Décision du Comité intergouvernemental : 17.COM 7.b.45

Le Comité

  1. Prend note que le Bélarusa proposé la candidature du tressage de la paille au Bélarus : art, artisanat et savoir-faire (nº 01889) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le tressage de la paille au Bélarus met l’accent sur la valeur spirituelle et le symbolisme du matériau et des produits. Divers ustensiles (tels que des boîtes et des paniers), des chapeaux, des jouets et des accessoires sont fabriqués en paille. Certains produits ont une signification particulière, comme les couronnes de récolte ou les pawuks, des structures complexes en forme de diamant censées protéger la maison du mal et des maladies. L’art moderne du tressage de la paille au Belarus repose sur des traditions populaires et s’enrichit continuellement des réalisations créatives d’experts individuels qui transmettent leurs connaissances et leurs compétences en ligne et par le biais d’établissements d’enseignement, de studios d’art, de centres d’artisanat et de festivals. Plusieurs experts ont hérité des connaissances et des compétences de leurs parents et grands-parents. Certains travaillent en tant qu’artisans individuels, vendant leurs produits en paille dans des foires, des festivals, des expositions ou des boutiques d’artisanat traditionnel, tandis que d’autres pratiquent le tressage de la paille comme un hobby. Les experts sont principalement des femmes, bien que des hommes participent également, créant généralement des produits traditionnels (tels que des récipients, des chapeaux, des masques rituels et des sculptures) selon l’ancienne technique de tressage en spirale.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 : Le tressage de la paille au Bélarus allie des connaissances, des compétences et des techniques artistiques permettant d’utiliser la paille des céréales pour créer des articles servant de décoration intérieure. Les détenteurs et les praticiens de l’élément sont des maîtres, experts individuels actifs dans ce domaine. De nombreux maîtres ont hérité des connaissances et des compétences de leurs parents et de leurs grands-parents. La plupart des maîtres praticiens sont des femmes, et beaucoup moins d’hommes sont dénombrés. Les savoirs et les savoir-faire sont transmis aux jeunes générations de manière informelle ainsi que par le biais de différents cours et ateliers dans des institutions d’éducation formelle et non formelle. Cet élément fait partie intégrante de la culture et de l’art biélorusses, et est associé à l’histoire sociale, au caractère et à la spiritualité du peuple. Il contribue à l’identité nationale et locale et à l’intérêt pour les histoires locales. Il sert également à mettre en évidence l’utilisation de matériaux naturels dans un environnement urbain et les liens des personnes avec l’environnement naturel.

R.2 : Au niveau local, la promotion du tressage de la paille en tant que pratique artistique sensibilisera le grand public à cet artisanat qui fait partie du patrimoine culturel immatériel au Bélarus et incitera les jeunes à le maîtriser, le développer et le préserver. Au niveau national, l’inscription attirera l’attention des autorités, des ONG et des entreprises, et les incitera à estimer le rôle du patrimoine culturel immatériel dans le contexte du développement social, économique et culturel. Au niveau international, l’inscription permettra de consolider, d’intensifier et d’élargir les mesures et la coopération existantes dans le cadre d’événements internationaux, tels que les Journées européennes du patrimoine, la Journée internationale des musées, les festivals et les foires artisanales. Elle encouragera également le dialogue entre les artisans biélorusses et leurs homologues d’autres pays. L’inscription éveillera l’intérêt du public et l’encouragera à s’intéresser à ces connaissances et pratiques traditionnelles, ce qui contribuera à leur sauvegarde et favorisera le dialogue interculturel et la diversité culturelle.

R.3 : Pour assurer la viabilité de l’élément, les détenteurs organisent diverses activités, comme la transmission informelle des connaissances et des compétences au sein des familles et la participation à des expositions et festivals de tressage de paille organisés dans les régions. De nombreux maîtres créent des œuvres et éduquent les enfants et les jeunes dans les écoles d’art et les centres d’éducation. L’État partie a soutenu ces efforts en organisant des expositions et des festivals, tandis que les universités et les centres folkloriques régionaux participent aux initiatives visant à identifier, étudier et promouvoir cet élément. Les mesures de sauvegarde proposées relèvent des groupes suivants : (a) familles, communautés et associations ; (b) agences gouvernementales et ONG ; et (c) médias de masse & communications. Le dossier démontre que les détenteurs ont participé au processus de préparation du plan proposé lors de réunions et qu’ils ont exprimé leur intérêt à mettre en œuvre les mesures proposées pour développer et promouvoir l’artisanat.

R.4 : L’initiative d’inscrire l’élément sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité est portée par les communautés et associations d’artisans et par les tresseurs de paille individuels. Diverses réunions d’experts et d’information ont été organisées pour recueillir les documents et les lettres de consentement nécessaires, et pour discuter d’un plan de sauvegarde de l’élément. Des communautés, groupes et individus concernés ont participé activement à ces réunions. Le dossier de candidature a été finalisé en février 2021 sur la base des informations recueillies auprès de différentes sources, notamment les communautés d’artisans, les organisations gouvernementales et non gouvernementales et d’autres parties prenantes. Le dossier comprend plusieurs lettres de consentement prouvant le consentement préalable, libre et éclairé des communautés. Si certaines de ces lettres sont personnalisées, il existe de nombreuses lettres standardisées portant la signature de détenteurs et de praticiens.

R.5 : L’élément est inscrit au Registre d’État des valeurs historiques et culturelles de la République du Bélarus et à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel du Bélarus. Les inventaires sont tenus par le Ministère de la culture de la République du Bélarus et le Département d’information et d’analyse de l’Université d’État de la culture et des arts du Bélarus. Les inventaires sont mis à jour annuellement. Le suivi des éléments est assuré par l’Office national de l’inventaire et les centres régionaux de folklore responsables du patrimoine culturel immatériel sur leur territoire. L’initiative d’inclure cet élément dans les inventaires est venue de diverses communautés d’artisans de différentes régions du Bélarus, ainsi que de plusieurs ONG, comme l’Union des maîtres du Bélarus et l’Association ethnographique étudiante.

  1. Décide d’inscrire le tressage de la paille au Bélarus : art, artisanat et savoir-faire sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Encourage l’État partie, lorsqu’il soumettra des dossiers de candidature à l’avenir, à éviter les lettres de consentement standardisées ;

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