité des sexes. Il reflète les principes et les objectifs de la Convention, puisqu’il vise à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel galicien et portugais afin qu’il continue à être pratiqué par les communautés, les groupes et les individus concernés des deux côtés de la frontière. Le projet sensibilise également aux niveaux local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel.
P.4 : Le projet dure depuis plus de vingt-cinq ans et a permis aux jeunes de s’impliquer dans la pratique et la transmission de leurs propres traditions. Grâce à ce projet, les élèves se sont familiarisés avec leur histoire, leur environnement naturel, leurs communautés et leurs cultures. Le dossier présente des exemples concrets de l’efficacité du projet. Par exemple, la conférence radiophonique annuelle des écoles a été l’un des moyens les plus efficaces de sensibilisation et de diffusion du patrimoine culturel immatériel galicien et portugais. Plus de 300 écoles en Galice et au Portugal, et plus de 5 000 jeunes et 3 000 enseignants ainsi que des journalistes et des familles participent à ce projet.
P.5 : Les communautés ont été impliquées dans le développement des activités du projet et dans la réalisation de ses objectifs. La proposition de développer les différentes activités émane des écoles et implique les enseignants, les élèves et les familles. Le projet implique également la participation de nombreuses personnes et organisations. Les enseignants, les familles et les élèves, indépendamment de leur âge et de leur sexe, participent activement au développement d’activités impliquant d’autres collaborateurs tels que les détenteurs de culture, les praticiens, les communautés, les musiciens, les écrivains, les journalistes, les anthropologues, les agriculteurs et les pêcheurs. Diverses lettres de consentement ont été soumises par des associations, des écoles, des enseignants, des étudiants, des familles, des chercheurs, des musiciens, des journalistes et des stations de radio, exprimant leur soutien à la candidature.
P.6 : Le projet peut servir de modèle international, car il utilise une méthodologie participative qui peut être mise en œuvre dans d’autres zones géographiques transfrontalières. L’approche du projet encourage le dialogue et l’échange entre les communautés et agit en faveur la paix et la coopération entre les sociétés de différents pays. En tant qu’expérience transfrontalière, le modèle PNO ! peut être reproduit pour renforcer le dialogue entre les générations et la transmission du patrimoine culturel immatériel au-delà des frontières.
P.7 : Les précédentes initiatives démontrent une volonté de coopérer dans les activités de diffusion, notamment par la diffusion du travail du Système des Trésors Humains Vivants que PNO ! a lancé en 2009 et par le programme des Bibliothèques Vivantes qui a été mis en œuvre en 2011. Les activités et les publications du projet sont disponibles en galicien et en portugais, et l’Association culturelle et pédagogique PNO ! traduit la plupart de ses comptes-rendus et publications dans d’autres langues, comme l’espagnol et l’anglais. Les sites de référence PNO ! sont disponibles en espagnol et en anglais, ainsi qu’en galicien et en portugais, afin de contribuer à la diffusion du projet. Le dossier cite plusieurs sites Web pour démontrer que le contenu du projet a été largement publié et partagé.
P.8 : Depuis le début du projet, l’association PNO ! a mis en place des enquêtes et des évaluations dans les écoles pour mesurer les résultats et l’impact des activités et pour recueillir des suggestions d’amélioration. Les évaluations sont réalisées dans les écoles participantes et permettent d’apporter des améliorations aux projets ultérieurs. Des réunions sont organisées périodiquement avec les enseignants chargés de la coordination des activités, ainsi que des spécialistes du patrimoine culturel immatériel et des chercheurs, afin d’évaluer les résultats des activités. Les évaluations externes du projet se fondent sur les reconnaissances publiques et les prix décernés par plusieurs organismes internationaux.
P.9 : Le projet peut servir de modèle pour encourager des efforts de sauvegarde dans différentes zones frontalières, notamment pour les communautés transfrontalières des pays en développement. Le modèle PNO ! peut être utile aux pays en développement car : (a) il allie patrimoine culturel immatériel et technologies de l’information et de la communication pour transformer le patrimoine en un outil pédagogique ; (b) l’investissement initial est minimal ; et (c) le fait d’allier radio, éducation et patrimoine culturel immatériel est une formule de sauvegarde efficace. L’intégration du patrimoine culturel immatériel dans le système éducatif est un autre résultat efficace et réalisable du projet.
- Décide de sélectionner Le PCI frontalier luso-galicien : un modèle de sauvegarde créé par Ponte...nas ondas! en tant que programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention ;
- Félicite les États parties pour ce dossier bien préparé qui met en évidence l’implication des communautés, des groupes et des individus dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel partagé qui peut se trouver au-delà des frontières.