L’organe national en charge de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est le Ministère du patrimoine et de la culture (MPC) qui a les responsabilités suivantes s’agissant du patrimoine culturel immatériel : suivre et recenser les coutumes sociales et les traditions omanaises ; recueillir la littérature populaire et la documentation (p. ex. les histoires et les récits populaires) et présenter leurs significations culturelles et leurs thèmes ; mettre en œuvre des accords internationaux ; mener et publier des travaux de recherche et des études dans le domaine de la littérature populaire ; superviser la préparation de matériels imprimés et de films documentaires consacrés au patrimoine culturel immatériel ; et participer à des festivals et des expositions. Suite à la ratification en 2005 de la Convention de 2003, un Département spécialisé dans les arts traditionnels a été établi. Le Ministère a défini des directives et des politiques pour les groupes populaires omanais et il travaille actuellement à l’élaboration d’une loi consacrée au patrimoine culturel immatériel. La législation omanaise en vigueur permet la création d’organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. En outre, l’Organisme public en charge des industries artisanales veille à l’artisanat traditionnel et met en œuvre de nombreux programmes destinés à sauvegarder les artisans et leur travail, avec notamment des formations pour les artisans et leurs apprentis. Le Centre omanais de musique traditionnelle est également une institution gouvernementale active dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, principalement par son travail de documentation.
En ce qui concerne le renforcement des capacités dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le MPC a organisé plusieurs ateliers de formation ayant trait au patrimoine culturel omanais. Une série de six ateliers de formation s’est tenue pour les professionnels et les détenteurs. En 2011, un atelier régional de trois jours a été consacré à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel, de nombreux experts originaires de la région y ont participé. Cette réunion s’est également intéressée aux étapes de l’élaboration des dossiers d’inscription, tant pour les candidatures nationales que plurinationales.
Les étudiants et les professeurs des écoles supérieures et des universités (p. ex. le Centre d’études humaines de l’Université Sultan Qabus) entreprennent des études et des travaux de recherche scientifique sur le patrimoine culturel immatériel et travaillent à sa documentation. Leurs travaux sont publiés sous la forme de publications scientifiques spécialisées. Le Centre omanais de musique traditionnelle abrite une très grande bibliothèque et des archives riches de documents sur la musique et les arts traditionnels omanais.
À ce jour, il n’existe aucune législation particulière régissant la procédure d’inventaire. Toutefois, une équipe a été établie, elle est composée de membres des Ministères du patrimoine et de la culture, du développement social, de l’information et des sports, et de représentants de l’Organisme public en charge des industries artisanales et de l’Université Sultan Qabus. Les critères utilisés pour inclure des éléments du patrimoine culturel immatériel dans l’inventaire sont les suivants : l’élément satisfait à la définition du patrimoine culturel immatériel donnée par la Convention de 2003 ; et les praticiens coopèrent avec les fonctionnaires du gouvernement pour soumettre les informations et les détails à propos de l’élément. Si aucun praticien n’est identifié, le gouvernement prend la responsabilité de l’inclusion, de l’évaluation, de la promotion et de la viabilité continue de l’élément. S’agissant de la viabilité des éléments concernés, le MPC évalue chaque élément et son besoin de sauvegarde immédiate sur la base du nombre de praticiens, des matériaux utilisés pour sa pratique et de l’environnement de l’élément. Si nécessaire, un élément peut être désigné comme nécessitant une sauvegarde urgente. La participation des communautés à l’inventaire est garantie par une collecte directe des informations auprès des praticiens (individus et groupes). Ensuite, ces groupes vérifient et approuvent les informations saisies avec l’aide d’organes nationaux tels que l’Association des femmes omanaises, les Groupes d’art populaire et le Club culturel, et de professeurs d’université qui vérifient la viabilité scientifique et académique des listes.
La sensibilisation au patrimoine culturel immatériel est une priorité essentielle de la politique du patrimoine immatériel à Oman. Le MPC a créé le Festival des arts traditionnels omanais afin de présenter les arts nationaux lors de spectacles en direct donnés sur des places publiques par des groupes de praticiens, d’éduquer le public et de le sensibiliser en organisant des ateliers et des séminaires scientifiques sur les arts omanais et leur interprétation. L’Organisme public en charge des industries artisanales cherche à encourager les artisans en assurant la promotion de leurs produits tant au niveau local qu’international. Il a également publié plusieurs livres et diffusé des publications consacrés au patrimoine culturel immatériel omanais. Les médias publics ont également contribué à sensibiliser le public à l’importance du patrimoine culturel immatériel national (p. ex. dans une émission de radio sur le folklore omanais et dans plusieurs émissions de télévision sur le folklore et l’artisanat ainsi que dans une série télévisée dont l’intrigue repose sur le patrimoine culturel immatériel omanais).
Le Gouvernement a introduit plusieurs éléments du patrimoine culturel immatériel dans le programme scolaire officiel en fournissant des supports pédagogiques sur des compétences nécessaires dans la vie courante, supports grâce auxquels les élèves peuvent en savoir plus sur le patrimoine omanais et prendre conscience de l’importance de sa sauvegarde dans la vie quotidienne. En ce qui concerne l’éducation non formelle et les programmes d’information destinés au grand public et aux jeunes, le Centre de formation à la musique, un institut de musique, forme les jeunes et développe leurs compétences musicales en leur apprenant à jouer de différents instruments traditionnels. Il abrite par ailleurs un groupe de musique traditionnelle. Le Club culturel organise des séminaires sur la culture traditionnelle et encourage le travail d’individus et d’écrivains talentueux dans le cadre d’associations spécialisées. Des ateliers réunissant des spécialistes sont également organisés sur le thème de l’Al-Bar-ah, élément inscrit sur la Liste représentative. Le Ministère des sports organise des ateliers et des compétitions de jeux traditionnels omanais au cours desquels les praticiens et les détenteurs concourent, ce qui constitue un excellent moyen de transmission. L’Organisme public en charge des industries artisanales a créé des maisons pour les artisans qui souhaitent transmettre leur savoir-faire traditionnels aux jeunes et aux autres personnes.
Parmi les efforts entrepris dans le cadre de la coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale, on peut citer : l’échange d’experts et d’expertise sur le patrimoine culturel immatériel ; l’organisation de festivals et de semaines culturelles dans lesquels le patrimoine culturel immatériel est présenté ; l’accueil d’interprètes et de praticiens de traditions, de coutumes, d’arts ou de gastronomies originaires de nombreux pays lors de festivals organisés à Mascate et à Salalah ; le partage d’expériences avec d’autres pays sur la promulgation de lois ; et l’encouragement au dialogue interculturel.
Oman fait rapport sur un élément inscrit sur la Liste représentative : Al-Bar’har, musique et danse des vallées du Dhofar d’Oman. L’inscription d’Al-Bar’har a été chaleureusement accueillie par les groupes de détenteurs locaux et a eu pour conséquence un accroissement du nombre d’interprètes et un renforcement des liens avec leurs communautés d’origine. L’inscription de l’élément a également permis une sensibilisation à sa signification et son importance, et sa présentation lors de nombreux événements et activités d’ordre social. Elle a également conduit à une augmentation du nombre de chercheurs s’intéressant au patrimoine culturel immatériel et à mis en valeur l’importance de ce domaine.