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L’« Escuela Taller » (école-atelier) d’Úbeda, en Espagne

1. Domaine du PCI 

Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

2. Brève description

L’Escuela Taller – ou école-atelier – d’Úbeda, en Espagne, a été créée pour contribuer à remédier à la pénurie grandissante, sur le marché de l’emploi local, de compétences en matière de constructions historiques et de savoir-faire paysagers. Ce modèle sert de base et peut être répliqué dans d’autres endroits où le manque de compétences en techniques de construction traditionnelles s’est répandu, ce qui a des conséquences potentiellement graves sur la régularité des réparations et des rénovations du patrimoine culturel.

L’Escuela Taller dispense une formation spécialisée sur toute une gamme de compétences artisanales liées à la restauration et à la conservation de bâtiments du patrimoine. Le programme ne vise pas uniquement à offrir des qualifications professionnelles aux jeunes gens et à réussir leur intégration sur le marché du travail, il a aussi pour but de poursuivre la transmission des compétences et des professions artisanales traditionnelles. Ce faisant, le centre de formation crée des opportunités pour l’emploi des jeunes et améliore la qualité de la restauration des bâtiments historiques et des espaces publics.

Surtout, l’Escuela Taller encourage les techniques pédagogiques par lesquelles la formation à l’acquisition de compétences pratiques est associée à l’éducation au patrimoine. Cette approche sensibilise les étudiants à leur patrimoine matériel et immatériel et leur permet d’en apprécier l’importance. L’école apporte la démonstration qu’investir dans le patrimoine et la jeunesse est porteur de bienfaits tant sur un plan personnel que communautaire. 

Pour aller plus loin :

Dans son rapport intitulé « Amener le patrimoine culturel à œuvrer pour l’Europe », le groupe d’experts sur le patrimoine culturel Horizon 2020, mis en place par la Commission européenne, définit les futures orientations de la politique de recherche et d'innovation de l’Union européenne en matière de patrimoine culturel jusqu’en 2020 et mentionne spécifiquement l’école-atelier d’Úbeda:
Page 15 : https://www.kowi.de/Portaldata/2/Resources/horizon2020/coop/H2020-Report-Expert-Group-Cultural-Heritage.pdf

Un lien vers le site de la municipalité d’Úbeda et portant directement sur le projet :
http://www.ubeda.es/ubeda/extranet/noticiasdetalle?al_idioma_pk=1&inicio=1&al_men_pk=&as_ruta_men_pk=&al_suscripcion=0&al_not_pk=376&al_tipo_pk=1 (en espagnol)
Page 15: https://issuu.com/laranatalini/docs/getting_cultural_heritage_work_for_
Page 85: http://www.historic-towns.org/wp-content/uploads/2018/09/Inherit-complete-doc-final-version-pdf-Layout-1-1.pdf

3. Lien avec le développement durable

L’école-atelier d’Úbeda contribue à atteindre l’Objectif de développement durable n 4 sur l’accès à une éducation de qualité, tout en intégrant également le patrimoine culturel immatériel dans le contenu de son programme pédagogique. Ce programme s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie mise en place par l’Espagne en matière de culture et de développement censée favoriser les opportunités et nourrir les capacités des individus et des communautés sur le plan culturel en tant qu’éléments essentiels d’un développement humain durable, et contribue par conséquent à la réalisation de l’Objectif de développement durable n 8, qui vise à offrir un travail décent à tous. Une partie de cette stratégie consiste à renforcer les compétences en conservation, restauration, préservation et valorisation du patrimoine matériel et immatériel et à promouvoir la contribution de ces efforts multi-sectoriels au développement durable, ce qui s’inscrit également dans le cadre de l’Objectif de développement durable n 9, en promouvant l’innovation tout en prônant une industrialisation inclusive et durable et en construisant des infrastructures résilientes.

4. Questions de réflexion

Par quels moyens faire en sorte qu’une communauté s’engage activement dans la planification et la délivrance de programmes éducatifs formels concernant son PCI ? Qui décide quels sont les compétences/savoir-faire à inclure dans le programme, et quels sont les critères pris en compte ?

De quelle manière la sauvegarde peut-elle contribuer à renforcer le PCI tout en repoussant la menace constituée par la production de masse pour les détenteurs du PCI ?

Dans ce cas précis, la commercialisation excessive et la décontextualisation du PCI représentent-elles un danger au fur et à mesure que la pratique gagne en popularité, et que peuvent faire les parties prenantes pour répondre à cette problématique ?