Quel était le besoin ? 

Avec la technologie numérique prenant en charge des tâches comme le chronométrage et les prévisions météorologiques, le rôle du Suri Jagek s’est réduit, accélérant ainsi le déclin de cette pratique traditionnelle. En outre, les observatoires naturels où le Suri Jagek est traditionnellement pratiqué (connus sous le nom de « Suri Jagaekein ») sont menacés par le changement climatique, l’urbanisation et la déforestation liée à l’exploitation du bois. Enfin, la formalisation du système éducatif ainsi que l’absence du Suri Jagek, de la langue et de la culture kalasha dans les programmes scolaires ont vu diminuer l’intérêt et l’appréciation des jeunes générations pour ce patrimoine vivant.

« Le temps est désormais remplacé par l’horloge et les téléphones portables. Les équipements numériques remplacent toutes les connaissances. Aujourd’hui, nous avons le temps, mais nous ne pouvons plus l’observer. »
Un militant kalasha

Quelles approches ont-elles été mises en oeuvre ?

Éducation - Afin de rendre le patrimoine vivant kalasha accessible à un public plus large au Pakistan, des documents sur le Suri Jagek et d’autres traditions ont été incorporés dans le programme national d’enseignement du Pakistan en 2019. De même, l’apprentissage de la langue kalasha est prévu dans les écoles primaires publiques des vallées de Chitral. En outre, des groupes ont été formés dans chaque vallée pour transmettre les connaissances traditionnelles aux jeunes, et des concours ont été organisés sous le mentorat d’experts chevronnés.

Médias autochtones - Afin d’intéresser les jeunes générations, les promoteurs de la culture kalasha utilisent YouTube, des histoires animées et d’autres canaux numériques pour améliorer la transmission et combler le fossé de la communication entre les anciens et les jeunes. Par exemple, la chaîne Ishpata News produit et partage des contenus culturels en langue kalasha et attire des financements pour des projets éducatifs et de développement.

Infrastructure physique - La pratique du Suri Jagek étant étroitement liée à des sites physiques, des travaux ont été entrepris pour préserver et développer les observatoires (Suri Jagaekein) et les espaces appartenant à la communauté pour les rassemblements religieux et socioculturels.

« Le Suri Jagek (observation du soleil), pratique météorologique et astronomique traditionnelle fondée sur l’observation du soleil, de la lune et des étoiles par rapport à la topographie locale » a été inscrit en 2019 sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

« L’idée principale est de transmettre les connaissances traditionnelles à la jeune génération par le biais des médias qu’elle utilise et qui la fascinent, ou qu’elle est prête à regarder… Il n’est pas facile pour nous de créer de nouveaux contenus numériques, mais nous essayons d’enseigner aux enfants et aux villageois, en espérant qu’ils s’y intéresseront. »
Un représentant kalasha

Comment cela a-t-il fonctionné?

Le plan de sauvegarde qui a accompagné l’inscription de Suri Jagek sur la Liste de Sauvegarde Urgente de l’UNESCO, ainsi que les diverses initiatives des médias autochtones, ont permis de sensibiliser le public à la vulnérabilité du patrimoine vivant de la communauté kalasha. Les multiples interventions des organisations kalacha, des ONG et de l’Institut national du patrimoine folklorique et traditionnel ont amélioré la viabilité de cet élément du patrimoine vivant, notamment grâce à l’augmentation du nombre de praticiens. Le plan de sauvegarde a ainsi permis de commencer à former 45 hommes et 31 femmes au Suri Jagek, sous le mentorat d’experts chevronnés.

Comment la communauté a-t-elle été impliquée ?

Des experts de la communauté et des ONG connaissant la culture et la langue kalasha ont collaboré avec des experts non-kalasha pour préparer les manuels scolaires, pour donner suite à l’intégration de la culture Kalasha dans le programme national.

Des sessions de sensibilisation aux niveaux fédéral et provincial ont été organisées par les Kalasha. En outre, l’Institut national du patrimoine folklorique et traditionnel (Lok Virsa) et la Division nationale du patrimoine et de la culture ont facilité l’identification d’experts du Suri Jagek et de nouveaux apprenants issus de la communauté kalasha.

Afin de préserver les infrastructures traditionnelles liées au Suri Jagek, des groupes communautaires kalasha ont été constitués pour préparer un plan de sauvegarde avec l’équipe de recherche de Lok Virsa.

Contacts pour partager des expériences

Institut national du patrimoine folklorique et traditionnel (Lok Virsa)
Complexe Shakarparin, Garden Avenue, Islamabad, Pakistan
Langues de contact : kalasha, urdu et anglais
051-9249204, 0092-336-5017581
zobialokvirsa@gmail.com
Kalash People’s Development Network (KPDN)
Vallées de Kalasha
0092-943404026
www.facebook.com/thekpdn; infor@kpdn.org

L’Institut national du patrimoine folklorique et traditionnel (Lok Virsa) et le Kalash People’s Development Network ont donné leur accord à l’UNESCO pour la diffusion de cette bonne expérience de sauvegarde.

Pour en savoir plus

  • Vidéo sur cette expérience

  • Livre « Célébrer le patrimoine vivant des peuples autochtones »

Télécharger le livre: Français

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