Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.d.3

Le Comité,

  1. Rappelant le chapitre V de la Convention et le chapitre I des Directives opérationnelles,
  2. Ayant examiné le document ITH/17/12.COM 11.d+Add. ainsi que la demande d’assistance internationale n  01281,
  3. Prend note que la Zambie a demandé une assistance internationale pour un projet intitulé « Le renforcement des capacités pour la sauvegarde et la gestion du patrimoine culturel immatériel en Zambie » (n  01281) :

Depuis 2010, un certain nombre d’activités de renforcement des capacités, d’inventaire et de sensibilisation relevant de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ont été menées par différentes parties prenantes. Les participants ont reconnu la valeur des ateliers de formation et ont tous appelé de leurs vœux le lancement d’une version plus évoluée et complète de la formation. À cette fin, ce projet vise à développer et mettre en œuvre un programme universitaire sur le patrimoine culturel immatériel au sein de l’Université de Zambie. Les objectifs du projet sont triples : former une masse critique d’experts de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Zambie, améliorer le niveau de formation des administrateurs et experts du patrimoine culturel immatériel au niveau de la licence, et créer une niche pour l’étude et la compréhension approfondie du patrimoine culturel immatériel. La première année, au moins 20 responsables culturels de district, soutenus par ce projet, doivent suivre le programme de licence. Ils sont actuellement chargés de l’identification et de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en partenariat avec les communautés locales des 105 districts du pays. Le projet s’appuiera sur le programme de renforcement des capacités de l’UNESCO et ses supports pour développer un programme local et un manuel de formation. Il devrait amener de nombreuses personnes à s’intéresser aux questions liées au patrimoine culturel immatériel et aura des retombées considérables pour toutes celles qui souhaitent sauvegarder le patrimoine culturel immatériel.

  1. Prend également note que cette assistance concerne l’appui à un projet conduit au niveau national visant la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, conformément à l’article 20 de la Convention, et qu’il prend la forme de l’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend aussi note que la Zambie a demandé une allocation de 334 820 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre du projet ;
  3. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la demande répond aux critères d’octroi d’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

Critère A.1 : Lors des récentes sessions de formation organisées dans le cadre du programme de renforcement des capacités, les membres de la communauté ont, à plusieurs reprises, exprimé le souhait d’obtenir un diplôme officiel dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, à travers le développement d’un programme universitaire au sein de l’Université de Zambie. Au cours de la préparation de la proposition, les points de vue des différentes communautés ont été relayés par le chef du service culturel du ministère chargé du patrimoine culturel immatériel et par l’équipe des responsables culturels au niveau des provinces et des districts, qui ont activement participé au programme de renforcement des capacités.

Critère A.2 : Le dossier présente un budget détaillé, les coûts étant regroupés par activité. Le calendrier est établi selon l’avancée du programme et prévoit des délais raisonnables.

Critère A.3 : Le budget est bien conçu, cohérent avec les activités planifiées et raisonnablement structuré ; le dossier présente un aperçu clair et un calendrier précis du projet. L’INESOR, institut d’études économiques et sociales au sein de l’Université de Zambie, sera responsable de la mise en œuvre du projet en collaboration avec la Commission nationale pour l’UNESCO. L’expertise et l’expérience des ressources humaines associées à la réalisation du projet sont clairement indiquées, de même que le contexte, la structure et la mission de l’organisation chargée de la mise en œuvre.

Critère A.4 : En ce qui concerne les résultats durables, le projet donnera lieu à l’élaboration d’un cursus national pour renforcer les capacités de mise en œuvre de la Convention de 2003, en lien notamment avec la sauvegarde à travers des activités d’identification, de recherche, de documentation et d’inventaire. Les projets de recherche menés par les étudiants au sein des communautés permettront par exemple de mieux faire connaître le patrimoine culturel immatériel. Suite au financement par l’UNESCO de la formation de vingt experts et praticiens les trois premières années, leurs frais et les frais d’inscription des nouveaux étudiants seront pris en charge par le gouvernement zambien ou des partenaires privés. L’impact du projet se manifeste également par l’établissement d’un groupe d’experts mieux qualifiés, dont certains membres appartiennent à la communauté.

Critère A.5 : Le Fonds du patrimoine culturel immatériel participerait à hauteur de 90 pour cent au budget total du projet et l’État partie couvrirait les 10 pour cent restants pour financer entre autres les frais du personnel, les supports de formation, les coûts de location des locaux, les équipements, les frais des activités de communication et les frais généraux de fonctionnement.

Critère A.6 : Le projet permettra de renforcer les compétences et les capacités des représentants des communautés qui pourront alors adopter, en toute indépendance, diverses mesures visant la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Il est obligatoire pour chaque étudiant de mener à bien un projet pratique dans l’intérêt des communautés et avec leur collaboration. Grâce aux connaissances et aux compétences acquises dans le cadre du programme universitaire, les étudiants seront en mesure de réaliser des inventaires et des projets de sauvegarde conformes à la Convention de 2003. Le volet pratique du programme permettra aux participants d’acquérir l’expérience et les apprentissages nécessaires pour devenir des experts du patrimoine culturel immatériel, ce qui devrait également contribuer à renforcer les capacités des communautés.

Critère A.7 : Jusqu’à présent, l’État partie a bénéficié à deux reprises d’une assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les deux projets d’inventaire suivants : 1) « L’inventaire des proverbes de la communauté Lala du district de Luano en Zambie » (2016-2017 ; 24 999,90 dollars des États-Unis) ; 2) « Inventaire de la musique et de la danse des Lozi et des Nkoya du district de Kaoma » (2016-2017 ; 24 928,30 dollars des États-Unis). Ces projets sont mis en œuvre conformément aux règles de l’UNESCO.

Paragraphe 10(a) : Le programme universitaire proposé dans le domaine du patrimoine culturel immatériel est d’envergure nationale et s’adresse à des participants originaires des dix provinces du pays. À l’avenir cependant, des experts d’autres pays d’Afrique australe seront aussi invités à dispenser un enseignement dans ce domaine.

Paragraphe 10(b) : Le projet est d’envergure nationale et pourrait s’étendre au-delà des frontières de la Zambie. L’Université de Zambie est l’une des premières universités de la région au sens large à proposer des programmes de licence de ce type et peut attirer des étudiants de différents pays, ainsi que des partenaires pour contribuer à la viabilité du programme.

      7. Approuve la demande d’assistance internationale de la Zambie pour le projet intitulé « Le renforcement des capacités pour la sauvegarde et la gestion du patrimoine culturel                    immatériel en Zambie » et accorde à cette fin le montant de 334 820 dollars des États-Unis à l’État partie ;
      8. Invite l’État partie à faire en sorte que d’autres institutions et organisations, et notamment des partenaires n’appartenant pas à l’Université de Zambie, participent à la mise en œuvre du                projet pour en assurer la transparence et accroître son impact ;
      9. Souligne que l’État partie doit veiller à ce que les résultats du projet se maintiennent au-delà de l’achèvement du premier cycle du programme de licence financé grâce à cette assistance ;
    10. Invite en outre l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.

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