Décision du Bureau : 13.COM 1.BUR 3.7

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles concernant les critères d’admissibilité et de sélection des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document ITH/18/13.COM 1.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n  01429 soumise par la Mauritanie,
  3. Prend note que la Mauritanie a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Le renforcement des capacités des ONG actives dans le domaine du patrimoine culturel immatériel en Mauritanie:

Le projet de douze mois proposé, qui sera mis en œuvre par la Conservation nationale du patrimoine culturel, vise à renforcer les capacités des ONG actives dans le domaine du patrimoine culturel immatériel en Mauritanie. À travers la Mauritanie, on compte environ cinquante ONG qui travaillent à diverses activités en lien avec le patrimoine vivant, dont une grande partie de détenteurs en charge de la sauvegarde, de la diffusion et de la promotion du patrimoine vivant. Quelques ONG mauritaniennes ont déjà bénéficié d’une formation dans le cadre d’un projet de renforcement des capacités mis en œuvre par l’UNESCO (de 2013 à 2018). Cependant, les capacités de telles organisations ont encore besoin de renforcement du fait d’une compréhension insuffisante des mécanismes et de la portée de la Convention de 2003 et de sa mise en œuvre. Afin de répondre à ce besoin, le projet proposé est structuré autour d’une série d’initiatives visant à équiper les participants des outils et des compétences nécessaires à la sauvegarde du patrimoine vivant. Ce projet présente les objectifs spécifiques suivants : la création et la publication d’un guide simplifié portant sur la mise en œuvre de la Convention de 2003 ; l’organisation de trois ateliers de renforcement des capacités ; la création d’un réseau national d’ONG actives dans le domaine du patrimoine culturel immatériel ; la création d’un site Internet dédié au réseau ; l’acquisition de l’équipement nécessaire afin d’entreprendre des exercices d’inventaire ; et le suivi et l’évaluation des activités. Dans le cadre des différentes activités, l’accent sera placé sur l’importance de l’implication des communautés détentrices et de la société civile dans la mise en œuvre de la Convention.

  1. Prend note en outre que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national afin de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend également note que la Mauritanie a demandé une allocation d’un montant de 94 300 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n  01429, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit:
Critère A.1 : La demande a été préparée à l’origine par des organisations non gouvernementales de Mauritanie, et notamment par des membres des communautés concernées, en vue de développer un projet qui ciblerait les besoins des communautés, lesquelles seraient activement et directement impliquées dans l’identification et dans la sauvegarde de leur patrimoine culturel immatériel ; les praticiens et les détenteurs de traditions seront impliqués, non seulement en tant que bénéficiaires des activités de formation, mais également en tant que parties prenantes actives dans l’élaboration du matériel de sensibilisation et de formation ainsi que dans la mise en place d’un réseau d’organisations non gouvernementales ;

Critère A.2 : Bien que le montant global de l’assistance demandée et que le budget dévolu à chacune des activités semblent appropriés par rapport à la portée du projet et aux résultats escomptés, certains éléments de dépense auraient pu être davantage détaillés afin d’assurer que l’ensemble des montants budgétés soient pleinement justifiés ;

Critère A.3 : Les activités sont articulées selon une séquence logique et décrites avec suffisamment de précision, du développement du matériel de formation et de sensibilisation, un atelier de formation sur la mise en œuvre de la Convention, la réalisation d’inventaires avec la participation des communautés et la préparation de candidatures, à diverses activités de sensibilisation du grand public et des écoles et la mise en place d’un réseau d’organisations non gouvernementales actives dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine vivant ;

Critère A.4 : L’attention portée au renforcement des capacités combinée à la mise à disposition de l’équipement nécessaire à un inventaire, de même que le projet de mise en place d’un réseau d’organisations non gouvernementales et d’une plateforme de partage des informations en ligne, pourrait permettre d’améliorer la durabilité des résultats du projet ; en outre, les organisations non gouvernementales et les communautés verront leurs capacités renforcées en terme de réalisation d’inventaires du patrimoine vivant au cours du projet et devraient poursuivre leur inventaire du patrimoine après la fin de celui-ci ;

Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 16 pour cent du budget total du projet pour lequel l’assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel ;

Critère A.6 : Sur la base du matériel développé dans le cadre du programme global de renforcement des capacités et avec le soutien d’un membre du réseau mondial de facilitateurs, l’un des objectifs principaux du projet consiste à sensibiliser les organisations non gouvernementales actives dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aux principes fondamentaux de la Convention ainsi que de renforcer leurs capacités de mise en œuvre de ceux-ci et, plus particulièrement, d’entreprendre des activités visant à inventorier les pratiques traditionnelles ; en outre, un soutien en termes de renforcement des capacités sera également offert aux organisations non gouvernementales dans le cadre de la mise en place et de la gestion d’une plateforme en ligne leur permettant de partager leurs expériences ainsi que les informations pertinentes ;

Critère A.7 : La Mauritanie a reçu une assistance préparatoire d’un montant de 9 800 dollars des États-Unis de la part du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la préparation d’une candidature à la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2009 (dossier n  00487). De plus, elle fait actuellement partie des trois pays bénéficiaires d’un projet de renforcement des capacités destiné à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2013 - 2018) financé par le Fonds du patrimoine culturel immatériel grâce à des contributions volontaires supplémentaires de la Norvège et de la Catalogne (Espagne) ; le travail stipulé dans les contrats signés avec la contrepartie nationale pour ces projets a été mené à bien conformément aux règlements de l’UNESCO :

Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée locale et implique à la fois des partenaires gouvernementaux nationaux tels que le Ministère de la culture et de l’artisanat, et des partenaires de la société civile tels que les deux organisations non gouvernementales opérant en Mauritanie accréditées à de fins consultatives auprès du Comité ;

Paragraphe 10(b) : Il est attendu que ce projet permette aux organisations non gouvernementales d’identifier et de sauvegarder elles-mêmes leur patrimoine vivant, et il est prévu qu’elles poursuivent leurs actions en ce sens après la fin de ce projet ; du fait de sa large portée géographique, ce projet serait en mesure d’attirer des ressources additionnelles de la part du secteur privé, même si les sources concernées ne sont pas encore identifiées.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale de la Mauritanie pour le projet intitulé Le renforcement des capacités des ONG actives dans le domaine du patrimoine culturel immatériel en Mauritanie et accorde à cette fin un montant de 94 300 dollars des États-Unis à l’État partie ;
  2. Encourage l’État partie à assurer une répartition géographique large et équitable en Mauritanie, des organisations non gouvernementales impliquées dans le mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de ce projet ;
  3. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en veillant particulièrement à ce que la budgétisation et le plan de travail des activités financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment détaillés et précis pour justifier les sommes allouées et pour que les dépenses réelles puissent effectivement être comparées aux prévisions ;
  4. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.

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