Le Bureau,
- Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
- Ayant examiné le document ITH/18/13.COM 3.BUR/4 ainsi que la demande d’assistance internationale n 01518 soumise par la Colombie,
- Prend note que la Colombie a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Mon patrimoine, ma région : stratégie de renforcement des capacités en matière de gestion sociale du patrimoine culturel immatériel dans deux départements de la région colombienne Oronico :
Le projet proposé, qui sera mis en œuvre pendant quatorze mois par la Fondation du Cercle de professionnels de la harpe et sa musique, vise à renforcer les capacités des communautés et d’autres parties prenantes en matière de gestion du patrimoine culturel immatériel dans les départements d’Arauca et de Casanare dans la région colombienne Oronico. L’objectif général est de permettre aux différents acteurs sociaux et institutionnels présents sur le territoire d’élaborer de manière autonome des stratégies de sauvegarde de leur patrimoine vivant. Les régions ont été choisies en raison de leur diversité culturelle et de leur faiblesse institutionnelle alarmante en matière de gestion du patrimoine vivant. Cette situation s’explique en partie par les difficultés inhérentes à la gestion de ce territoire vaste et divers sur le plan géographique, et par l’impact à long terme du conflit armé interne. Dans ce contexte, le projet proposé apporte une réponse aux demandes répétées des communautés qui, avec les autorités locales et les agents publics, ont exprimé le souhait d’acquérir les compétences nécessaires à la gestion des différents outils disponibles pour sauvegarder leur patrimoine vivant. Le projet – qui repose sur une méthodologie pleinement participative – vise donc à renforcer ces capacités dans le cadre d’ateliers en face à face sur la gestion, la politique publique et les réglementations qui encadrent le patrimoine culturel immatériel, en accordant une attention spéciale aux méthodologies permettant une sauvegarde complète.
- Prend note en outre, que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
- Prend également note que la Colombie a demandé une allocation d’un montant de 99 950 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n 01518, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Le projet proposé a été élaboré à la suite d’une demande formulée par les communautés ciblées et les autorités locales qui souhaitent améliorer leurs compétences pour sauvegarder leur patrimoine culturel immatériel. Il prévoit une approche participative à toutes les étapes de sa mise en œuvre, et notamment la préparation d’ateliers de renforcement des capacités adaptés aux besoins des communautés concernées. Un document de travail personnel sera utilisé pour le suivi et l’évaluation pendant toute la durée du projet, qui permettra de consigner les impressions directes des participants sur les activités et d’effectuer une autoévaluation.
Critère A.2 : De manière générale, le budget est clairement défini et l’allocation des ressources pour les différentes dépenses liées aux activités planifiées est réaliste. Le montant total de l’assistance demandée est donc jugé approprié et adapté à la portée du projet pour obtenir les résultats souhaités.
Critère A.3 : Les activités sont bien pensées et présentées dans un ordre logique et réalisable. Des ateliers de renforcement des capacités sont prévus dans chacun des lieux où le projet sera mis en œuvre. Ces ateliers seront suivis par la mise en place de projets pilotes de sauvegarde en vue de l’application directe des connaissances et des compétences acquises. Un atelier de suivi permettra ensuite de communiquer les résultats de ces projets pilotes. L’organisation chargée de la mise en œuvre est une organisation à but non lucratif dotée d’expérience et de connaissances sur la région, et qui entretient une relation de longue date avec les communautés ciblées.
Critère A.4 : Les ateliers de renforcement des capacités et les projets pilotes de sauvegarde visent à fournir à soixante participants – représentants des communautés, acteurs culturels et autorités locales – des outils méthodologiques et des compétences qui leur permettront de continuer à assurer la gestion et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au sein de leurs communautés. Par la suite, cette approche devrait leur permettre d’élaborer des projets de sauvegarde et de les présenter à différents partenaires potentiels.
Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 25 pour cent et les autres partenaires à hauteur de 1 pour cent du budget total alloué au projet pour lequel une assistance internationale est demandée. Le Fonds du patrimoine culturel immatériel couvrira donc 74 pour cent du budget total.
Critère A.6 : Le projet vise à renforcer les capacités des communautés ciblées et des institutions locales en matière de sauvegarde du patrimoine vivant. Il vise également à renforcer les compétences des membres des communautés pour leur permettre d’engager un dialogue interculturel et de tirer profit d’une compréhension mutuelle avec d’autres acteurs présents dans leurs localités. Le projet s’inscrit dans une stratégie nationale plus importante en matière de gestion sociale du patrimoine culturel immatériel. Cette stratégie, menée par le ministère de la Culture, vise à favoriser l’autonomisation des communautés et des agents locaux de la culture dans ce domaine.
Critère A.7 : La Colombie a reçu une assistance internationale de 25 000 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour le projet « La sauvegarde du savoir traditionnel pour la protection des sites naturels sacrés sur le territoire des Jaguars de Yuruparí, dans le département de Vaupés, en Colombie », qui a été achevé en mars 2018 ; depuis juin 2018, la Colombie bénéficie également d’une assistance internationale d’urgence d’un montant de 99 400 dollars des États-Unis pour le projet « Le patrimoine culturel immatériel comme socle de résilience, de réconciliation et de création d’un environnement pacifique dans la Colombie post-accords ».
Paragraphe 10(a) : Le projet proposé est de portée locale et fait intervenir des partenaires locaux et nationaux dans le renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Oronico.
Paragraphe 10(b) : La diffusion des résultats et des expériences du projet dans l’ensemble de la région et au niveau national grâce au site Internet « boîte à outils » du ministère de la Culture pourrait susciter des efforts analogues dans le reste du pays. En outre, la stratégie nationale de gestion sociale du patrimoine culturel immatériel du ministère de la Culture inclut une composante financière aux niveaux national, départemental et municipal pour les futurs projets de sauvegarde présentés par les participants formés.
- Approuve la demande d’assistance internationale de la Colombie pour le projet intitulé Mon patrimoine, ma région : stratégie de renforcement des capacités en matière de gestion sociale du patrimoine culturel immatériel dans deux départements de la région colombienne Oronico et accorde un montant de 99 950 dollars des États-Unis à l’État partie à cette fin ;
- Encourage l’État partie à utiliser les documents conçus par le Secrétariat dans le cadre du programme global de renforcement des capacités, ainsi que son réseau de formateurs, et à envisager, s’il le juge nécessaire, de faire appel à l’expertise du Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel d’Amérique latine (CRESPIAL) lors de la mise en œuvre du projet ;
- Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le plan de travail détaillé des activités à couvrir par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soit suffisamment précis pour justifier les dépenses ;
- Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.