Le Bureau,
- Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatives à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
- Ayant examiné le document LHE/23/18.COM 2.BUR/4 ainsi que la demande d’assistance internationale n 02004 soumise par les Bahamas,
- Prend note que les Bahamas ont demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Inventaire communautaire du patrimoine culturel immatériel dans le Commonwealth des Bahamas:
Destiné à être mis en œuvre par le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture (département des affaires culturelles), ce projet de vingt-quatre mois vise à sensibiliser à l’importance du patrimoine culturel immatériel aux Bahamas et à renforcer les capacités locales de création et de gestion d’un inventaire national. Le projet comprend la préparation d’un plan de deux ans pour mettre en œuvre et assurer la durabilité de l’inventaire et la création d’une plateforme multimédia en ligne pour fournir un accès national à l’information et aux données. Une campagne nationale de sensibilisation sera lancée pour impliquer les communautés traditionnelles, le monde universitaire, la société civile et les étudiants, et pour susciter des échanges autour du patrimoine vivant. Le projet prévoit également la mise en œuvre d’un programme local de formation technique, comprenant des modules de formation des formateurs, afin d’apprendre aux praticiens de la culture, aux enseignants et aux dirigeants des communautés comment identifier, définir et répertorier les éléments du patrimoine vivant des Bahamas. Les personnes formées seront ensuite chargées de sensibiliser au patrimoine culturel immatériel et de mener des exercices d’inventaire en continu. Outre l’identification des éléments nécessitant une sauvegarde urgente, ce projet devrait permettre aux habitants des Bahamas de mieux comprendre le patrimoine vivant et sa valeur intrinsèque. Il permettra également d’accroître la participation aux pratiques culturelles traditionnelles et de contribuer à leur transmission.
- Prend note en outre que :
- Cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c), de la Convention ;
- L’État partie a sollicité une assistance internationale qui prendra, en partie, la forme de services fournis par le Secrétariat à l’État ; et
- L’assistance prend donc la forme de l’octroi d’un don et de services de l’UNESCO (mise à disposition d’experts), conformément à l’article 21 (b) et (g) de la Convention ;
- Prend également note que les Bahamas ont demandé une assistance d’un montant de 99 363 dollars des États-Unis au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet, qui sera exécuté conjointement par le Département des affaires culturelles du Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture des Bahamas et le Bureau multipays de l’UNESCO pour les Caraïbes à Kingston ;
- Comprend que le Bureau multipays de l’UNESCO pour les Caraïbes à Kingston sera chargé de fournir un expert international pour les ateliers de renforcement des capacités, une assistance administrative et un soutien technique au projet (15,1 % du montant demandé). L’État demandeur sera responsable de toutes les autres activités liées à la mise en place du projet, ainsi que : (a) la fourniture de matériel, d’équipement et de services, (b) l’organisation d’une campagne nationale de sensibilisation, d’ateliers de renforcement des capacités, et d’inventaire au sein des communautés ; et (c) la diffusion de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel et des résultats du projet (84,9 % du montant demandé).
- Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n 02004, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Des exercices préliminaires d’enquête ont été menés avec les parties prenantes principales et les communautés locales sur cinq grandes îles des Bahamas (et seront reproduits dans onze autres îles). En outre, lors de la mise en œuvre du projet, « le groupe PCI », composée de communautés, de praticiens et de parties prenantes, jouera un rôle essentiel pour identifier, définir, enregistrer et sauvegarder les éléments de leur patrimoine vivant, tout en mettant en évidence les aspirations et les intérêts des communautés.
Critère A.2 : Le budget est présenté de manière structurée, reflétant les activités prévues et les dépenses y afférentes. Il contient des informations détaillées sur la partie des fonds qui sera gérée par le bureau hors-Siège de l’UNESCO.
Critère A.3 : La demande est organisée avec clarté et comprend une série d’activités bien conçues et présentées dans une séquence logique, englobant quatre activités : (a) une campagne nationale de sensibilisation ; (b) un programme local de formation technique, y compris des modules de formation des formateurs ; (c) l’élaboration d’un inventaire national du patrimoine culturel immatériel ; et (d) la création d’une plateforme multimédia en ligne dédiée à l’inventaire. Les résultats escomptés semblent réalisables dans le cadre de la durée et du calendrier proposés pour le projet.
Critère A.4 : Les ateliers de renforcement des capacités et les projets pilotes d’inventaires visent à fournir aux participants (y compris les représentants des communautés, les acteurs culturels, les enseignants et les autorités nationales), les outils méthodologiques et les compétences nécessaires pour continuer à travailler sur la gestion et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au sein de leurs communautés. Par exemple, le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture des Bahamas formera son personnel au suivi et à la maintenance à long terme du site web et du registre, en collaboration avec le « groupe PCI » dans les différentes îles.
Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 56 pour cent (y compris les contributions en nature) et les autres partenaires contribueront à hauteur de 2 pour cent du montant total du budget du projet (237 850 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 42 pour cent restants du montant total du budget du projet.
Critère A.6 : Le projet vise principalement à renforcer les capacités concernant le patrimoine culturel immatériel, à deux niveaux. Au niveau des communautés, les membres de la communauté seront sensibilisés et formés à l’inventaire de leur patrimoine vivant, tandis qu’au niveau institutionnel, le projet renforcera les capacités des fonctionnaires du gouvernement des Bahamas. Des activités de renforcement des capacités seront menées dans seize îles. Ces activités comprendront la sensibilisation et la formation à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ainsi que la collecte de données et les mécanismes de soumission des rapports. Le projet devrait impliquer au moins 67 personnes : 32 « ambassadeurs du patrimoine vivant », 25 participants aux ateliers de renforcement des capacités et 10 personnes à identifier dans le cadre de la campagne de sensibilisation.
Critère A.7 : L’État demandeur n’a à ce jour bénéficié d’aucune assistance financière de l’UNESCO du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 pour la mise en œuvre d’activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.
Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée nationale et sa mise en œuvre implique une grande diversité de partenaires nationaux et locaux. Lors de la préparation de cette demande, un partenariat avait déjà été établi avec des représentants des administrations locales, du Ministère du tourisme, du Ministère de l’éducation et du Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture.
Paragraphe 10(b) : L’État demandeur a prévu une série d’actions pour encourager les effets multiplicateurs du projet et pour solliciter des contributions financières et techniques d’autres sources. Ces actions comprennent un partenariat avec les entreprises locales, le soutien à l’entrepreneuriat et la création d’un fonds de dotation culturel. L’établissement d’un inventaire du patrimoine culturel immatériel devrait également représenter une source d’inspiration pour d’autres États parties composés d’archipels.
- Approuve la demande d’assistance internationale des Bahamas pour le projet intitulé Inventaire communautaire du patrimoine culturel immatériel dans le Commonwealth des Bahamas et accorde un montant de 99 363 dollars des États-Unis pour la mise en œuvre de ce projet selon les modalités décrites aux paragraphes 5 et 6 ;
- Prend note de l’expérience positive de l’assistance technique fournie aux Bahamas pour finaliser cette demande, et invite l’État demandeur à tirer parti des compétences du personnel qui a directement bénéficié de cette assistance ;
- Recommande à l’État demandeur d’être attentif à l’avancement du projet japonais de fonds-en-dépôt « Renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans les situations d’urgence dans les petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique et des Caraïbes » aux Bahamas, au Belize, à Fidji, à Tonga et à Vanuatu, et d’harmoniser les activités des deux projets, le cas échéant ;
- Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail des activités qui seront financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante des dépenses ;
- Invite l’État demandeur à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance internationale accordée.