Décision du Comité intergouvernemental : 17.COM 7.b.35

Le Comité

  1. Prend note que la Zambie a proposé la candidature de la danse kalela (n  01698) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La danse kalela est née à l’époque coloniale dans la province de Luapula, en Zambie. Adoptée par les mineurs, elle était pratiquée dans le but de divertir au palais du chef, pendant les cérémonies traditionnelles, les funérailles, les célébrations des récoltes et tout autre événement important. La danse kalela est une sorte de formation de danse dans laquelle les danseurs forment deux ou trois lignes, dansant en avant et en arrière tout en chantant au son des tambours. Le groupe compte un chanteur principal et d’autres qui se joignent à lui pour le soutenir. Des danseurs principaux dirigent le groupe et dansent autour des tambours placés au centre. Les tambours, deux gros et un petit, sont généralement battus par des hommes. Les connaissances et les savoir-faire liés à la danse kalela sont principalement transmis au public et aux jeunes générations dans des chants et des poèmes, ainsi que l’observation et la participation aux représentations publiques. Certains groupes organisent par ailleurs des cours formels dispensés par des maitres batteurs afin de recruter de nouveaux membres, car les batteurs se font rares parfois. Les représentations publiques ont lieu à de multiples occasions, des cérémonies traditionnelles aux événements publics et d’État, en passant par les fêtes internationales et nationales, les mariages et les funérailles.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 : La danse kalela est devenue un spectacle de divertissement au palais du chef, pratiqué pendant les cérémonies traditionnelles, les funérailles, les célébrations des récoltes et tout autre événement important. Les chants illustrent différents aspects de la vie tels que la pêche, les récoltes, le travail dans les champs, les événements sociaux et, occasionnellement, la vie moderne. La danse est pratiquée par les hommes, femmes et enfants, de manière formelle ou informelle. Les connaissances et savoir-faire associés à la danse kalela sont transmis de plusieurs manières : par des représentations publiques, des expressions orales à travers des chants et des poèmes, des exercices et styles de danse, par le joueur de tambour à travers son jeu et par de nombreuses autres expressions et communications verbales et non verbales. L’élément est transmis au public et à la jeune génération par l’observation. La danse kalela est devenue un symbole d’identité culturelle pour les danseurs et les communautés qui la pratiquent. La danse et les chants kalela sont également utilisés pour commenter socialement ce qui se passe dans la communauté, et pour enseigner les bonnes mœurs au sein de la communauté et surtout aux jeunes.

R.4 : Le dossier explique que les communautés et individus ont pris part à la préparation de la candidature par le biais de réunions avec les praticiens de l’élément. Les praticiens ont également pris part à la mise à jour et à la préparation de l’inventaire et du formulaire de candidature. Les groupes, les chefs de groupe et les membres de la communauté qui détiennent les connaissances associées à l’élément ont participé à la mise à jour et à la préparation de l’inventaire et du formulaire de candidature. Le dossier inclut plusieurs lettres de consentement ainsi que les détails concernant leur signataire. Cependant, un grand nombre de lettres se base sur des lettres standardisées, ce qui n’est pas idéal pour prouver le consentement libre et informé des communautés, groupes et individus. Aucune pratique coutumière ne restreint l’accès à l’élément. En effet, la danse kalela est une danse sociale ouverte à tous.

R.5 : L’élément est inscrit à l’Inventaire national de la Zambie depuis décembre 2017. L’Inventaire est tenu par plusieurs organismes, dont le Ministère du tourisme et des arts et la Commission nationale zambienne pour l’UNESCO. L’élément a été identifié pour inscription à l’Inventaire national après des consultations menées auprès des détenteurs et des communautés concernées. L’Inventaire est mis à jour à intervalle régulier.

  1. Considère en outre que, d’après les informations contenues dans le dossier et fournies par l'État partie soumissionnaire dans le cadre du processus de dialogue ainsi que sur la base de l'information fournie par l'État partie au Comité à sa présente session, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité :

R.2 : Le dossier indique que l’inscription contribuerait à créer davantage de groupes de danse et à développer le festival au niveau local. Au niveau national, elle motivera d’autres groupes dans plusieurs régions du pays à créer de nouveaux groupes de danse, et augmentera la visibilité de la danse dans d’autres festivals nationaux. Au niveau international, l’inscription renforcera l’état créatif de la danse dans toutes ses composantes. Le dossier de candidature explique de manière adéquate comment l’inscription contribuera à la visibilité et à la sensibilisation du patrimoine culturel immatériel en général. En outre, le dossier explique suffisamment comment le dialogue entre les communautés et le respect de la diversité culturelle seront renforcés par l’inscription.

R.3 : Les mesures de sauvegarde passées, actuelles et futures, tels que le festival de danse Kalela et le festival des arts Samfya en tant qu’initiatives de la communauté font partie des efforts de la communauté pour sauvegarder l’élément. L’État partie a sauvegardé l’élément en formant du personnel pour soutenir les praticiens et les gardiens de l’élément, et en fournissant des efforts de renforcement des capacités dans diverses provinces. En outre, l’État partie a proposé un certain nombre de mesures de sauvegarde de l’élément, notamment un soutien technique et financier pour l’organisation des festivals de danse Kalela, la mise en œuvre de politiques culturelles et de législations connexes, des ateliers de renforcement des capacités pour les décideurs politiques, etc. Les efforts de sauvegarde de l’État partie sont clairement énoncés dans le dossier et l’État partie a indiqué l’implication des communautés dans la planification et la mise en œuvre des efforts de sauvegarde proposés, comme les festivals initiés par la communauté, tels que mentionnés ci-dessus.

  1. Décide d’inscrire la danse kalela sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Rappelle à l’État partie l’importance de garantir la participation la plus large possible des communautés concernées lors de la planification et de la mise en œuvre des mesures de sauvegarde, et de l’inventaire ;
  3. Encourage l’État partie, lorsqu’il soumettra des dossiers de candidature à l''avenir, à éviter les lettres de consentement standardisées.

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