Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Maurice (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.

Quand des éléments sont inscrits sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, l’État partie soumissionnaire s’engage à prendre des mesures de sauvegarde visant à renforcer la viabilité du patrimoine concerné. Quatre ans après l’inscription, l’État partie fait rapport au Comité sur la situation actuelle de l’élément, sur l’efficacité des mesures de sauvegarde mises en œuvre, ainsi que sur les défis rencontrés.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Rapport soumis le 15/12/2023 et examiné par le Comité en 2024

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2016 et examiné par le Comité en 2017

Résumé

Ayant ratifié la Convention de 2003 en 2004, ce rapport est le deuxième soumis par Maurice sur sa mise en œuvre au niveau national. La loi de 2003 sur le Fonds national du patrimoine (NHF) a été révisée et elle est à présent conforme à la Convention de 2003. La politique Creative Mauritius - vision 2025 reconnaît le potentiel du patrimoine culturel immatériel dans le secteur culturel. Le Fonds national du patrimoine, qui dépend du Ministère des arts et de la culture, est l’organe compétent pour la coordination des actions de mise en œuvre de la sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel. Il travaille en étroite collaboration avec les communautés et les ONG ainsi que d’autres organes comme le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine et les fonds-en-dépôt qui gèrent les biens du patrimoine mondial. Le NHF est engagé dans un processus de révision de son cadre juridique pour intégrer le patrimoine culturel dans le système juridique de Maurice. Les Centres culturels de chaque communauté soutenue financièrement par les MAC (Associations des Musées des Caraïbes), les syndicats de langues (la Creole Speaking Union), les organisations communautaires, l’Université de Maurice, la Société de gestion des droits de Maurice (MRMS) et la Commission pour les arts, la culture et d’autres sujets (CACO) de l’île de Rodrigues figurent parmi les autres organes mis en place en coopération avec les diverses communautés mauriciennes.
Depuis qu’il a ratifié la Convention, le gouvernement a créé et/ou renforcé les institutions de formation et a apporté son appui aux institutions communautaires qui offrent des formations sur des éléments spécifiques (les représentations de sega tipik et la fabrication de ravan). L’Université de Maurice propose des masters en gestion du patrimoine et un cours de licence sur le tourisme culturel et patrimonial, qui inclut la gestion du patrimoine culturel immatériel.
Concernant la documentation, les Archives nationales disposent d’un système numérisé de tous les documents relatifs au patrimoine culturel immatériel, notamment du matériel audiovisuel, et la Bibliothèque nationale conserve une vaste documentation sur ce patrimoine. Les centres culturels travaillent avec le Fonds national du patrimoine afin de documenter leur patrimoine culturel immatériel et ce travail est par la suite intégré à l’inventaire national. En outre, le Centre Nelson Mandela dispose d’une bibliothèque et d’un centre de recherches et de documentation. Sur l’île de Rodrigues, la CACO a créé un centre de documentation et d’archives au sein de la Bibliothèque nationale à Port Mathurin où les communautés peuvent accéder à l’information, tandis que l’Aapravasi Ghat Trust Fund (AGTF) mène une activité de documentation et dispose d’un riche fonds d’archives sur les pratiques, par exemple le geetgewai. Ces collections sont généralement ouvertes au public en libre-accès.
Le Fonds national a élaboré un inventaire national de ses éléments depuis 2013 en collaboration avec les communautés, les ONG, les institutions d’enseignement supérieur, le Centre Nelson Mandela, les centres culturels, les Speaking Unions et les institutions qui gèrent les deux propriétés du patrimoine mondial. Le NHF abrite un inventaire de 117 éléments du patrimoine culturel immatériel venus des différentes communautés de Maurice. D’autres inventaires complémentaires sont également élaborés et mis à jour par des institutions et des associations. L’Inventaire national est organisé selon des principes territoriaux (localisation sur les diverses îles) et selon les cinq domaines de la Convention de 2003, mais cette approche est en cours de révision. L’Inventaire national prend en compte la viabilité du patrimoine culturel immatériel et certains des éléments inscrits sont menacés et peuvent nécessiter une sauvegarde urgente. La mise à jour de l’inventaire est un processus continu soumis au contrôle du NHF. Les éléments inventoriés sont identifiés au cours d’ateliers et de sessions de travail avec les communautés, par des associations qui élaborent leurs propres inventaires et par des chercheurs de diverses institutions qui travaillent avec les communautés et recueillent des informations. Bien que le processus d’inventaire soit dirigé au départ par des universitaires, il est prévu que les communautés jouent par la suite un rôle de premier plan et elles reçoivent maintenant des orientations sur ce processus. Le consentement préalable, libre et éclairé des communautés concernées a été obtenu pour l’inclusion des éléments sur ces inventaires. Les ONG ont été impliquées dès le départ en tant que membres des communautés et d’entités individuelles.
