Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.D.2

Le Comité,

  1. Rappelant le chapitre V de la Convention et le chapitre I des Directives opérationnelles,
  2. Ayant examiné le document ITH/17/12.COM 11.d+Add. ainsi que la demande d’assistance internationale n  01210,
  3. Prend note que l’Ouganda a demandé une assistance internationale pour un projet intitulé « La documentation et la revitalisation communautaires des cérémonies et pratiques associées au système empaako d’attribution de noms en Ouganda » (n  01210) :

Inscrit sur la Liste de sauvegarde urgente en décembre 2013, l’empaako est un système traditionnel d’attribution de noms qui consiste à attribuer aux enfants l’un des douze noms communs aux communautés en plus de leur prénom et de leur nom de famille. Cette pratique est liée à des rituels et des cérémonies dont la signification constitue la base de l’identité et des systèmes de croyances des communautés concernées. La viabilité de l’empaako fait néanmoins face à de sérieuses menaces et la langue associée à la tradition de l’empaako décline, même au sein des communautés traditionnelles. L’empaako est menacé par des groupes religieux, l’abandon progressif des cérémonies et la perte considérable des connaissances relatives à ces cérémonies Face à cette situation, les objectifs généraux du plan de sauvegarde sont de revitaliser la pratique et la célébration des cérémonies qui lui sont associées, de renforcer les capacités des communautés concernées à transmettre leurs connaissances et savoir-faire aux générations futures et de mobiliser des praticiens pour raviver la pratique. La capacité de quatre-vingt-sept parties prenantes à documenter leur patrimoine culturel immatériel sera renforcée pour créer un réseau de promoteurs de la documentation par les communautés du patrimoine culturel immatériel. Les communautés concernées seront les principaux éléments moteurs du projet et dix de leurs professionnels seront sélectionnés pour servir de facilitateurs lors des ateliers de renforcement des capacités.

  1. Prend également note que cette assistance concerne l’appui à un projet conduit au niveau national visant la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, conformément à l’article 20 de la Convention, et qu’il prend la forme de l’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend aussi note que l’Ouganda a demandé une allocation de 232 120 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre du projet ;
  3. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la demande répond aux critères d’octroi d’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

Critère A.1 : La demande porte sur l’élaboration d’un guide pratique concernant la documentation par les communautés du patrimoine culturel immatériel en lien avec la tradition locale d’attribution de noms. Elle confère aux communautés une position centrale et s’appuie sur une étude approfondie de leurs besoins. La participation active des communautés est assurée tout au long des différentes étapes du projet et les membres des communautés joueront un rôle dans l’ensemble du processus, de la collecte de données au suivi, en passant par la diffusion des résultats. Des réunions de clans seront organisées tous les mois afin de mobiliser les détenteurs.

Critère A.2 : Compte tenu de la diversité et de la densité des activités prévues dans le cadre du projet, qui visent à permettre aux communautés de documenter et revitaliser une cérémonie et les pratiques qui lui sont associées, le montant de l’assistance demandée est approprié, comme le démontre la ventilation budgétaire détaillée fournie. Les postes budgétaires sont clairs et les sources de financement bien définies.

Critère A.3 : Le budget est bien conçu, raisonnablement structuré et cohérent avec les activités prévues. La demande propose un aperçu cohérent du projet et un calendrier précis, et les objectifs sont clairement définis et correspondent aux menaces identifiées. Les activités sont prévues dans un ordre logique, de l’élaboration du guide pratique à la diffusion des résultats en passant par les ateliers de renforcement des capacités et la documentation des cérémonies associées à l’empaako.

Critère A.4 : Les mécanismes établis dans le cadre du projet continueront à fonctionner une fois le projet achevé. La documentation rassemblée sera à la base de supports pédagogiques, et les formats numériques des documents seront adaptés en vue de leur diffusion par les médias de masse, au sein et par les institutions culturelles et lors de divers événements culturels. Le comité chargé de la supervision du projet sera responsable de l’intégration des questions liées au patrimoine culturel immatériel dans les programmes communautaires généraux.

Critère A.5 : Le Fonds du patrimoine culturel immatériel contribuerait au budget total du projet à hauteur de 80 pour cent, l’État partie s’engageant à couvrir 13 pour cent du budget, et les autres partenaires à le financer à hauteur de 7 pour cent. La part de l’État partie concerne la logistique pour le suivi, l’évaluation et l’élaboration de rapports, mais aussi la publication et la traduction du guide pratique.

Critère A.6 : La demande d’assistance vise expressément à renforcer les capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Les praticiens de la tradition de l’empaako issus de clans, d’associations au sein des communautés et d’institutions culturelles acquerront des compétences en documentation, ainsi que les aptitudes spécifiques nécessaires pour mener à bien les recherches, le travail de terrain et la formation qui seront mis en place et développés tout au long du projet. Le projet contribuera également à mieux faire connaître les incidences de la Convention de 2003 au public.

Critère A.7 : Jusqu’à présent, l’État partie a bénéficié d’une assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel à cinq reprises, pour les projets suivants : 1) « Inventaire du patrimoine culturel immatériel de quatre communautés ougandaises » (2013-2015 ; 216 000 dollars des États-Unis) ; 2) l’assistance préparatoire pour « La cérémonie de purification des garçons chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda » (2012-2013 ; 8 570 dollars des États-Unis) ; 3) l’assistance préparatoire pour « La musique de lyre arquée ma’di, l’O’di » (2013-2015 ; 10 000 dollars des États-Unis) ; 4) « La sauvegarde et promotion du bigwala, musique de trompes en calebasse et danse du royaume du Busoga en Ouganda » (2015-2017 ; 24 990 dollars des États-Unis) et 5) « La promotion de l’éducation au patrimoine culturel immatériel dans les établissements d’enseignement supérieur en Ouganda » (2017-2020 ; 97 582 dollars des États-Unis).

Paragraphe 10(a) : Le projet est d’envergure locale et fera appel à des partenaires au niveau des districts et du pays, et notamment au Ministère du genre, du travail et du développement social, à la Commission nationale pour l’UNESCO, au Ministère de l’éducation et des sports, à des organismes gouvernementaux locaux et à des institutions culturelles. L’organisation non gouvernementale chargée de la mise en œuvre du projet est financée par des partenaires internationaux.

Paragraphe 10(b) : Un réseau de formateurs et de promoteurs de la documentation par les communautés sera constitué, ce qui permettra d’élargir les programmes en lien avec le patrimoine culturel immatériel. Le projet est susceptible de stimuler les contributions financières et techniques provenant d’autres sources et parties prenantes. À cet égard, la documentation est considérée comme un outil essentiel pour renforcer la transmission de l’élément aux générations futures.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale de l’Ouganda pour le projet intitulé « La documentation et la revitalisation communautaires des cérémonies et pratiques associées au système empaako d’attribution de noms en Ouganda » et accorde à cette fin le montant de 232 120 dollars des États-Unis à l’État partie ;
  2. Invite l’État partie à porter une attention particulière aux sensibilités religieuses qui existent dans la région concernée pendant et après la planification et la mise en œuvre du projet ;
  3. Recommande à l’État partie de tout faire pour assurer la viabilité des cérémonies et pratiques associées à l’élément sur le long terme étant donné que l’assistance finale demandée est limitée à vingt et un mois ;
  4. Invite en outre l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.

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