Le talchum, danse théâtrale masquée en République de Corée
Inscrit en 2022 (17.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le talchum est un art du spectacle mêlant danse, musique et théâtre. Entre six et dix musiciens accompagnent des danseurs masqués qui explorent avec humour des problématiques sociales lors de spectacles alliant chansons, danses, gestes et répliques. La pratique utilise des caricatures de personnages du quotidien pour transmettre un appel à l’égalité universelle et à la critique de la hiérarchie sociale. Une scène proprement dite n’est pas nécessaire. N’importe quel espace vide peut accueillir un spectacle de talchum. Essentiels, les spectateurs participent à la représentation en ponctuant son déroulement d’acclamations ou de huées. Cette interaction avec les spectateurs et la mise en avant de la critique sociale ont contribué à une transmission à grande échelle du talchum chez les jeunes, en particulier les étudiants, pendant les années 1970-1980. Cette génération joue encore un grand rôle pour la transmission de la pratique, en inculquant aux jeunes générations les connaissances et savoir-faire liés aux représentations et à la fabrication des masques par le biais d’associations locales, de clubs, de camps et d’écoles publiques. Pratiqué initialement par les hommes seulement, le talchum intègre désormais les femmes. Il permet non seulement de réfléchir sur la société, mais aussi de promouvoir et de renforcer les identités culturelles locales en incluant des dialectes et des chansons populaires. Les spectacles de danse théâtrale masquée occupent aussi une place majeure dans les festivals locaux.