Décision du Bureau : 15.COM 3.BUR 3.3

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/20/15.COM 3.BUR/3, ainsi que la demande d’assistance internationale n 01616 présentée par le Zimbabwe,
  3. Prend note que le Zimbabwe a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Développer et tester du matériel pédagogique relatif au patrimoine culturel immatériel (PCI) dans des établissements de formation des enseignants du primaire au Zimbabwe :

Mis en œuvre par l’organisation National Training and Conference of the Arts in Zimbabwe (NATCAZ), ce projet de deux ans - élaboré en collaboration avec les communautés concernées, les organisations artistiques nationales et les maîtres praticiens - vise à développer et à tester des supports pédagogiques pour les établissements de formation des enseignants du primaire au Zimbabwe. Le projet vise à remédier au manque de contenu consolidé sur le patrimoine vivant dans les écoles primaires, ainsi qu’à l’expertise professionnelle limitée des enseignants à l’heure où ils devraient être les gardiens du patrimoine culturel immatériel du pays. Au cours de cette phase pilote, NATCAZ, en consultation avec les parties prenantes concernées, élaborera un programme d’études concis pour six établissements de formation des enseignants du primaire. Le projet a trois objectifs clés : 1) élaborer un cadre de cours sur le patrimoine vivant pour l’enseignement primaire, à administrer dans les établissements de formation des enseignants et dans les autres établissements d’enseignement supérieur d’ici fin 2022 ; 2) renforcer les capacités d’au moins 100 enseignants stagiaires de six établissements de formation à travers le pays afin qu’ils puissent dispenser des cours sur le patrimoine culturel immatériel dans les écoles primaires ; et 3) sensibiliser au moins 1000 étudiants, décideurs, parties prenantes et membres de la communauté par une approche axée sur les résultats. Le projet se concentrera sur les langues autochtones - seize langues sélectionnées - et leurs idiomes ainsi que sur les arts du spectacle, notamment les danses traditionnelles et les danses menacées. Le projet devrait permettre de mieux faire connaître le patrimoine culturel immatériel et ce durablement, en l’inscrivant dans le programme des écoles primaires et en assurant ainsi sa transmission de génération en génération. Le projet contribuerait également à la réalisation de la cible 4.7 des Objectifs de Développement Durable, qui préconise « l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable », et, à ce titre, répondrait à la priorité de financement « Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans l’éducation formelle et non formelle » adoptée par le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

  1. Prend note en outre que cette assistance concerne un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g), de la Convention ;
  2. Prend également note que le Zimbabwe a demandé une allocation d’un montant de 99 635 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n 01616, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit:
Critère A.1 : La communauté concernée par la demande est composée d’enseignants, de représentants des ministères en charge de l’éducation et de la culture, d’organisations artistiques nationales, de maîtres praticiens, de responsables communautaires, notamment des chefs, des femmes, des chefs de village et des gardiens de la culture. En plus de contribuer à l’élaboration de la demande, les responsables communautaires qui sont les gardiens de la culture ont également joué un rôle essentiel en identifiant des représentants de la communauté ayant de l’expérience et des connaissances et qui participeront à la mise en œuvre du projet. La demande décrit clairement comment les principaux bénéficiaires participeront activement à sa mise en œuvre, son évaluation et son suivi par le biais d’un consortium qui sera établi dans le cadre du projet.

Critère A.2 : Le budget reflète de manière suffisamment détaillée les activités prévues et les dépenses correspondantes. Par conséquent, le montant de l’aide demandée peut être considéré comme approprié au regard des objectifs et de la portée du projet.

Critère A.3 : La séquence des activités proposées est logique et bien articulée. Les différentes étapes du projet sont clairement décrites : de la phase de recherche pour développer le contenu du programme scolaire - y compris des visites en Ouganda et au Botswana où un tel programme existe déjà - à la formation des enseignants sur la façon d’utiliser le module de cours sur le patrimoine culturel immatériel jusqu’à l’approbation du cours par les acteurs nationaux. En outre, un certain nombre d’activités - notamment des formations et des réunions - seront adaptées et menées de manière virtuelle si la pandémie de COVID-19 persiste.

