L’al-Qudoud al-Halabiya
Inscrit en 2021 (16.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
L’Al-Qudoud al-Halabiya est un genre musical traditionnel d’Alep composé d’une mélodie qui est toujours la même. Il est chanté dans un cadre religieux ou à des fins de divertissement, mais les paroles varient en fonction du type d’événement. Les chanteurs expérimentés peuvent improviser des paroles suivant la situation dans laquelle ils se trouvent. Ils sont connus pour leur voix grave et atteignent l’apogée de leur art lorsqu’ils tiennent une longue note ou répètent une phrase à maintes reprises, plongeant leur public dans un état appelé le tarab, ou extase. L’état émotionnel ressenti lorsque les artistes atteignent ce point culminant est décrit par les communautés comme « une ivresse sans alcool ». Le public joue un rôle clé, puisqu’il sert de source d’inspiration et exalte la créativité de l’artiste. Il danse traditionnellement au rythme de la musique en bougeant le haut du corps, les bras en l’air. La musique qudoud est accompagnée par un ensemble musical. Les Alépins continuent de jouer cette musique dans les ruelles et les souks de la vieille ville. Influencé par les changements sociaux sans pour autant abandonner ses éléments traditionnels, le qudoud s’est également répandu dans d’autres parties de la ville. Des paroles non religieuses ont été ajoutées, racontant des histoires de vie, d’amour, de tradition et d’honneur, parfois tirées de la poésie populaire. Profondément ancré dans la culture alépine, le qudoud est considéré comme un outil de résilience, notamment pendant la guerre syrienne. Les connaissances sont transmises de manière informelle entre les mentors et les jeunes, et de manière formelle grâce aux programmes scolaires, aux émissions et aux programmes médiatiques.