Décision du Bureau : 18.COM 2.BUR 4.6

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatives à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/23/18.COM 2.BUR/4 ainsi que la demande d’assistance internationale n  02072 soumise par le Togo,
  3. Prend note que le Togo a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Identification, renforcement des capacités, sauvegarde et promotion des danses traditionnelles du Togo comme vecteur de développement culturel durable:

Destiné à être mis en œuvre par CUL.DEV (Culture et Développement), une ONG accréditée au titre de la Convention, ce projet de vingt-cinq mois vise à identifier, sauvegarder et promouvoir les danses traditionnelles au Togo. Le projet consiste à inventorier les danses, à les classer par catégories et à décrire les techniques d’exécution, la musique, les rythmes, les contextes, les vêtements et les normes qui s’y rapportent, ainsi que leur rôle social, spirituel et séculier au sein des communautés. L’élaboration de l’inventaire fera appel à des jeunes, des femmes et des hommes, qui seront spécialement formés à cet effet et encadrés par des professionnels. Pour assurer la pérennité et la transmission des danses, les groupes et associations des détenteurs des connaissances et savoir-faire traditionnels contribueront à initier de jeunes praticiens représentant les communautés de toutes les préfectures du Togo. Les séances d’initiation seront filmées et porteront sur les techniques, les chansons et les rituels liés aux danses traditionnelles. Des sessions de démonstration seront également organisées dans chaque région pour présenter des danses rares ou menacées et pour présenter les résultats du projet aux communautés concernées, aux associations de danse, aux chercheurs et aux autres parties prenantes. Le projet devrait contribuer à une meilleure prise de conscience de l’importance culturelle des danses traditionnelles en particulier, et de l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en général.

  1. Prend note en outre que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme de l’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend également note que le Togo a demandé une assistance d’un montant de 99 876 dollars des États-Unis au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  02072, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit:

Critère A.1 : Les informations fournies dans la demande démontrent que le projet s’inscrit dans le prolongement des efforts de sauvegarde que le Togo entreprend depuis 2011 avec l’inventaire général du patrimoine culturel immatériel. En outre, une série de consultations nationales et régionales avec les communautés, qui se sont déroulées de 2018 à 2022 dans le cadre de la mise en œuvre du projet «L’inventaire, la sauvegarde et la valorisation des savoir-faire de la facture et de la pratique des instruments de musique traditionnels au Togo – phase nationale», a également mis en évidence les besoins des communautés sur la question de l’identification et de la sauvegarde des danses traditionnelles. La demande fournit également une description détaillée du rôle des communautés, y compris des femmes et des jeunes, et de leur implication étroite dans toutes les activités proposées, notamment le suivi et l’évaluation de ces activités.

Critère A.2 : Le montant total de l’assistance demandée et le budget par activité sont jugés appropriés et conformes à la portée du projet pour atteindre les résultats escomptés.

Critère A.3 : Le projet a été élaboré en tenant compte des enseignements tirés de l’assistance internationale précédente. Les neuf activités proposées sont décrites en détail et présentées dans un ordre logique. Elles comprennent : (a) des activités de sensibilisation par le biais de quinze réunions dans tout le pays ; (b) le renforcement des capacités des communautés en matière de techniques d’inventaire et de sauvegarde : et (c) des actions de revitalisation.

Critère A.4 : Le projet s’inscrit dans une stratégie à long terme mise en œuvre par l’État demandeur et visant à appliquer un programme national de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; ce programme comprend un volet de formation sur les pratiques de danse traditionnelle. Par ailleurs, l’Institut Régional d’Études Supérieures et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) offrira une formation de haut niveau aux artistes, sans distinction de genre, qui souhaitent faire carrière dans la danse. Les festivals et groupes de danse traditionnelle existants, les clubs locaux ainsi que la « Biennale des arts et de la culture » du Togo, offrent également un cadre pour faire perdurer les résultats du projet, car ils contribueront à revitaliser la transmission des valeurs sociales et culturelles de ce patrimoine vivant.

Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 7 pour cent du montant total du budget du projet (106 991 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 93 pour cent restants du montant total du budget du projet.

Critère A.6 : Renforcer les capacités des institutions nationales et des communautés, en particulier des femmes et des jeunes, est un aspect important du projet, notamment dans le cadre des inventaires participatifs du patrimoine vivant et de la revitalisation de la transmission des pratiques associées aux danses traditionnelles, par le biais d’ateliers de formation et de démonstrations de danse. Plus de cinq cents personnes seront sensibilisées à l’importance de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel et près de deux cents jeunes seront initiés par des praticiens et des détenteurs aux techniques, savoir-faire, chants et rituels liés aux danses traditionnelles. Enfin, le projet contribuera également à renforcer les capacités du personnel travaillant dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine vivant, qu’il s’agisse de fonctionnaires ou d’ONG. Les compétences acquises par les agents culturels au cours du projet contribueront donc à poursuivre les efforts de sauvegarde dans le pays par-delà l’achèvement du projet.

Critère A.7 : Le Togo a bénéficié d’une assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour trois projets achevés[1]. Les travaux prévus par les contrats relatifs à ces projets ont été réalisés conformément aux réglementations de l’UNESCO.

Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée nationale et implique des partenaires nationaux et régionaux, notamment le Ministère de la culture et du tourisme et des institutions de la société civile.

Paragraphe 10(b) : Le projet prévoit que le Fonds d’Aide à la Culture (FAC) soutiendra les futurs projets liés à la pratique de la danse traditionnelle. Ceci démontre la capacité de l’État à mobiliser des ressources financières dans le but de sauvegarder les pratiques de danse traditionnelle au Togo.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale du Togo pour le projet intitulé Identification, renforcement des capacités, sauvegarde et promotion des danses traditionnelles du Togo comme vecteur de développement culturel durableet accorde un montant de 99 876 dollars des États-Unis à l’État demandeur à cette fin ;
  2. Demande à l’agence chargée de sa mise en œuvre de travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales afin d’assurer leur participation active à toutes les activités prévues dans le cadre de ce projet et encourage l’État demandeur à prendre en considération les résultats de ce projet dans toutes les initiatives nationales portant sur le patrimoine culturel immatériel ;
  3. Encourage en outre l’agence chargée de la mise en œuvre à prendre en considération les résultats de l’assistance internationale précédemment accordée à l’État demandeur afin de tirer parti de leurs accomplissements, de leurs réussites et de leurs enseignements ;
  4. Demande en outre au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail des activités qui seront financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante des dépenses ;
  5. Invite l’État demandeur à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.

[1] 1) « Inventaire général du patrimoine culturel immatériel » (24 770 dollars des États-Unis; mars 2010 - septembre 2011) ; 2) « Inventaire, sauvegarde et valorisation des savoir-faire de la facture et de la pratique des instruments de musique traditionnels du Togo (phase pilote dans la région maritime, sud du Togo) » (24 950 dollars des États-Unis; décembre 2015 - décembre 2016) ; et 3) « L’inventaire, la sauvegarde et la valorisation des savoir-faire de la facture et de la pratique des instruments de musique traditionnels au Togo (phase nationale) » (99 890,39 dollars des États-Unis; mars 2019 - juin 2022).

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