Dans le cadre des mesures de sauvegarde, les MAC ont organisé des concerts, des ateliers et des concours de tous niveaux et soutenu les études scientifiques, techniques et artistiques sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en partenariat avec les autres organes. Ces activités incluent l’organisation d’expositions, de concerts et d’autres activités de sensibilisation. Les festivals apportent une visibilité au patrimoine culturel immatériel et contribuent à la création de réseaux et de partenariats entre les artistes, les États parties et les organisations. La Société de gestion des droits de Maurice protège les droits de propriété intellectuelle des artistes. De nombreuses activités ont été et continuent d’être menées par les communautés, des institutions appuyées par l’État, des ONG, des groupes communautaires, des artistes individuels et d’autres organisations dans le cadre de l’accès au patrimoine culturel immatériel. Le Centre Nelson Mandela promeut les éléments associés à la culture africaine et aux systèmes de connaissances traditionnelles sur l’artisanat (avec les jeunes et des artistes dans la production de sculptures de bois). Maurice a juridiquement reconnu les lieux de mémoire associés au patrimoine culturel immatériel de ses multiples communautés et leur a accordé une protection. Les orges de gestion des deux biens du patrimoine mondial de Maurice (le paysage culturel du Morne et l’Aapravasi Ghat) sauvegardent également le patrimoine culturel immatériel qui leur est associé, en proposant des ateliers avec des artistes locaux, et en documentant la musique, la danse, les pratiques culinaires, les savoir-faire artisanaux, les jeux traditionnels, les récits et le patrimoine constitué par les costumes, par exemple. Sur l’île de Rodrigues, la CACO et la Commission pour le tourisme collaborent étroitement avec les communautés pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel immatériel par des festivals, des représentations et par la cuisine, l’art et les foires artisanales. La Société de radiodiffusion de Maurice et d’autres chaînes de télévision ont également mis en avant le patrimoine culturel immatériel.
L’Université de Maurice propose des programmes éducatifs au travers de l’élaboration de ses programmes, de son enseignement et du renforcement général des capacités des professionnels du patrimoine. Ils comprennent des diplômes de Bachelors (BA) et de master (MA) pour lesquels le patrimoine culturel immatériel a été identifié et intégré dans le programme d’enseignement. L’ensemble des huit diplômés de MA sont employés dans les institutions du patrimoine qui sauvegardent et promeuvent également le patrimoine culturel immatériel. L’Institut Mahatma Gandhi participe à l’enseignement sur le sujet et dirige un musée sur le folklore indien afin de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel des personnes d’origine indienne. En outre, une grande partie de la transmission s’effectue au travers de pratiques non formelles entre mère et fille, père et fils et entre les personnes âgées et les jeunes. Des groupes d’artistes transmettent leur art par la pratique et les représentations publiques dans les centres communautaires, les hôtels, les réunions de famille, sur les plages, etc. La Bhojpuri Speaking Union (BSU), en concertation avec la communauté, a créé l’école Geet-Gawai qui a par la suite inspiré l’ouverture de treize autres écoles similaires dans tout le pays. À Rodrigues, de nombreux groupes sont apparus autour des centres communautaires qui promeuvent le patrimoine culturel immatériel par la musique, les pratiques culinaires et l’artisanat. Des individus forment également le public à leur élément, par un apprentissage non formel chez eux et gratuitement. En outre, des groupes ont mis en place des établissements de formation pour les jeunes tandis que la CACO travaille avec les plus âgés en dispensant une formation pour apprendre la fabrication de tambours et transmettre leur savoir aux jeunes.
Concernant la coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale, Maurice a conclu des accords de coopération culturelle avec les pays voisins (les Seychelles, Madagascar, le Mozambique et l’Inde) qui partagent des valeurs culturelles, des expériences historiques et un patrimoine culturel immatériel, comme la langue créole et la musique sega. Ensemble, ils ont élaboré plusieurs programmes afin d’échanger des informations sur la promotion et la sauvegarde de leur patrimoine culturel immatériel. Le Festival culturel international Kreol, qui se tient tous les ans, réunit notamment la sous-région de l’Océan indien et les îles Caraïbes. Les Seychelles et la Réunion (France) ont également créé des festivals régionaux auxquels participent les artistes de Maurice. Par l’intermédiaire de l’Artists Assistance Scheme (Plan d’aide aux artistes) Maurice apporte un financement aux artistes qui participent à des représentations ou des festivals. Un réseau étroit a été mis en place non seulement entre Maurice et d’autres États parties, mais aussi entre les artistes de la région et d’ailleurs. Maurice a signé un certain nombre d’accords en vue de programmes d’échanges culturels favorisant la liberté des échanges d’artistes avec les autres pays. Un réseau de professionnels et de communautés est apparu récemment, et il s’est réuni lors de conférences internationales organisées par l’université de Maurice, l’AGTF et Le Morne en 2011, 2014 et 2015 sur le travail engagé et l’esclavage. Maurice accueille la formation sur le projet « La route internationale de travail sous contrat » adopté par la Conférence générale de l’UNESCO, dans lequel sont impliqués des pays qui partagent cette histoire. Cela a été l’occasion de créer des réseaux entre les professionnels, les organismes gouvernementaux et le grand public.
Maurice compte deux éléments inscrits sur la Liste représentative : le sega mauricien traditionnel (inscrit en 2014 et inclus dans le rapport actuel) et le geetgawai, chants populaires en bhojpuri à Maurice (inscrit en 2016, et qui sera donc inclus dans le prochain rapport).

