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  • 5 - Égalité entre les sexes   12 - Consommation et production responsables

Pratiques et savoir-faire concernant l’arganier au Maroc

Ramassages des fruits de I’arganier par des femmes arganières dans des ambiances festives En savoir plus sur l’élément
© Direction du patrimoine culturel, Maroc, 2013

1. Domaines du PCI 

Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

2. Brève description

L’arganier est une espèce d’arbre endémique de la Réserve de biosphère d'Arganeraie, au sud-ouest du Maroc. Les femmes vivant sur la réserve pratiquent les méthodes traditionnelles pour extraire l’huile d’argan du fruit de l’arbre.

L’huile d’argan est employée dans des remèdes ancestraux et sert à préparer des cosmétiques qui se sont aujourd’hui répandus dans le monde entier. Elle est également offerte en cadeau de mariage et largement utilisée dans la préparation de plats de fêtes.

Toutes les pratiques culturelles associées à l’arganier, notamment la culture de l’arbre, l’extraction de l’huile, la préparation des recettes et des produits dérivés et la fabrication d’outils traditionnels servant à accomplir ces tâches contribuent à la cohésion sociale, à la bonne entente entre les individus et au respect mutuel entre les communautés. Le savoir-faire traditionnel concernant spécifiquement l’extraction de l’huile et ses multiples usages est systématiquement transmis par « les femmes de l’argan », qui enseignent ce savoir à leurs filles dès leur plus jeune âge afin qu’elles puissent le mettre en pratique. La production de l’huile d’argan profite également aux femmes sur le plan socioéconomique en leur permettant d’avoir un emploi et des revenus.

En 2014, cet élément a été inscrit par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Consulter le dossier de candidature :
https://ich.unesco.org/fr/RL/largan-pratiques-et-savoir-faire-lies-a-larganier-00955?RL=00955

Pour aller plus loin :

Pour une brève description de l’histoire et de l’habitat de l’arganier : 
http://walter-us.net/Morocco/history/argan_tree.htm

Pour une description complète de ses usages, principalement dans l’alimentation, la médecine et la cosmétique :
https://www.ft.com/content/1b30e5a2-a53d-11e3-8988-00144feab7de

    3. Lien avec le développement durable

    Les méthodes traditionnelles exploitant diverses parties de l’arganier (par exemple l’écorce, le feuillage, le bois, etc…), l’huile extraite de ses fruits et les produits qui en sont issus, tout cela contribue au développement durable. Le respect pour cet arbre et son environnement écologique se reflète dans la pratique traditionnelle qui protège les zones couvertes d’arganiers des pâturages à certaines périodes de l’année, afin de permettre à l’arbre de se régénérer et à ses fruits de mûrir. Cela contribue à réaliser l’Objectif de développement durable n  12, axé sur l’établissement de modes de consommation et de production durables, comme le montrent la gestion durable et l’utilisation rationnelle de cette ressource naturelle. L’introduction d’un système de coopératives conçu en vue de la production et de la commercialisation de l’huile d’argan et de ses produits dérivés a aussi encouragé les femmes et les jeunes filles à participer à ce commerce, renforçant ainsi leur contribution et faisant écho à l’Objectif de développement durable n 5 visant à parvenir à l’égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles.

    4. Questions de réflexion

    Au cours du siècle dernier, les forêts d’arganiers ont souffert d’une déforestation et d’une exploitation industrielle massives. Depuis, le gouvernement a entrepris un projet de reboisement d’arganiers pour résoudre le problème de la déforestation et de la désertification. L’État a également publié un décret sur des « Indications géographiques protégées » qui édicte des normes pour l’extraction de l’huile d’argan, garantissant ainsi sa qualité et son origine et apportant une valeur ajoutée au travail des femmes qui le produisent. Des organismes publics, des fondations et des associations locales mènent des campagnes de sensibilisation dans le but d’assurer la préservation des forêts d’arganiers et de les protéger contre tout abus. Dans le cadre de ces efforts, un centre de conservation de la nature a vu le jour, des fours solaires ont été distribués aux habitants pour réduire la consommation de bois de chauffe et l’ouverture d’un musée communal entièrement dédié à l’arganier est prévue, de même qu’un festival. En tant qu’habitat de cette espèce rare et menacée, la forêt d’arganiers a également été déclarée Réserve mondiale de biosphère par l’UNESCO en 1998. L’arganier reste néanmoins une espèce menacée, en partie du fait de la demande croissante de produits issus de cet arbre.

    Concernant les dangers liés à une commercialisation excessive, consulter par exemple :
    https://www.csmonitor.com/World/Global-News/2009/0817/morocco-demands-rise-on-argan-tree

    Plusieurs mesures ont d’ores et déjà été mises en œuvre pour protéger l’arganier, essentiel à la viabilité de cet élément du PCI. Selon vous, existe-t-il d’autres mesures qui pourraient être prises pour lutter contre la déforestation et l’exploitation industrielle massives ? Quel pourrait être le rôle des différentes parties prenantes impliquées ?

    Les femmes sont au cœur de cette pratique. Elles détiennent et transmettent les connaissances et compétences liées à cette pratique. Dans quelle mesure cet élément du PCI contribue-t-il à l’égalité des sexes ? Connaissez-vous des exemples similaires ?

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