Quel était le besoin ?

La pratique de nombreuses traditions dans les îles de Grenade, Carriacou et Petite Martinique, telles que la pêche traditionnelle, les contes, la construction de bateaux, le tressage de pailles végétales, la fabrication de tambours, les jeux traditionnels, l’observance de prières et de rituels de veillée, ainsi que de nombreuses formes de festivals, de musique et de danses communautaires, a décliné en raison de la mondialisation, des changements sociaux rapides et de l’interruption du transfert de connaissances entre les générations. Il en résulte une diminution de l’intérêt et de la sensibilisation de la communauté, en particulier chez les jeunes générations, à la signification culturelle de ces expressions du patrimoine vivant et à l’importance de les sauvegarder.

« L’une des choses les plus importantes qui ressort de la campagne est la passion avec laquelle les artistes ont parlé de leur art. Ils étaient vraiment passionnés par la manière dont ils nous ont présenté les différents éléments. Ils étaient également très heureux que nous soyons intéressés par l’enregistrement de ce qu’ils avaient à dire sur leurs éléments, car personne n’avait semblé leur parler auparavant. »
John Angus Martin, historien, archiviste et chercheur en patrimoine, à propos de l’engagement communautaire

« J’ai le sentiment que nous devons documenter davantage le patrimoine et impliquer les personnes qui le font réellement bouger. »
Godfrey Luke, tambourinaire, sur la documentation et la transmission du patrimoine

Quelles approches ont-elles été mises en oeuvre ?

Le Grenada National Trust (GNT), une organisation à but non lucratif, a collaboré avec des ministères et des partenaires pour remédier au déclin de la reconnaissance du patrimoine vivant par le biais d’une campagne de sensibilisation à l’échelle nationale. Cette initiative visait les principales parties prenantes, notamment les communautés porteuses, les organisations culturelles, les écoliers et les éducateurs, ainsi que les professionnels des médias. Une campagne médiatique d’un an a mis en lumière le patrimoine vivant de la Grenade au niveau local et au sein de la diaspora, grâce à la télévision, à la radio, aux médias sociaux, à des panneaux d’affichage, des événements scolaires, des concours de photos, des cérémonies de remise de prix, du matériel promotionnel, ainsi qu’à une exposition sur le patrimoine culturel immatériel lors de la fête de l’indépendance nationale. La campagne s’est accompagnée du lancement d’une plateforme en ligne interactive et ouverte, et d’un guide de ressources sur le patrimoine culturel immatériel, disponible sur le site web de la GNT.

Ce processus a été soutenu par l’assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 (2021-2023).

« Au fur et à mesure que je devenais un citoyen plus conscient, ma participation au Djab-Djab est devenue beaucoup plus sérieuse. C’est devenu un engagement, une expression de soi, une expression de la culture , ‘c’est nous’, une expression de la beauté de notre peuple, non seulement de notre culture, mais aussi de notre psyché. »
Colin Dowe, praticien, Djab-Djab, sur la sensibilisation à la culture

Comment cela a-t-il fonctionné ?

La campagne médiatique s’est avérée une stratégie de sensibilisation efficace, touchant plus de 100 000 personnes issues des communautés locales, d’habitants et de la diaspora grenadienne. Parmi les exemples, on peut citer des panneaux d’affichage (placés à différents endroits des îles de Grenade, Carriacou et Petite Martinique et présentant les éléments du patrimoine vivant inventoriés, ainsi qu’un concours de photos diffusé sur les médias sociaux accompagné d’un « prix jeunesse », et la cérémonie de remise des prix « Fier de mon patrimoine », qui a récompensé en mars 2023 plus de cinquante praticiens du patrimoine vivant dans leurs efforts pour faire vivre leurs traditions, telles que la danse du Mât de mai, la pratique et la fabrication de tambours, la mascarade de Shortknee, les orchestres à cordes, la construction de bateaux, les contes, la « Danse des drapeaux & gâteaux », le Djab Djab (mascarades traditionnelles du carnaval), etc.

En outre, une plateforme en ligne (lien ci-dessous) a encouragé l’engagement du public et le travail en réseau autour des éléments du patrimoine, tandis qu’un groupe de messagerie instantanée a facilité le dialogue et le partage des ressources entre les partenaires et les praticiens.

Enfin, un guide de ressources du PCI a été mis en ligne (voir ci-dessous), mettant en valeur la riche variété des expressions culturelles afin d’en favoriser la reconnaissance et l’appréciation par les générations actuelles et futures de Grenadiens.

Comment la communauté a-t-elle été impliquée ?

Le Grenada National Trust a pris les mesures nécessaires pour garantir une large participation des communautés locales. Les membres des communautés locales ont participé activement aux consultations, aux entretiens et aux discussions, s’engageant ouvertement dans les activités de communication, par le biais des médias traditionnels et sociaux.  

Contacts pour partager des expériences

Grenada National Trust
P.O. Box 3542, St. George’s, Grenade
Langue de contact : anglais
+1(473) 407-1212
admin@grenadanationaltrust.org; heritagegrenada@gmail.com

Le Grenada National Trust a donné son accord à l’UNESCO pour la diffusion de cette bonne expérience de sauvegarde.

Pour en savoir plus

  • Vidéos sur cette expérience
  • Guide de ressources ‘Intangible cultural heritage resource guide for Grenada, Carriacou and Petite Martinique’
Guide de ressources ICH pour la Grenade, Carriacou et la Petite Martinique
Guide de ressources ICH pour la Grenade, Carriacou et la Petite Martinique
© The Grenada National Trust

Télécharger le guide: anglais

Autres liens

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