Les pratiques sociales, rituels et événements festifs sont des activités coutumières qui structurent la vie des communautés et des groupes, et auxquelles un grand nombre des membres de celles-ci sont attachés et y participent. Ces éléments sont importants car ils réaffirment l’identité de ceux qui les pratiquent en tant que groupe ou société et, qu’ils soient pratiqués en public ou en privé, ils sont étroitement liés à des événements importants. Les pratiques sociales, rituelles et festives peuvent contribuer à marquer le passage des saisons, les moments du calendrier agricole ou les périodes d’une vie humaine. Elles sont étroitement liées à la vision du monde qu’a une communauté et à sa perception de son histoire et de sa mémoire. Il peut s’agir aussi bien de petites réunions que de célébrations sociales et de commémorations de grande ampleur. Chacun de ces sous-domaines est vaste, mais ils se recoupent largement entre eux.
Les rituels et les événements festifs se déroulent souvent à des moments et dans des lieux particuliers et rappellent à une communauté certains aspects de sa conception du monde et de son histoire. Parfois, l’accès aux rituels peut être restreint à certains membres de la communauté c’est le cas par exemple des rites d’initiation et des cérémonies funéraires. Certains événements festifs font cependant partie de la vie publique et sontouverts à tous les membres de la société. Ainsi, les carnavals et les événements destinés à marquer le Nouvel an, le début du printemps ou la fin de la moisson sont des festivités inclusives que l’onretrouve dans le monde entier.
Les pratiques sociales structurent la vie quotidienne et sont familières à tous les membres de la communauté, même si tous n’y participent pas. La Convention de 2003 privilégie les pratiques sociales distinctives qui sont particulièrement liées à unecommunauté et contribuent à renforcer un sentiment d’identité et de continuité avec le passé. Ainsi, dans de nombreuses communautés, les cérémonies de salutation sont informelles, tandis que, dans d’autres, elles sont plus élaborées et ritualisées, jouant un rôle de repère identitaire pour la société. De même, les pratiques liées au don et à la réception de cadeaux peuvent être des événements ordinaires ou des manifestations formelles assorties d’une importante signification politique, économique ou sociale.
Les pratiques sociales, les rituels et événements festifs revêtent des formes d’une extraordinaire variété : rites cultuels, rites de passage, rituels liés à la naissance, au mariage et aux funérailles, serments d’allégeance, systèmes juridiques traditionnels, jeux et sports traditionnels, cérémonies rituelles liées à la parenté et à l’appartenance au clan, modes d’habitat, traditions culinaires, cérémonies en rapport avec les saisons, pratiques spécifiques aux hommes ou aux femmes, pratiques liées à la chasse, à la pêche et à la cueillette, et bien d’autres encore. Elles recouvrent aussi une grande variété d’expressions et d’éléments physiques : gestuelles et formules spéciales, récitations, chants et danses, vêtements spécifiques, processions, sacrifices d’animaux, aliments particuliers.
Les pratiques sociales, rituels et événements festifs sont durement touchés par les changements que subissent les communautés dans les sociétés modernes, tant elles dépendent d’une large participation des praticiens et autres acteurs de la communauté. Des processus tels que les migrations, la montée de l’individualisme, la généralisation de l’éducation formelle, l’influence croissante des grandes religions du monde et d’autres effets de la mondialisation ont un effet particulièrement marqué sur ces pratiques.
Les migrations, en particulier lorsqu’elles concernent les jeunes, peuvent éloigner de leurs communautés ceux qui pratiquent des formes de patrimoine culturel immatériel et mettre en péril certaines pratiques culturelles. Dans le même temps, cependant, ces pratiques sociales, rituels et événements festifs peuvent être pour les personnes concernées autant d’occasions de retourner chez eux pour y célébrer ces moments privilégiés avec leur famille et leur communauté, réaffirmant par là leur identité et leurs liens avec les traditions de la communauté.
De nombreuses communautés constatent que les touristes sont de plus en plus nombreux à participer à leurs événements festifs et, si la participation des touristes peut avoir des aspects positifs, les fêtes en pâtissent souvent au même titre que les arts du spectacle traditionnels. La viabilité des pratiques sociales, des rituels et en particulier des événements festifs peut aussi largement dépendre du contexte socioéconomique général. Les préparatifs, la fabrication des costumes et des masques et la prise en charge des participants sont souvent très coûteux et peuvent n’être pas durables en période de ralentissement économique.
Pour garantir la continuité des pratiques sociales, des rituels ou des événements festifs, il faut souvent mobiliser un grand nombre de personnes et les institutions et mécanismes sociaux, politiques et juridiques d’une société. Tout en respectant les usages coutumiers qui limitent parfois leur accès à certains groupes, il peut également être souhaitable d’encourager la participation du public le plus large. Dans certains cas, des mesures juridiques et officielles doivent être prises pour garantir les droits d’accès de la communauté à ses lieux sacrés, objets et ressources naturelles indispensables aux pratiques sociales, rituels et événements festifs.