Décision du Comité intergouvernemental : 7.COM 11.12

Le Comité

  1. Prend note que l’Équateur a proposé la candidature du tissage traditionnel du chapeau de paille toquilla équatorien en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le chapeau de paille toquilla est tissé avec les fibres d’un palmier caractéristique de la côte équatorienne. Les agriculteurs du littoral cultivent les « toquillales‘ » et récoltent les tiges avant de séparer la fibre de l’écorce verte qu’ils mettent à bouillir pour éliminer la chlorophylle et à sécher pour obtenir le blanchiment ultérieur au feu de bois avec du soufre. Les tisserands prennent cette matière première et commencent à tisser la calotte et le bord du chapeau. Le tissage d’un chapeau peut demander entre un jour et huit mois, selon la qualité et la finesse. Dans la communauté côtière de Pile, les tisserands produisent des chapeaux extrafins qui exigent des conditions climatiques spécifiques et impliquent un nombre exact de points dans chaque rangée de tissage. Le processus est complété par le lavage, le blanchiment, le moulage, le repassage et le martellement. Les tisserands sont en majorité des familles paysannes et la transmission des techniques de tissage se fait à la maison depuis le plus jeune âge par l’observation et l’imitation. Les connaissances et le savoir-faire renferment une trame sociale complexe et dynamique, y compris des techniques traditionnelles de culture et de traitement, des formes d’organisation sociale et l’usage du chapeau comme un élément de l’habillement quotidien et dans les contextes festifs. C’est un trait distinctif des communautés perpétuant cette tradition et une composante de leur patrimoine culturel.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier n  00729, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 :  Les connaissances et pratiques liées au chapeau de paille toquilla sont transmises d’une génération à l’autre et procurent aux communautés détentrices un sentiment d’identité et de continuité culturelles, servant de référence de cohésion sociale entre différents groupes vivant dans les régions côtières et andines de l’Équateur ;

R.2 :  En tant que pratique culturelle favorisant le dialogue interculturel entre les diverses communautés équatoriennes, l’inscription du tissage traditionnel du chapeau toquilla sur la Liste représentative pourrait faire prendre conscience de l’importance du patrimoine culturel immatériel et promouvoir le respect de la diversité culturelle et le dialogue ;

R.3 :  Les mesures de sauvegarde, qui comprennent la recherche, la revitalisation, la transmission, la diffusion, la promotion, le développement et la protection du tissage traditionnel, reflètent l’engagement de la communauté et de l’État pour transmettre ce savoir-faire aux nouvelles générations ;

R.4 :  Différents acteurs impliqués dans le tissage traditionnel du chapeau de paille ont assisté à une série d’ateliers en vue de l’élaboration de la candidature et un certain nombre d’associations d’artisans ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé à son inscription ;

R.5 :  Différentes techniques artisanales impliquées dans la fabrication du chapeau de paille toquilla sont incluses dans l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de l’Équateur, maintenu par l’Institut national du patrimoine culturel ;

  1. Inscrit le tissage traditionnel du chapeau de paille toquilla équatorien sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Top