Décision du Bureau : 13.COM 1.BUR 3.6

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document ITH/18/13.COM 1.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n  01431 soumise par le Sénégal,
  3. Prend note que le Sénégal a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Le renforcement des capacités nationales dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Sénégal:

Le projet de dix-huit mois proposé, qui sera mis en œuvre conjointement par la Direction du patrimoine culturel du Ministère de la culture et le bureau de l’UNESCO à Dakar, vise à renforcer les capacités nationales en termes de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Sénégal par le biais du renforcement des capacités techniques et de la mise en œuvre de mesures concrètes de sauvegarde. Le projet proposé répond à des problèmes identifiés par un exercice d’évaluation des besoins mené entre 2016 et 2017, ainsi que par une analyse entreprise par la Direction du patrimoine culturel dans le cadre d’un exercice d’inventaire national en cours. Bien que le Sénégal ait déjà bénéficié de précédentes expériences de sauvegarde du patrimoine vivant, une approche insuffisamment systématique du processus, des problèmes de méthodologie et d’harmonisation et l’absence d’un programme d’action stratégique et d’une vision intégrée ont été identifiés. Afin de faire face à cette situation, le projet proposé fournirait une assistance technique et une formation en matière de renforcement des capacités des parties prenantes pertinentes par le biais d’une série d’activités organisées avec la participation active des organisations de la communauté locale, des universités et des écoles. Plus particulièrement, ce projet vise à soutenir l’exercice d’inventaire national en cours grâce au développement d’une stratégie nationale d’inventaire et de plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, à développer l’expertise par la formation de trois experts nationaux et à piloter une nouvelle approche de sauvegarde du patrimoine vivant impliquant le système éducatif (écoles).

  1. Prend note en outre que :
  1. cette assistance vise à soutenir un projet mis en œuvre à l’échelle nationale, conformément à l’article 20 (c) de la Convention,
  2. il s’agit de l’un des premiers cas, à titre expérimental, dans lequel un État partie a formulé une demande d’assistance internationale qui prendra en partie la forme de services de la part du Secrétariat, et
  3. l’assistance prendra donc la forme d’octroi d’un don et de services fournis par l’UNESCO (mise à disposition d’experts, formations pour le personnel nécessaire, élaboration de mesures normatives et fourniture d’équipement), conformément à l’article 21 (b), (c), (d), (f) et (g) de la Convention ;
  1. Prend également note qu’un montant de 99 889 dollars des États-Unis a été demandé au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet et que le Sénégal souhaite que le bureau de l’UNESCO à Dakar assure la coordination et le suivi de celui-ci ;
  2. Comprend que le bureau de l’UNESCO à Dakar sera en charge de la coordination et du suivi des activités du projet, de la mise à disposition d’une expertise internationale et de l’établissement des contrats nécessaires (47 pour cent du montant demandé) tandis que l’État demandeur sera en charge de l’organisation logistique des activités de renforcement des capacités telles que la sélection des participants et de leur participation aux ateliers, de la mise à disposition d’experts nationaux et de l’achat d’équipement (53 pour cent du montant demandé), comme indiqué dans le demande ;
  3. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n  01431, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Bien que la demande ait été formulée à l’initiative de la Direction nationale du patrimoine culturel du Ministère de la culture dans le cadre de ses efforts nationaux visant à améliorer la mise en œuvre de la Convention au Sénégal, les informations fournies dans la demande démontrent que les activités proposées se basent sur une évaluation des besoins entreprise au niveaux des communautés en 2016 et 2017 et que les membres de celles-ci participeront de façon active à la mise en œuvre de la plupart des activités, et notamment des activités finales de restitution qui permettront d’évaluer les résultats du projet au niveau des communautés ; par le biais de leur participation aux activités de renforcement des capacités, les communautés seront impliquées de plus en plus activement, de façon à pouvoir contribuer directement à la préparation et à la mise en œuvre des plans de sauvegarde, pour finalement en prendre la tête ;

