Le Bureau,
- Rappelant le chapitre V de la Convention et le chapitre I des Directives opérationnelles,
- Ayant examiné le document ITH/17/12.COM 2.BUR/4, ainsi que la demande d’assistance internationale n 01027,
- Prend note que le Burkina Faso a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Renforcement des capacités pour la sauvegarde des expressions des masques au Burkina Faso:
Ce projet vise à promouvoir et sauvegarder le patrimoine culturel immatériel lié aux expressions du masque. Les traditions des masques sont solidement intégrées dans le tissu social de nombreuses communautés du Burkina Faso qui en ont fait les garants de la stabilité de l’ordre et du bien-être social. À chacune de leurs manifestations, les masques sortent sous différentes formes pour commémorer les rites, purifier et rendre féconde la terre, les êtres humains, la faune et la flore, répondant ainsi à des préoccupations d’ordre religieux, politique, culturel, économique, environnemental, sanitaire et social. La pratique des traditions des masques s’est transmise de génération en génération mais, de nos jours, est confrontée à de nombreuses menaces liées notamment à l’influence des conflits interreligieux, le trafic illicite, la démographie et l’urbanisation faisant disparaître certains espaces d’expression. Le présent projet cherche à répondre à certaines des recommandations d’une étude menée en 2010 par l’Association pour la Sauvegarde des Masques (ASAMA), dont le renforcement des dispositifs législatifs et réglementaires, la réalisation d’inventaires, la promotion des valeurs associées aux masques, le renforcement de l’appropriation des espaces traditionnels d’expression des masques, et la lutte contre le vol des masques. Mis en œuvre par cette même association dans deux régions administratives du Burkina Faso frontalières avec le Mali (la région de la Boucle du Mouhoun et celle des Hauts-Bassins), le projet a pour objectif de sensibiliser et renforcer les capacités des communautés et autres acteurs concernés par cette pratique à travers la tenue de forum dans 18 communes, l’organisation de 10 ateliers de formation ainsi que la tenue d’expositions itinérantes dans 5 villes.
- Prend note en outre que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau local visant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel conformément à l’article 20(c) de la Convention, et qu’elle prend la forme de l’octroi d’un don, conformément à l’article 21(g) de la Convention ;
- Prend également note que le Burkina Faso a demandé une allocation d’un montant de 24 925,51 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n 01027, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
- Décide de renvoyer la demande d’assistance internationale pour le projet intitulé Renforcement des capacités pour la sauvegarde des expressions des masques au Burkina Faso à l’État demandeur et l’invite à resoumettre une demande révisée au Bureau pour examen au cours d’une prochaine session ;
- Prend note de l’expérience de l’assistance technique reçue par l’État partie pour la révision de cette demande tout en regrettant qu’elle n’ait permis de réorienter ses objectifs que partiellement, afin de mieux l’aligner avec les buts de la Convention ;
- Encourage l’État partie, s’il souhaite resoumettre la demande, à réviser le contenu et l’approche du projet en tenant compte des préoccupations soulevées ci-dessus et notamment à veiller à la cohérence globale du projet et à s’assurer que les activités proposées répondent aux objectifs ciblés – le renforcement des capacités ou la sensibilisation –, ainsi qu’à privilégier une approche ascendante plaçant les communautés au cœur du projet et leur conférant un rôle actif dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des activités ;
- Encourage en outre l’État partie à articuler des futures demandes d’assistance internationale aux politiques culturelles en place dans le pays ainsi qu’à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel mené par la Direction générale du patrimoine culturel du ministère de la Culture et du Tourisme grâce au soutien du Fonds du patrimoine culturel immatériel.