Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Bolivie (État plurinational de) (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Rapport soumis le 15/12/2020 et examiné par le Comité en 2021

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2014 et examiné par le Comité en 2015 (dû originellement au 15/12/2012)

Résumé

Les organes compétents pour mettre en œuvre la Convention et définir des politiques dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sont le Ministère des cultures et du tourisme et son Unité en charge du patrimoine culturel immatériel, qui agissent en coordination avec les gouvernements locaux, départementaux et autochtones. Dans le contexte des « voyages culturels » dans les neuf départements, des conseils départementaux ont également été créés. Parmi les autres acteurs institutionnels importants, on citera : les universités (recherche universitaire sur le patrimoine culturel immatériel) ; le Vice-ministère de la médecine traditionnelle et de l’interculturalité (sous la tutelle du Ministère de la santé) ; et le Ministère de l’éducation. Les programmes et projets dans le domaine du patrimoine culturel sont également mis en œuvre, en coordination avec la Commission nationale pour l’UNESCO, par le Ministère de l’éducation, le Ministère des affaires étrangères et la Délégation permanente de l’État plurinational de Bolivie auprès de l’UNESCO. Une loi consacrée au patrimoine culturel (N 530), qui concerne également le patrimoine culturel immatériel, a été adoptée et publiée en 2014.
Des ateliers de formation ont été organisés par l’Unité en charge du patrimoine culturel immatériel au sein du Ministère des cultures et du tourisme, à l’intention des Conseils interinstitutionnels des promoteurs et des Comités de mise en œuvre créés pour des éléments spécifiques (par ex. le Comité de mise en œuvre pour l’Ichapekene Piesta). Ces ateliers sont consacrés à la préparation de dossiers de candidature tant au niveau national qu’international, à l’élaboration de plans de sauvegarde et à la réalisation d’inventaires. En outre, un atelier de formation à la gestion et à la reconnaissance du patrimoine culturel immatériel a été conçu et mis en place par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID). Deux ateliers de renforcement des capacités, qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie globale de l’UNESCO, ont également été organisés, en coopération avec le Ministère et avec le soutien du Bureau de l’UNESCO à Quito, afin d’améliorer les capacités dans la mise en œuvre de la Convention de 2003.
La documentation sur le patrimoine culturel immatériel est essentiellement rassemblée et archivée par le Ministère des cultures et du tourisme. Parmi les autres organes actifs dans le domaine de la documentation, on citera : le Gouvernement départemental d’Oruro ; l’Association des groupes folkloriques d’Oruro ; le Comité ethnographique et folklorique d’Oruro ; l’Université technique d’Oruro ; l’Institut bolivien de la médecine traditionnelle kallawaya ; la Fondation culturelle de la Banque centrale de Bolivie ; et le Musée national d’ethnographie et de folklore.
La Constitution définit l’inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel comme une tâche prioritaire de la sauvegarde du patrimoine culturel, à accomplir en coopération avec les gouvernements départementaux et municipaux et les entités autochtones. Le Ministère a mis en place un système plurinational d’enregistrement du patrimoine culturel immatériel au moyen d’une base de données alimentée par les gouvernements départementaux et municipaux, et opérationnelle en 2015. Il y a actuellement cinq principaux types d’inventaire du patrimoine culturel immatériel bolivien, à savoir, (1) Inventaire du carnaval d’Oruro : il se base sur des travaux de recherche ethnographique menés dans les années 1970 et a été enrichi d’une méthodologie d’inventaire élaborée lors d’un atelier régional, ses objectifs sont, entre autres, la systématisation et l’incitation à la recherche universitaire sur le carnaval d’Oruro, et la création d’une base de données exhaustive du patrimoine culturel immatériel bolivien. Quarante-huit groupes ont été recensés et catalogués dans 18 spécialités, et 831 dossiers ont été établis dans 10 catégories (par ex. danse, costumes, chorégraphie, musique, processus historique, costumes de répétition). (2) Inventaire de la cosmovision andine de la culture des Kallawaya : il rassemble le travail d’enregistrement réalisé pendant 33 ans par la psychiatre allemande Ina Rösing. Le matériel collecté n’est qu’en partie disponible. (3) Registre de 60 styles musicaux menacés de disparition, de la communauté aymara, dans les départements de La Paz et d’Oruro. (4) Inventaire des éléments à soumettre pour inscription sur la Liste représentative, dressé au moyen d’un système numérique disposant de champs pour le contexte, la danse, la festivité, les instruments et objets associés, et l’analyse musicologique. Cinq festivités et un élément de danse et de musique ont été inscrits à cet inventaire, avec la participation volontaire des communautés concernées. (5) Autres inventaires : dressés au nom des gouvernements municipaux, des autorités autochtones et des régions environnantes, couvrant huit éléments.
