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Les pratiques de guérison traditionnelles des Saraguros en Équateur

Traditional medicine applied by the Saraguro yachakkuna
© Armijos et al.; licensee BioMed Central Ltd. 2014

1. Domaines du PCI 

Traditions et expressions orales, pratiques sociales, connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers

2. Brève description

La communauté autochtone des Saraguros, en Équateur, compte environ 60 000 membres. Leur système traditionnel de santé est une expression culturelle qui représente la capacité de la communauté à sauvegarder et à garder vivantes leurs connaissances, leurs techniques, leur culture, leur médecine, leur langue et leurs coutumes ancestrales.

Tout au long de son histoire, le peuple saraguro a accumulé de l’expertise sur une large variété de plantes médicinales. Ces connaissances sont préservées par des yachakkuna (des sages, hommes et femmes, familiarisés avec la capacité curative des plantes) responsables de diagnostiquer, traiter et soigner les affections physiques et d’autres troubles supposément causés par des esprits, par des raisons autres que physiologiques ou à caractère surnaturel.

Le département sanitaire de la province de Loja et le Conseil des guérisseurs de Saraguro travaillent ensemble en accord avec la politique de santé publique. Comme énoncé dans le manuel sur le modèle intégral des soins de santé, « interculturel […] correspond à la conception de mécanismes permettant une coordination entre les systèmes de santé publique et ceux de populations diverses, ancestrales, traditionnelles et alternatives dans l’objectif de prendre soin des usagers dans le respect de leurs droits fondamentaux ». De plus, une école de médecine traditionnelle autochtone a été créée, dans laquelle les yachakkuna partagent leur savoir et choisissent de jeunes apprentis. L’école se fixe pour objectif principal de transmettre les connaissances traditionnelles de la communauté autochtone des Saraguros en matière de guérison. Certaines écoles interculturelles bilingues prennent part à des rituels de guérison avec leurs élèves. Par exemple, lors de la célébration d’Inti Raymi, les élèves, parents et enseignants participent à un rituel énergisant de guérison en se plongeant dans des bains chauds et froids à cinq heures du matin.

Pour aller plus loin :

Pour plus d’informations sur la médecine traditionnelle des yachakkuna saraguros, le Conseil des guérisseurs saraguros et la production de plantes biologiques, consulter :
https://ethnobiomed.biomedcentral.com/articles/10.1186/1746-4269-10-26
https://www.youtube.com/watch?v=0FkPb8eBM5A

    3. Lien avec le développement durable

    Le département sanitaire de la province de Loja, où se situe la communauté des Saraguros, reconnaît l’importance de ce système de médecine traditionnelle. Cette reconnaissance et cette collaboration garantissent et renforcent la couverture sanitaire de base de la population, ce qui fait écho à l’Objectif de développement durable n 3 visant à permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir le bien-être de tous à tout âge. De plus, la culture des plantes médicinales est associée à la production de semences, de légumes et d’autres aliments biologiques qui composent la riche cuisine traditionnelle de ses habitants, reflétant  l’Objectif de développement durable n 15 sur la gestion durable des forêts et la fin de l’appauvrissement de la biodiversité.

    4. Questions de réflexion

    La pression qui s’exerce pour recourir à la médecine moderne et aux remèdes allopathiques constitue également un risque pour la conservation du système de médecine traditionnelle des Saraguros. Toutefois, quels sont les facteurs qui expliquent pourquoi cette expérience constitue un exemple positif d’intégration de la sauvegarde du PCI au sein des politiques de développement et pourquoi cela a-t-il fonctionné ? Dans quelle mesure les pratiques et systèmes médicaux traditionnels peuvent-ils coexister avec la médecine moderne et les protocoles de santé institutionnalisés ?

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