Critère A.2 : Bien que certaines lignes budgétaires des composantes du projet liées à la communication et à la mise en œuvre de plans de sauvegarde pourraient être plus détaillées, le montant de l’assistance demandée semble approprié au vu des objectifs et de la portée du projet ;

Critère A.3 : La demande est structurée de façon claire et décrit une série d’activités bien conçues et présentées selon une séquence logique, incluant des ateliers de formation sur les principes fondamentaux de la Convention et la réalisation d’inventaires avec la participation des communautés, la réalisations d’inventaires pilotes, une formation spécifique pour au moins trois experts nationaux, la préparation et la mise en œuvre de plans de sauvegarde et des ateliers de restitution finale aux niveaux des communautés et national ; les résultats attendus semblent pouvoir être atteints sur la durée du projet et selon le calendrier proposé ;

Critère A.4 : Le développement et la mise en œuvre des plans de sauvegarde résultant de la réalisation d’inventaires pilotes ainsi que les capacités renforcées des experts et des communautés dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aux échelles nationale et locale devraient permettre d’assurer que le projet engendre des résultats durables en contribuant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au-delà de la mise en œuvre du projet ; les progrès dans la mise en œuvre des activités sera suivi de façon régulière et une évaluation extérieure est planifiée pour la fin du projet afin d’évaluer les résultats clés atteints ainsi que leur durabilité ;

Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 17 pour cent du budget total du projet pour lequel l’assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel ;

Critère A.6 : Le projet vise principalement au renforcement des capacités dans le domaine du patrimoine culturel immatériel aux niveaux des communautés et institutionnel : au niveau des communautés, les membres de la communauté seront formés à l’inventaire de leur patrimoine vivant et contribueront à la préparation de plans de sauvegarde tandis qu’au niveau institutionnel, le projet permettra de renforcer les capacités du Ministère de la culture et des centres culturels régionaux par le biais de formations spécifiques prévues pour au moins trois experts qui deviendront des points de liaison concernant la Convention ;

Critère A.7 : Le Sénégal a bénéficié d’une assistance internationale de la part du Fonds international du patrimoine culturel immatériel pour le projet intitulé « L’inventaire des musiques traditionnelles au Sénégal » (dossier n  00553, 2013-2014, 80 789 dollars des États-Unis), mis en œuvre par le Département du patrimoine culturel du Ministère de la culture et de la francophonie en coopération avec la Commission nationale sénégalaise auprès de l’UNESCO. Le travail stipulé dans les contrats signés pour ces projets a été mené à bien conformément aux règlements de l’UNESCO ;

Paragraphe 10(a) : Ce projet a une portée nationale et implique un large éventail de partenaires de mise en œuvre nationaux et locaux, notamment des centres culturels régionaux, l’Université Gaston Berger et les communautés en lien avec les éléments du patrimoine culturel immatériel inventoriés ;

Paragraphe 10(b) : Il est attendu que ce projet déclenche des contributions supplémentaires provenant du budget national de l’État partie pour la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Sénégal, notamment pour la mise en œuvre de plans de sauvegarde à la fois aux niveaux national et local ; les activités pilotes visant à l’intégration du patrimoine culturel immatériel au secteur de l’éducation pourraient également ouvrir de nouvelles voies pour la mobilisation de ressources.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale du Sénégal pour le projet intitulé Le renforcement des capacités nationales en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Sénégal et accorde un montant de 99 889 dollars des États-Unis pour la mise en œuvre de ce projet selon les modalités indiquées aux paragraphes 5 et 6 ;
  2. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur quant au budget des activités qui seront prises en charge par le Fonds du patrimoine culturel immatériel de façon à assurer que les dépenses budgétaires prévues soient détaillées et suffisamment spécifiques pour justifier les sommes allouées ;
  3. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport dans le cadre de l’élaboration des rapports de mise en œuvre du projet, qui serviront de base à un rapport global qui sera préparé par le bureau de l’UNESCO à Dakar ;
  4. Encourage le Secrétariat, à la lumière de cette expérience à titre expérimental en matière de prestation de services, à tirer des leçons de la mise en œuvre de ce projet, et particulièrement en ce qui concerne les questions administratives.

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