Parmi les autres activités de sauvegarde, on citera : la création, avec l’aide de l’AECID, « d’un système de gestion du patrimoine culturel » qui intègre les éléments inscrits sur la Liste représentative ; une autre activité menée est la Déclaration de patrimoine culturel immatériel au titre du patrimoine de la Bolivie, tant au niveau national qu’international : 70 éléments sont désormais déclarés. Un des principaux piliers des stratégies de sauvegarde est la participation et le consentement des communautés qui ont permis la mise en œuvre d’initiatives participatives communautaires telles que la création de « Conseils culturels » départementaux au sein des neufs gouvernements de département.
Certains éléments bénéficient de mesures de sauvegarde spécifiques. Plusieurs conférences ont, par exemple, été organisées en 2010 par les institutions locales et nationales sur « La Danza de la Diablada ». La même année, une rencontre a été organisée à La Paz afin d’échanger des expériences entre le carnaval d’Oruro et celui de Barranquilla, avec la participation des groupes de danse. Des Comités de mise en œuvre ont été créés, ils sont en charge des éléments soumis à inscription internationale jusqu’en 2014. Des réunions de suivi, d’évaluation et de soutien ont été organisées par les autorités et les communautés locales afin de mettre en œuvre les plans de sauvegarde.
La recherche anthropologique et historique est très développée en Bolivie. Elle est confiée à des institutions spécialisées, parmi lesquelles : le Centre de recherche et de promotion rurale, qui agit, par exemple, pour le sauvetage et la mise en valeur des traditions et connaissances dans les domaines de la technologie agricole, des textiles, de l’organisation, de l’éducation, de la religion et des rituels ; le Centre HISBOL de documentation artistique et littéraire, qui étudie les villes autochtones de Bolivie ; le Centre d’étude sur la réalité économique et sociale, qui a réalisé plusieurs études sur les villes autochtones ; le Centre de recherche et de service populaire, une institution de référence dans les domaines de l’activité minière et de l’urbanisme ; le Centre pour l’écologie et les villes andines, une institution consacrée à la justice environnementale et à la coexistence interculturelle ; et le Programme en faveur de la recherche stratégique en Bolivie (PIEB) au sein duquel la recherche sur les acteurs de la société civile et la diffusion des connaissances acquises visent à soutenir le modèle du développement durable et à renforcer la démocratie.
Le PIEB est également en charge du renforcement des capacités dans le domaine de la recherche et de la documentation, au moyen de programmes qui visent à consolider les capacités locales et à soutenir le travail des chercheurs et des centres de documentation par des cours de formation et un soutien financier. Le Musée d’ethnographie et de folklore est une autre institution importante qui se consacre à la collecte, la documentation, la recherche et la présentation des savoirs et expressions culturelles. L’un de ses objectifs est de relier les producteurs de connaissances locales au reste de la population, tant en Bolivie que dans le monde. Il a organisé des ateliers sur le patrimoine culturel immatériel avec la participation de médiateurs sociaux, destinés à renforcer la promotion de ce patrimoine et à sensibiliser la société civile.
Différentes institutions de l’enseignement supérieur ont également intégré des modules de recherche sur le patrimoine culturel immatériel et créé des cours et des diplômes universitaires spécialisés. Les étudiants en anthropologie de l’Université technique d’Oruro ont, par exemple, préparé des thèses sur le carnaval d’Oruro, et la Faculté d’architecture de l’Université Mayor de San Andres a créé un master de gestion du patrimoine culturel destiné à former des professionnels capables d’encourager la coexistence interculturelle et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
La coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale a été encouragée grâce aux initiatives du centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel d’Amérique latine (CRESPIAL), du MERCOSUR, de l’AECID et de l’Institut national du patrimoine artistique historique du Brésil avec lequel un échange d’expériences dans les domaines de la gestion culturelle et de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été organisé. Des accords bilatéraux ont également été signés avec les pays de la Communauté andine ainsi qu’avec le Pérou et l’Équateur afin d’organiser un atelier sur l’élaboration de dossiers de candidature à la Liste représentative. Un projet d’échange d’expériences et de connaissances dans le domaine de la gestion culturelle, notamment à propos de l’inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel, a été organisé avec le Brésil. Un atelier de formation à la gestion et à la reconnaissance du patrimoine culturel immatériel a été développé avec l’AECID.
La Bolivie a quatre éléments inscrits sur la Liste représentative notamment : le carnaval d’Oruro (2008), initialement proclamés Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001 ; la cosmovision andine des Kallawaya (2008) également initialement proclamés Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2003 ; l’Ichapekene Piesta, la plus grande fête de Saint Ignace de Moxos (2012) ; et Pujllay et Ayarichi : musiques et danses de la culture yampara (2014). En outre, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel des communautés Aymara de la Bolivie, du Chili et du Pérou a été sélectionnée pour figurer au Registre des meilleures pratiques de sauvegarde en 2009.

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