© UNESCO/Rasul Samadov
5 décembre 2017

Comment les universités peuvent intégrer le patrimoine culturel immatériel dans leurs programmes ? Comment intéresser les jeunes à cette matière ? De quelle manière peut-on mettre en valeur le lien entre patrimoine immatériel et développement ? Telles sont quelques-unes des questions abordées lors d’une table-ronde organisée le 5 décembre, en marge de la 12e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel organisée à Jeju (République de Corée) du 4 au 9 décembre.

« Il ne s’agit pas de savoir si le patrimoine culturel immatériel devrait être intégré aux programmes universitaires mais comment il doit l’être », a posé d’emblée Jyoti Hosagrahar, Directrice de la Division pour la créativité à l’UNESCO en s’adressant aux représentants des Etats membres, des ONG et des experts qui ont pris part à cet événement. L’université a en effet un rôle clé à jouer dans la formation des cadres qui seront amenés à travailler dans le domaine du patrimoine.

« Dans la plupart des cas, il n’est pas considéré comme une matière à part entière », a analysé Kwon Huh, Directeur général du Centre international d’information et de travail en réseau sur le patrimoine culturel immatériel dans la région Asie-Pacifique. Le plus souvent, l’enseignement relatif au patrimoine immatériel se trouve en effet abordé selon différentes perspectives, à travers différentes disciplines comme l’anthropologie, la sociologie, l’histoire ou l’archéologie.

Autre défi : le manque d’intérêt manifesté par les étudiants. « Il faut leur montrer qu’ils sont en lien avec ce patrimoine immatériel qu’ils pratiquent souvent sans même en avoir conscience et leur faire comprendre qu’ils ont un rôle clé à jouer dans sa transmission », a souligné Annie Tohme Tabet, anthropologue, professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban).

Malgré ces obstacles, les participants ont souligné la place croissante qu’occupe désormais le patrimoine culturel immatériel à l’université. Une étude menée par le Bureau régional de l’UNESCO à Bangkok (Thaïlande) en 2017 dans la région Asie-Pacifique a recueilli les réponses de 37 établissements répartis dans 18 pays. Elle montre que de nombreuses facultés dont les enseignements portaient exclusivement sur le patrimoine matériel (architecture, l’archéologie, muséologie…) s’ouvrent désormais au patrimoine immatériel.

« Même si nous partons de loin en Ouganda, on sent que la jeune génération commence à prendre conscience de son importance. Il faut montrer qu’il existe un lien fort entre patrimoine immatériel et développement », a insisté pour sa part Barbra Babweteera, Directrice adjointe de la Fondation interculturelle de l’Ouganda.

« Il faut concevoir le lien entre le patrimoine culturel immatériel et l’éducation d’une manière créative et dynamique. Ce qui doit encore être développé, c’est la coopération entre les universités », a encore souligné Christoph Wulf, professeur d’anthropologie et de philosophie de l’éducation à l’Université libre de Berlin (Allemagne).

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