Décision du Comité intergouvernemental : 13.COM 10.b.11

Le Comité

  1. Prend note que Cuba a proposé la candidature des parrandas, fêtes du centre de Cuba (n  01405) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Organisées pour la première fois en 1820 dans la ville de Remedios, les fêtes des parrandas sont désormais célébrées par dix-huit communautés du centre de Cuba, principalement au cours des derniers mois de l’année. Les parrandas sont une compétition culturelle entre les deux quartiers ou parties qui divisent chaque ville, avec des « espions » qui tentent de gâcher la surprise du quartier adverse le soir de la fête. Les deux parties œuvrent tout au long de l’année à la préparation de la compétition qui se déroule le soir de la fête des parrandas. Les fêtes font appel à une grande variété d’expressions, notamment : la conception et la fabrication de répliques et de monuments, de chars et de costumes ; des chansons et des danses ; des feux d’artifice ; et des décorations telles que lampes, lanternes, banderoles et emblèmes aux couleurs de chaque quartier. Dans chacune des dix-huit communautés, tous les habitants, indépendamment de leur classe sociale, leur genre, leur âge, leur religion, leur profession ou leur milieu, participent aux fêtes, et les monuments, répliques de monuments et chars sont une spectaculaire démonstration de l’imagination et de la créativité des groupes qui recréent et réinterprètent des histoires à grand renfort de lumières, de couleurs et de formes. Les connaissances et techniques traditionnelles liées à l’élément sont constamment associées à des approches nouvelles, ce qui signifie que les parrandas sont toujours à la fois traditionnelles et contemporaines.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Les parrandas impliquent de nombreuses catégories de praticiens dont le fort sentiment d’appartenance à l’élément est prouvé chaque année par leurs créations innovantes de chars, décorations et autres objets associés. L’élément est également pratiqué par des émigrants cubains à l’étranger, ce qui les relie à leur pays d’origine et à leur identité. Depuis sa première apparition dans les années 1820, chaque génération a actualisé l’élément en accord avec ses préférences culturelles et esthétiques. Le principe de la compétition entre deux quartiers encourage la créativité humaine et la création artistique tout en favorisant l’intégration et la cohésion sociales au sein des communautés respectives.

R.2 :  L’élément démontre la capacité du patrimoine culturel immatériel à intégrer différents savoir-faire, professions et expressions culturelles, tout en soulignant sa diversité au sein d’un même pays. Les praticiens ont créé plusieurs sociétés culturelles afin de faciliter la communication intergénérationnelle et le dialogue culturel. La richesse de l’expression artistique impliquée dans la pratique témoigne de la créativité humaine qui fait partie intégrante de l’élément, et se reflète dans une compétition amicale entre les communautés.

R.3 :  Dans les communautés concernées, la viabilité de l’élément est garantie principalement par sa pratique indéfectible et par la transmission continue du savoir. En 2013, le Conseil national du patrimoine culturel a déclaré les parrandas patrimoine culturel de la nation, ce qui implique un fort engagement de la part du gouvernement cubain pour la protection de cette expression culturelle. Un ensemble cohérent de mesures de sauvegarde mettant l’accent sur le développement des connaissances et savoir-faire liés à la vaste gamme d’arts et d’activités impliqués dans cette pratique est proposé. Il s’accompagne de mesures liées à la documentation et à des études approfondies sur le contexte social et culturel de l’élément, ainsi que des activités promotionnelles et de popularisation.

R.4 :  Les praticiens des parrandas sont à l’origine du processus de candidature. Ils ont également participé aux ateliers et aux activités éducatives, partagé leur expérience et leurs connaissances, et contribué à formuler les mesures de sauvegarde. Leur connaissance approfondie de l’élément leur a permis d’identifier ses forces et ses faiblesses. La création d’un musée spécialisé et la contribution active des praticiens aux efforts de documentation et d’études de l’élément prouvent combien la communauté est engagée dans sa sauvegarde. Leur participation active et leur désir de voir l’élément inscrit sont étayés par une large gamme d’expressions collectives et individuelles du consentement.

R.5 :  L’élément est inclus dans l’inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel tenu par le Conseil national du patrimoine culturel. Depuis 2012, il est documenté régulièrement et fait l’objet d’un suivi systématique dans chacune des dix-huit villes, en collaboration étroite avec les praticiens qui sont interviewés par des experts locaux et qui ont validé toutes les informations enregistrées.

  1. Inscrit les parrandas, fêtes du centre de Cuba sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Note le rôle positif que le tourisme durable peut avoir en créant des ressources financières supplémentaires pour la réussite des fêtes des communautés et invite l’État partie à développer une stratégie pouvant permettre la participation de visiteurs tout en protégeant l’élément de l’impact négatif potentiel lié à sa possible commercialisation et popularisation résultant d’un afflux croissant de visiteurs ;
  3. Rappelle à l’État partie que la mise à jour est un aspect important du processus d’élaboration des inventaires et l’invite en outre à inclure des informations détaillées dans son prochain rapport périodique sur la mise en œuvre de la Convention au niveau national, sur la périodicité de la mise à jour de l’inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel avec la participation active des communautés, des groupes et des organisations non gouvernementales concernés, conformément aux articles 11 et 12 de la Convention.

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