Critère A.4 : Des activités comment la formation des enseignants par le biais de webinaires et d’ateliers ou le développement de matériel numérique (plate-forme en ligne, manuel de référence pour les professionnels, bureau numérique) contribueront, à long terme et au-delà des six établissements de formation pilotes, à une meilleure appréciation de l’importance du patrimoine culturel immatériel par les enseignants ainsi qu’à une plus grande compétence pédagogique sur ce sujet. En outre, le projet prévoit d’intégrer le patrimoine culturel immatériel dans les programmes des écoles primaires ainsi que dans les établissements de formation des enseignants. Enfin, des campagnes de sensibilisation contribueront à promouvoir les expressions du patrimoine vivant, telles que les langues indigènes et les arts du spectacle, auprès des communautés, des autorités nationales et des jeunes, en vue de leur sauvegarde.

Critère A.5 : Le projet bénéficiera d’autres contributions qui représentent 7 pour cent du montant total du projet pour lequel une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel.

Critère A.6 : Cette demande est conforme aux articles 2 et 14 de la Convention qui demandent aux États parties « d’assurer la reconnaissance, le respect et la valorisation du patrimoine culturel immatériel dans la société » par des programmes d’éducation. Cette demande d’assistance vise clairement à développer la capacité des enseignants des six établissements participants afin d’approfondir leur compréhension de l’importance du patrimoine culturel immatériel pour le développement et de dispenser des modules de formation sur ce sujet. Le projet contribuera ainsi à renforcer à long terme les capacités du personnel éducatif, des jeunes et des étudiants en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au niveau national.

Critère A.7 : Le Zimbabwe a bénéficié de l’assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour un projet achevé, intitulé « Sauvegarde des aspects de patrimoine culturel immatériel de Njelele » (dossier n 0552, 2011, 25 000 dollars des États-Unis) - ainsi que pour deux projets en cours, intitulés « Le renforcement des capacités des communautés en matière de sauvegarde des expressions de danse traditionnelle comme patrimoine des arts du spectacle dans l’ouest du Zimbabwe » (dossier n 01304, 2018-2021, 98 927 dollars des États-Unis) et « L’inventaire des traditions orales, des expressions, des connaissances et des pratiques locales des Korekore du district de Hurungwe au Zimbabwe » (dossier n 01312, 2018-2021, 93 242,5 dollars des États-Unis). Les travaux prévus par les contrats relatifs à ces projets sont et ont été exécutés conformément aux règlements de l’UNESCO.

Paragraphe 10(a) : Le projet est d’envergure nationale et implique les principaux acteurs nationaux tels que le Ministère de l’enseignement supérieur, de la science et des technologies, le Ministère de l’éducation, le Ministère de la jeunesse, des sports, des arts et des loisirs, le Département de la formation des enseignants de l’Université du Zimbabwe, le Conseil National de l’enseignement supérieur et la Commission nationale du Zimbabwe pour l’UNESCO. L’État qui soumet le projet doit s’assurer que le bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique australe ainsi que les principaux partenaires stratégiques, tels que les universités, sont impliqués dans la mise en œuvre du projet.

Paragraphe 10(b) : Le projet contribuera à augmenter le nombre d’enseignants du primaire certifiés et formés pour enseigner le patrimoine culturel immatériel. De plus, à la fin du projet, il est prévu que le patrimoine culturel immatériel soit intégré aux programmes scolaires.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale du Zimbabwe pour le projet intitulé Développer et tester du matériel pédagogique relatif au patrimoine culturel immatériel (PCI) dans des établissements de formation des enseignants du primaire au Zimbabwe et accorde à l’État partie un montant de 99 635 dollars des États-Unis à cette fin ;
  2. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention à ce que le budget et le plan de travail des activités que le Fonds du patrimoine culturel immatériel devra couvrir, soient suffisamment détaillés et spécifiques pour justifier les dépenses ;
  3. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance internationale accordée.

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