L’espace culturel de la Fraternité du Saint-Esprit des congos de Villa Mella
Inscrit en 2008 (3.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (originellement proclamé en 2001)
La Fraternité du Saint-Esprit des congos de Villa Mella se distingue dans le domaine de la musique, de la danse et des festivités populaires. Les musiciens de la Fraternité jouent d’instruments appelés congos. Ces congos, dont l’origine est attribuée au Saint-Esprit, sont des tambours frappés à la main. La Fraternité, aujourd’hui ouverte à tous sans distinction de sexe ou d’origine, a été fondée au seizième siècle par les esclaves africains et les métis. Pour des raisons historiques, elle est un élément majeur de l’identité culturelle de ses membres et de l’ensemble de la région.
Pour la fête du Saint-Esprit, célébrée à la Pentecôte, la Fraternité se livre à un rituel comportant prières, danses et chants accompagnés par les congos, ainsi qu’une procession pendant laquelle est transportée la colombe représentant le Saint-Esprit. La fraternité célèbre également les rites mortuaires, accomplissant ce même rituel lors de la veillée funèbre, la procession au cimetière et le neuvième jour de deuil, avec récitation de prières devant un catafalque à trois étages contenant une poupée qui représente le défunt. Pour la cérémonie du Banko, qui se déroule trois ans après le décès, le même catafalque est préparé et les vivants prennent congé du mort qui devient alors un ancêtre. À cette occasion, tous les invités dansent au rythme des congos.
La pérennité de la Fraternité est depuis toujours menacée par le manque d’intérêt des autorités pour les cultures d’origine africaine et métisse. Aujourd’hui, l’urbanisation accélérée, les migrations, le chômage et l’uniformisation des valeurs renforcent les préjugés et incompréhensions à l’égard de la Fraternité.