Décision du Comité intergouvernemental : 17.COM 7.b.37

Le Comité

  1. Prend note que l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, la République islamique d’Iran, la Türkiye, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan ont proposé la candidature de la sériciculture et de la production traditionnelle de soie pour le tissage (n  01890) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Dans le cadre de la sériciculture et de la production traditionnelle de soie pour le tissage, les agriculteurs prennent soin des vers à soie tout au long de leur cycle de vie, en cultivant les mûriers qui fournissent les feuilles dont les vers se nourrissent pour produire des œufs de vers à soie. Les fibres sont extraites des cocons, filées en fils de soie, nettoyées et teintes. Les fils sont ensuite utilisés pour créer divers types de produits artisanaux, notamment des tissus, des tapis, des moquettes et des rideaux. Les produits en soie sont très appréciés par toutes les classes sociales et culturelles, et les gens les utilisent pour des occasions spéciales comme les mariages, les funérailles et les réunions de famille. Profondément enracinée dans les traditions de la grande route de la soie, cette pratique est une expression de l’identité culturelle et des traditions séculaires. Elle est également considérée comme un symbole de cohésion sociale, car le commerce de la soie a contribué à l’échange de la culture et de la science au sein des pays concernés et entre eux.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 : La sériciculture et la production traditionnelle de soie pour le tissage impliquent des savoirs, des pratiques, des savoir-faire et l’artisanat traditionnels perpétués par des communautés. Ces pratiques incluent la culture des mûriers, l’élevage des vers à soie et la production de fils de soie pour le tissage et d’autres usages. Les principaux détenteurs de ces savoirs sont les agriculteurs séricicoles et les artisans du tissage de la soie. Les musées, les ONG, le secteur privé, les chercheurs et le grand public sont impliqués dans la sauvegarde de l’élément. Les savoirs et les savoir-faire sont transmis au sein des relations maître-apprenti et entre les membres de la famille. Les institutions, les universités et les ONG assurent la transmission formelle de l’élément en organisant des cours, des ateliers et des séminaires et en mettant en œuvre d’autres mesures de sauvegarde, notamment via la documentation, la promotion et la recherche. Le dossier décrit les différentes fonctions sociales et significations culturelles de l’élément, comme la cohésion sociale étant donné que la soie est utilisée par toutes les classes sociales et culturelles de la population, et explique que la production de soie fait partie de l’identité culturelle et représente une interaction avec la nature. Cet élément est également associé à des légendes, des chansons et des proverbes, entre autres.

R.2 :  Au niveau local, l’inscription servira à populariser l’élément auprès des communautés locales et à encourager les administrations locales et les municipalités à développer des stratégies et des cadres pour assurer la pérennité de l’élément. Au niveau national, l’inscription contribuera à la sauvegarde d’autres types de patrimoine culturel immatériel similaire et sensibilisera le grand public à l’importance du patrimoine culturel immatériel. Au niveau international, l’inscription de l’élément, qui est lié à la culture de la route de la soie, encouragera les chercheurs des États soumissionnaires à mener des projets de recherche conjoints sur la culture de la soie. Elle encouragera également une meilleure communication entre les parties prenantes des États soumissionnaires et un plus grand dialogue entre les communautés, les groupes et les individus concernés, les incitant à organiser des activités conjointes pour partager leurs connaissances et expériences traditionnelles.

R.5 : L’élément a été inclus dans les inventaires des États soumissionnaires entre 2014 et 2021. Les détails des organisations impliquées dans le maintien des inventaires respectifs et les fréquences de mise à jour des inventaires sont fournis dans le dossier. Les inventaires sont mis à jour avec la participation des communautés, des ONG, des experts, des artisans et d’autres parties prenantes.

  1. Considère en outre que, d’après les informations incluses dans le dossier et celles fournies par les États parties soumissionnaires au cours du processus de dialogue, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.3:   Le dossier explique les efforts de sauvegarde passés et actuels des communautés de chaque État soumissionnaire. Il s’agit notamment d’efforts de formation, d’efforts de documentation, de la création d’unions coopératives, etc. Les efforts des États parties comprennent des incitations financières, des avantages fiscaux, des efforts de documentation et d’autres formes de soutien. Des mesures de sauvegarde ont été proposées par chaque État soumissionnaire pour 1) soutenir la pratique continue, la transmission et la viabilité de l’élément ; 2) améliorer la visibilité et la sensibilisation à l’élément ; 3) la coopération internationale ; et 4) les mesures académiques et de documentation. Le dossier et le processus de dialogue ont expliqué comment chacun des États soumissionnaires a impliqué ses communautés respectives dans la planification et la mise en œuvre des mesures de sauvegarde proposées.

R.4:   Les communautés de chaque État ont participé au processus de candidature multinationale en coopération avec les autorités locales de l’État. Chaque État soumissionnaire a impliqué ses praticiens, porteurs, membres de la communauté et ONG respectifs, par le biais de visites, de réunions, de réunions en ligne ou de groupes de travail. Des lettres de consentement ont été fournies sous forme de lettres écrites par des associations, des porteurs, des entreprises, des communautés locales et des institutions gouvernementales. Les réponses au processus de dialogue expliquent comment la candidature a été préparée conjointement par les États soumissionnaires, comme les réunions et les discussions entre les États soumissionnaires, y compris les réunions en ligne qui ont impliqué la participation des détenteurs, des praticiens et des ONG concernées. Les réponses au dialogue expliquent également que les communautés ont été impliquées en fournissant des photos, des vidéos, des lettres de consentement, etc. En outre, les réponses au processus de dialogue ont précisé comment les communautés de chaque État soumissionnaire ont été informées de la candidature multinationale.

  1. Décide d’inscrire la sériciculture et de la production traditionnelle de soie pour le tissage sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Encourage les États parties, lors de la soumission de futurs dossiers de candidature multinationale, à s’assurer que les communautés concernées ont pleinement compris la nature multinationale de la candidature, et à fournir des preuves du consentement des communautés à la candidature multinationale ;
  3. Encourage en outre les États parties, lorsqu’ils soumettront des dossiers de candidature à l’avenir, à fournir des détails sur les mesures de sauvegarde proposées et des précisions sur le rôle des communautés dans la planification et la mise en œuvre des mesures proposées.

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