La Suède a ratifié la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en janvier 2011. Dès lors, l’Institut de la langue et du folklore s’est vu confier la mission, par le gouvernement suédois, d’élaborer des méthodes de travail en lien avec la Convention et d’assurer la coordination nationale des travaux relatifs à la Convention en Suède.
L’Institut a mis en place une structure composée d’une autorité centrale de coordination et de quatre « branches » intervenant dans différents secteurs (traditions orales et rituels ; artisanat ; musique et spectacles ; nature), chacune avec son propre réseau d’organismes, d’associations et d’organisations à but non lucratif qui travaillent dans les domaines de la Convention. Cette structure ouvre la voie à de nouvelles formes de collaboration créative et approfondie entre différents acteurs qui ne sont normalement pas en contact permanent les uns avec les autres. Par ailleurs, le Parlement sami a constitué un groupe de travail sami spécial.
Les organisations non gouvernementales jouent un rôle important dans la mise en œuvre de la Convention du PCI en Suède. Deux organisations ont été accréditées par l’UNESCO en 2014 : l’Eric Sahlström Institute (musique populaire) et le Storytelling Network Kronoberg (traditions orales).
En 2012, des lignes directrices ont été rédigées en vue d’établir un inventaire du patrimoine culturel immatériel en Suède. Celles-ci soulignaient l’importance de la participation, c’est-à-dire le fait que les travaux doivent s’appuyer sur les détenteurs de la culture. L’Institut de la langue et du folklore a la responsabilité générale de ce travail, qui est effectué en collaboration avec diverses parties prenantes. Toute personne intéressée peut soumettre des propositions. L’inventaire suédois a été lancé en septembre 2015. Il s’agit d’un document vivant, en ligne, mis à jour en permanence. Il est rattaché à une base de données qui enregistre en continu toutes les propositions entrantes.
Plusieurs organisations et instituts tels que des musées, des archives, des instituts éducatifs, des organisations bénévoles et non gouvernementales (y compris les ONG accréditées) participent à la formation, à la sauvegarde et à la documentation du patrimoine culturel immatériel en Suède. En outre, le patrimoine culturel des minorités du pays est sauvegardé par des organisations et des associations qui représentent les minorités finnoise, meänkieli, sami, rom et juive et les rendent visibles. Nombre de ces acteurs participent directement aux travaux rattachés à la Convention en Suède.
De nombreux cours d’ethnologie et d’anthropologie sont également proposés dans les universités ainsi que dans les grands établissements d’enseignement supérieur et les instituts de recherches, dont certains s’intéressent au patrimoine culturel immatériel. À l’heure actuelle, aucun cours n’est consacré spécifiquement à la Convention.
Le 31 mai 2017, le Parlement a approuvé le projet de loi sur le patrimoine culturel (prop. 2016/17:116). Ce projet de loi consacre une section spéciale au travail avec la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Il précise que la mise en oeuvre de la Convention en Suède devrait avoir pour but de « promouvoir et renforcer le potentiel de la société civile de préserver, transmettre et développer le patrimoine culturel immatériel ». Pour appuyer ces efforts, une nouvelle subvention de l’État a été créée, destinée aux activités culturelles à but non lucratif. L’objectif de cette subvention est de stimuler la participation et la co-création, afin que les acteurs du secteur non lucratif aient davantage de possibilités de participer pleinement au travail sur le patrimoine culturel.