Décision du Comité intergouvernemental : 16.COM 8.b.14

Le Comité

  1. Prend note que les Émirats arabes unis, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, la Tchéquie, la France, l’Allemagne, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, le Kazakhstan, la République de Corée, le Kirghizistan, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, le Pakistan, la Pologne, le Portugal, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Slovaquie, l’Espagne, et la République arabe syrienne ont proposé la candidature de la fauconnerie, un patrimoine humain vivant (nº 01708) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La fauconnerie est l’art et la pratique traditionnelle d’entraînement et de vol de faucons (et parfois d’aigles, de buses et d’autres oiseaux de proie). Elle est pratiquée depuis plus de 4 000 ans. La fauconnerie durant les premières périodes de l’Histoire et l’époque médiévale est documentée dans de nombreuses parties du monde. Utilisée à l’origine comme méthode de chasse et de récolte de nourriture, la fauconnerie a acquis d’autres valeurs au cours de temps, au point de faire partie intégrante de la vie de ses communautés sous forme de pratique sociale et récréative, mais aussi de moyen de communion avec la nature. De nos jours, la fauconnerie est pratiquée par des personnes de tous âges dans plusieurs pays. En tant que symbole culturel important dans nombre de ces pays, elle est transmise de génération en génération par divers moyens, notamment par le tutorat, au sein des familles et de clubs d’entraînement. La pratique moderne de la fauconnerie met l’accent sur la préservation des faucons, du gibier et des habitats, mais aussi de la pratique en elle-même. Et bien que les fauconniers proviennent de différents milieux, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques universelles, parmi lesquelles les méthodes d’élevage, d’entraînement et de soin des oiseaux, l’équipement utilisé, ainsi que le lien entre le fauconnier et son oiseau. La communauté de la fauconnerie comprend également des entités de soutien, comme les hôpitaux de faucons, les centres d’élevage, les agences de conservation et les fabricants d’équipement traditionnel.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 : Les fauconniers proviennent de nombreux milieux culturels et sociaux, mais partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes. Les praticiens sont des hommes et des femmes de tous âges. Les connaissances et les compétences relatives à l’élément sont transmises de générations en générations par divers moyens, comme le tutorat, l’apprentissage familial ou la formation formelle dans des clubs et écoles. Du point de vue social, la fauconnerie renforce les liens entre les pays et les communautés. L’élément est en harmonie avec les instruments internationaux existants en matière de droits de l’homme et les exigences de respect mutuel au sein des communautés, groupes et individus.

R.2 : L’inclusion d’autres États parties dans un élément déjà inscrit prouve la meilleure visibilité et sensibilisation à l’importance de l’élément et du patrimoine culturel immatériel en général. Elle illustre également la coopération et le dialogue interculturels, le respect de la diversité culturelle et la compréhension mutuelle entre les États et les praticiens et communautés concernés. Les manifestations localisées de l’élément au sein des différents États parties soulignent la diversité de la créativité humaine et les valeurs partagées par les praticiens.

R.3 : Le dossier présente les différentes mesures de sauvegarde mises en place au sein des divers États parties et entités de mise en œuvre associées, parmi lesquelles l’établissement de cadres juridiques concernant l’élément et pour la durabilité environnementale, l’apprentissage, les tournois nationaux, les festivals, la recherche et les publications. Parmi les mesures proposées figurent l’expansion de programmes de sensibilisation sur l’environnement, le ciblage des jeunes, le soutien financier des praticiens, la standardisation de la formation et des examens, ainsi que les initiatives éducatives formelles et informelles. Diverses associations et de nombreux praticiens ont été impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des mesures de sauvegarde.

R.4 : Le dossier de candidature démontre que les communautés de fauconniers provenant des différents États parties ont collaboré pour cette candidature multinationale par le biais d’une série de réunions et de forums en ligne. Le consentement libre, préalable et informé des communautés, groupes et individus concernés dans leurs pays respectifs a été traduit dans le dossier de candidature. La candidature indique également qu’il n’existe aucun aspect de l’élément qui entrerait en conflit avec les pratiques coutumières qui régissent son accès.

R.5 : L’élément a été inscrit dans les inventaires nationaux de tous les États parties entre 2008 et 2019. Le dossier fait état des différentes stratégies d’identification, de définition et de collecte des données de l’élément, y compris les initiatives locales de la part des communautés, clubs et associations, ainsi que les initiatives nationales d’inventaire et de documentation. Des inventaires sont mis à jour sur des périodes allant de trois mois à cinq ans, par un processus qui implique aussi bien les ministères gouvernementaux que les communautés, groupes et individus concernés.

  1. Décide d’inscrire la fauconnerie, un patrimoine humain vivant sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Prend note en outre que la présente candidature constitue une inscription élargie pour la troisième fois afin d’inclure six nouveaux États, conformément au chapitre I.6 des directives opérationnelles ; celle-ci était une candidature multinationale initialement inscrite en 2010 sous le même nom avec onze États soumissionnaires ; cette candidature a été élargie une première fois en 2012 pour inclure deux États parties de plus et une deuxième fois en 2016 pour inclure cinq États parties supplémentaires ;
  3. Rappelle aux États parties que la mise à jour constitue une part importante du processus d’inventaire, et les invite à ajouter dans leur prochain rapport périodique des informations détaillées sur la mise en œuvre de la Convention à l’échelle nationale, en ce qui concerne la périodicité de mise à jour, conformément à l’article 12.1 de la Convention ;
  4. Félicite les États parties pour la préparation d’un dossier qui constitue un bon exemple de coopération internationale.

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