Décision du Bureau : 13.COM 3.BUR 4.1

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document ITH/18/13.COM 3.BUR/4 ainsi que la demande d’assistance internationale n  01426 soumise par Saint-Kitts-et-Nevis,
  3. Prend note que Saint-Kitts-et-Nevis a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Renforcer les capacités pour la préparation d’inventaires en vue de la mise en œuvre de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Saint-Kitts-et-Nevis:

Le projet proposé, qui sera conjointement mis en œuvre par le Département de la Culture de Saint-Kitts et le bureau de l’UNESCO à Kingston (bureau multi-pays pour les Caraïbes) sur une période de vingt-quatre mois, vise à renforcer les capacités nationales en matière d’inventaire afin de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel de Saint-Kitts-et-Nevis. Les détenteurs des connaissances deviennent âgés et décèdent parfois sans avoir transmis leurs connaissances, ce qui menace la survie des traditions culturelles qui ont contribué à forger l’identité nationale du pays. Dans ce contexte, le projet proposé vise à faire connaître la Convention de 2003 et l’état actuel des éléments du patrimoine vivant du pays, à renforcer les capacités afin de les documenter et de les répertorier dans un inventaire, à identifier les éléments nécessitant une sauvegarde urgente et à fournir des supports pédagogiques aux praticiens et aux communautés concernées. Les principales activités du projet sont donc les suivantes : organisation d’ateliers nationaux et locaux pour familiariser les communautés avec la Convention et le travail d’inventaire ; réalisation d’un inventaire pilote recensant les éléments du patrimoine vivant reconnus par les communautés ; et organisation d’une campagne nationale dans les médias pour faire connaître la Convention. Le projet devrait également permettre d’élargir, de renforcer et de modifier, le cas échéant, les mesures de sauvegarde existantes.

  1. Prend note en outre que :
  1. cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention ;
  2. l’État partie a demandé une assistance internationale qui prendra en partie la forme de services fournis par le Secrétariat à l’État ; et
  3. l’assistance prend donc la forme d’octroi d’un don et de services fournis par l’UNESCO (mise à disposition d’experts, formation de tous personnels nécessaires, élaboration de mesures normatives et fourniture d’équipement), conformément à l’article 21 (b), (c), (d), (f) et (g) de la Convention ;
  1. Prend également note que Saint-Kitts-et-Nevis a demandé une allocation d’un montant de 99 443 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet, qui sera conjointement mis en œuvre par Saint-Kitts-et-Nevis et le bureau de l’UNESCO à Kingston (bureau multi-pays pour les Caraïbes) ;
  2. Comprend que le bureau de l’UNESCO à Kingston (bureau multi-pays pour les Caraïbes) sera responsable de la mise à disposition d’une expertise internationale pour les activités de renforcement des capacités et l’établissement des contrats connexes (24 pour cent du montant requis), tandis que l’État demandeur sera responsable de l’organisation logistique des activités de renforcement des capacités, de la mise à disposition d’experts nationaux, de la réalisation d’un inventaire pilote, de la campagne de sensibilisation et de l’achat des équipements (76 pour cent du montant demandé), comme décrit dans la demande ;
  3. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n  01426, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Pendant la phase de préparation de la demande, des réunions consultatives ont eu lieu avec les principales parties prenantes et les communautés locales. Ce processus a fait appel à des jeunes, des représentants des communautés, des détenteurs du patrimoine culturel immatériel, des agents de l’État, des acteurs du secteur privé et des acteurs du domaine culturel. Il est également prévu que ces parties prenantes participent à toutes les étapes du projet à travers, notamment, une plate-forme en ligne créée pour assurer leur participation, en particulier à la réalisation de l’inventaire pilote.

Critère A.2 : Le budget est bien pensé et structuré de façon à financer les différents volets du projet, et le montant global de l’assistance demandée semble approprié au regard des objectifs et de la portée du projet.

Critère A.3 : La demande est clairement organisée et inclut une série d’activités bien conçues et présentées dans un ordre logique, allant des ateliers de formation sur les principes fondamentaux de la Convention et la réalisation d’inventaires par les communautés, à l’établissement d’un inventaire pilote. Au moins cinquante individus (trente à Saint-Kitts et vingt à Nevis) seront formés aux techniques de réalisation d’un inventaire par les communautés. Une campagne nationale de sensibilisation est également prévue dans les médias, de même qu’un séminaire pour présenter les résultats du projet avec la participation des détenteurs. Les résultats attendus semblent réalisables d’ici au terme et selon le calendrier du projet.

Critère A.4 : Les ateliers de renforcement des capacités et les projets d’inventaire pilote visent à fournir aux participants – représentants des communautés, acteurs culturels et autorités nationales – des outils méthodologiques et des compétences qui leur permettront de continuer à assurer la gestion et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au sein de leurs communautés. Par la suite, cette approche devrait leur permettre d’élaborer d’autres projets de sauvegarde et de les présenter à différents partenaires potentiels. Le projet devrait par ailleurs jeter les bases du registre national du patrimoine culturel immatériel de Saint-Kitts-et-Nevis.

Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 60 pour cent du budget total (dont 64 pour cent sous forme de contributions en nature) du projet pour lequel une assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel est demandée.

Critère A.6 : Le projet vise principalement à renforcer les capacités dans le domaine du patrimoine culturel immatériel à deux niveaux. Au niveau local, les membres des communautés seront sensibilisés et formés à la réalisation d’inventaires de leur patrimoine vivant, tandis qu’au niveau institutionnel, le projet renforcera les capacités des agents du ministère de la Culture et des agents locaux de Saint-Kitts-et-Nevis.

Critère A.7 : L’État partie n’a, à ce jour, reçu aucune assistance financière de la part de l’UNESCO du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 afin de mettre en œuvre des activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.

Paragraphe 10(a) : Le projet est de portée nationale et mobilise divers partenaires de mise en œuvre nationaux et locaux, et notamment l’Unité de recherche et de documentation du Département de la Culture de Saint-Kitts, la Société d’histoire et de conservation de Nevis, la Fondation pour le développement culturel de Nevis et les communautés associées aux éléments du patrimoine culturel immatériel inventoriés.

Paragraphe 10(b) : Le projet devrait encourager d’autres contributions du budget national de l’État partie en vue de la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Saint-Kitts-et-Nevis, et notamment de la création d’un registre national du patrimoine culturel immatériel. En outre, la diffusion des résultats et des expériences du projet au niveau national grâce à la plate-forme en ligne et à la campagne promotionnelle pourrait susciter des efforts analogues dans le reste du pays.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale de Saint-Kitts-et-Nevis pour le projet intitulé Renforcer les capacités pour la préparation d’inventaires en vue de la mise en œuvre de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Saint-Kitts-et-Nevis et accorde un montant de 99 443 dollars des États-Unis à l’État partie à cette fin selon les modalités décrites aux paragraphes 5 et 6 ;
  2. Prend note de l’expérience positive de l’assistance technique fournie à Saint-Kitts-et-Nevis pour finaliser cette demande, et invite l’État partie à mettre à profit les compétences des membres du personnel qui ont directement bénéficié de cette assistance ;
  3. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le plan de travail détaillé des activités à couvrir par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soit suffisamment précis pour justifier les dépenses ;
  4. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée, qui constituera la base d’un rapport d’ensemble qui sera préparé par le bureau de l’UNESCO à Kingston.

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