Décision du Bureau : 13.COM 1.BUR 3.4

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatif à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document ITH/18/13.COM 1.BUR/3, ainsi que la demande d’assistance internationale n  01312, soumise par le Zimbabwe,
  3. Prend note que le Zimbabwe a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé L’inventaire des traditions orales, des expressions, des connaissances et des pratiques locales des Korekore du district de Hurungwe au Zimbabwe :

La demande vise à soutenir un projet mis en œuvre par l’Université technologique de Chinhoyi, qui vise à dresser un inventaire complet des traditions orales, des expressions, des connaissances et des pratiques locales des communautés du district de Hurungwe, dans le nord-ouest du Zimbabwe. Bien que le patrimoine vivant dans la région soit particulièrement riche, un manque de ressources et de compétences nécessaires à la mise en œuvre de la Convention de 2003 a été constaté, et les chefs traditionnels du district ont exprimé leurs préoccupations au sujet de la disparition et de la distorsion des connaissances et pratiques traditionnelles au fil des ans. Ainsi, le projet vise à contribuer aux efforts de sauvegarde du pays par le biais des activités suivantes : la traduction de la Convention dans la principale langue locale ; un atelier de trois jours pour sensibiliser 20 chefs traditionnels et 30 membres de la communauté à la Convention ; un autre atelier de cinq jours pour former 30 membres de la communauté et 20 membres du personnel universitaire et étudiants à dresser un inventaire avec la participation de la communauté, et à l’inventaire des traditions orales, des expressions, des connaissances et des pratiques locales du district. Les membres de la communauté élaboreront également un plan d’action qui leur permettra de poursuivre l’inventaire après la fin du projet.

  1. Prend note en outre que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau local conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend également note que le Zimbabwe a demandé une allocation d’un montant de 93 242,50 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier n  01312, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Avant de soumettre cette demande, l’organisation de mise en œuvre a mené de vastes consultations auprès des communautés pour s’informer des principales préoccupations concernant les traditions orales et les expressions des Korekore du le district de Hurungwe. La demande prévoit que la communauté, y compris les responsables, les femmes et les jeunes, participe à la phase de mise en œuvre du projet. Les membres de la communauté contribueront à la révision des plans de travail, à l’identification des éléments du patrimoine culturel immatériel à inventorier ainsi qu’aux ateliers de sensibilisation et d’inventaire et à l’inventaire sur le terrain. En outre, les communautés concernées participeront à la validation finale des éléments inventoriés ;

Critère A.2 : D’une manière générale, le budget est présenté clairement, reflétant les activités prévues et les dépenses y afférentes ; le montant total demandé semble adapté pour la mise en œuvre des activités proposées. Toutefois, pour certains postes de dépenses tels que « l’acquisition de matériel d’inventaire », des informations plus précises et détaillées auraient été les bienvenues ;

Critère A.3 : Les activités proposées sont bien conçues pour atteindre les objectifs et résultats escomptés du projet. Elles couvrent principalement des la traduction et des activités de sensibilisation et d’inventaire, qui seront mises en œuvre avec le soutien d’experts formés dans le domaine du patrimoine culturel immatériel dans le pays et de la Plate-forme du patrimoine culturel immatériel d’Afrique australe. Un système de suivi et d’évaluation régulier impliquant les partenaires d’exécution est également prévu. Cependant, il manque des détails concernant certaines activités, notamment l’activité d’inventaire. Des informations plus détaillées sur la méthodologie du travail de terrain, la collecte des données et le processus d’inventaire auraient permis de mieux évaluer la faisabilité de ces activités ;

Critère A.4 : L’un des principaux résultats du projet concerne la mise en place d’un futur inventaire, qui est conforme à la stratégie et au plan national de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. La demande propose également une approche de « formation des formateurs » pour s’assurer que les capacités et les savoir-faire acquis au cours de la formation soient maintenues au-delà de la durée du projet. Il est également prévu que l’équipement qui sera acheté dans le cadre de ce projet servira pour des projets futurs de documentation du patrimoine culturel immatériel ;

Critère A.5 : Bien que l’État partie ne contribue pas aux coûts des activités pour lesquelles l’assistance internationale est demandée, le projet bénéficiera d’autres contributions provenant de sources de financement non spécifiées, à hauteur de 46 pour cent du budget total du projet ;

Critère A.6 : La demande vise à renforcer les capacités des communautés en les sensibilisant davantage et en leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour dresser un inventaire, ce qui contribuera à assurer la viabilité des traditions et expressions orales dans la région concernée. En outre, les compétences acquises par les chercheurs de l’organisation de mise en œuvre durant le projet contribueront à la poursuite des travaux d’inventaire et des autres efforts de sauvegarde dans la région ;

Critère A.7 : Le Zimbabwe a bénéficié à deux reprises de l’assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les projets « Protocol du Misumo de Manyanga » (dossier n  00489, 2011,12 000 dollars des États-Unis), mis en œuvre par les détenteurs de la tradition de Manyanga, et « Sauvegarde des aspects du patrimoine culturel immatériel de Njelele » (dossier n  00552, 2011-2012, 25 000 dollars des États-Unis), mis en œuvre par les Archives nationales du Zimbabwe. Le travail stipulé dans les contrats signés pour ces projets a été mené à bien conformément aux règlements de l’UNESCO ;

Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée locale et implique des partenaires de mise en œuvre nationaux et régionaux, tels que le Comité national du patrimoine culturel immatériel et la Plate-forme du patrimoine culturel immatériel d’Afrique australe ;

Paragraphe 10 (b) : Bien que la demande ne précise pas clairement de quelle manière l’assistance susciterait des contributions financières ou techniques provenant d’autres sources, elle souligne que les résultats escomptés du projet pourraient intéresser d’autres communautés à inventorier et sauvegarder leur patrimoine culturel immatériel respectif.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale du Zimbabwe pour le projet intitulé L’inventaire des traditions orales, des expressions, des connaissances et des pratiques locales des Korekore du district de Hurungwe au Zimbabwe et accorde à cet effet un montant de 93 242,50 dollars des États-Unis à l’État partie ;
  2. Félicite l’État partie pour les efforts qu’il a déployés pour réviser sa demande initiale, à la suite des conseils fournis par le Secrétariat dans son évaluation technique ;
  3. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en veillant en particulier à ce que le plan de travail détaillé et le budget des activités qui seront financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment précis pour justifier les sommes allouées ;
  4. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04 Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.

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