Rapport soumis le 15/12/2010 et examiné par le Comité en 2011

Résumé

L’organe national en charge de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est le National Heritage Fund – NHF (Fonds du patrimoine national). Organisme parapublic du Ministère des arts et de la culture, le NHF est depuis 2010 le Dépositaire national du patrimoine culturel immatériel. Aux termes de la Loi du Fonds du patrimoine national de 2003, le NHF a comme objectifs, entre autres, de « sauvegarder, gérer et promouvoir le patrimoine national » (qui comprend également le patrimoine culturel immatériel), et d’ « éduquer et sensibiliser le public aux valeurs culturelles et au patrimoine national, et de susciter un sentiment d’appartenance et de fierté civique à l’égard de ce dernier ». La loi est en cours d’amendement afin que des dispositions relatives à la recherche et la documentation du patrimoine culturel immatériel soient prises.
Aucune institution n’est, en tant que telle, en charge de la formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel. La plupart des personnes qui entreprennent des recherches dans ce domaine ont été formées à l’étranger. Cependant, d’autres ont commencé très récemment à suivre des cours sur la documentation de l’histoire et des traditions orales à l’Université de Maurice et à l’Institut Mahatma Gandhi. Ces personnes compétentes sont employées par différentes institutions de recherche et de documentation sur le patrimoine culturel immatériel.
S’agissant de la documentation, un nombre assez important d’institutions publiques, principalement des centres culturels liés aux nombreux groupes ethnolinguistiques de Maurice, collectent et archivent des données sur différents aspects du patrimoine culturel immatériel. Ces données sont accessibles au public. Le NHF reçoit des exemplaires de tous les travaux de recherche traitant du patrimoine culturel immatériel financés par le gouvernement ou par son biais. Il a pris des dispositions pour garantir que ses collections sont consultables par le public. Le Aapravasi Ghat Trust Fund – AGTF (le Fonds Aapravasi Ghat) a produit un CD comprenant un ensemble de formes d’expression orale spécifiques (chants) appelées « sohar » et liées aux travailleurs sous contrat. Ce CD est proposé au grand public.
Deux grands inventaires du patrimoine culturel immatériel ont été préparés à Maurice : une liste nationale sous la responsabilité du NHF (« Inventaire et documentation du patrimoine culturel immatériel de la République de Maurice – une première liste ») et une liste thématique sous la supervision de l’AGTF (« Vers un inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel en relation avec l’héritage des travailleurs sous contrat dans la République de Maurice »). Ce dernier est en cours d’intégration à la liste nationale. Les critères d’inclusion du patrimoine culturel immatériel dans la liste nationale sont : (1) les éléments connus, très populaires et toujours pratiqués ; (2) les éléments moins connus de la jeune génération et très peu pratiqués aujourd’hui ; (3) le patrimoine immatériel répandu parmi les anciens ; (4) les pratiques qui tendent à se moderniser ; et (5) les pratiques influencées par les sociétés étrangères et qui perdent leur spécificité locale. Les listes des éléments du patrimoine immatériel ont été dressées avec la participation de la communauté elle-même. Les communautés jouent un rôle actif car ce sont elles qui fournissent les informations ; elles sont les personnes-ressources et toutes leurs coordonnées sont conservées dans la base de données afin que le NHF puisse rester en contact avec elles. Des ateliers consultatifs sont organisés afin de passer en revue les données recueillies et avoir le consentement de la communauté à l’insertion des éléments dans la base de données nationale.
Le Gouvernement a une politique forte de promotion de différentes formes de musique et d’arts du spectacle, par l’entremise du Ministère des arts et de la culture et du Ministère de l’éducation et des ressources humaines. Trois centres artistiques appelés « Centre de formation artistique », placés sous la responsabilité du Ministère des arts et de la culture, ont été ouverts dans différentes régions du pays afin de promouvoir les arts et l’artisanat traditionnel. Trois autres centres seront ouverts dans un avenir proche. Les pratiques sont désormais présentées à la télévision nationale afin de sensibiliser les populations et de les encourager à s’intéresser au patrimoine culturel immatériel. La promotion de l’artisanat traditionnel est l’une des composantes du projet national de développement des petites entreprises. Une aide technique et financière est accordée aux personnes qualifiées afin qu’elles fassent la promotion de leurs produits artisanaux. En outre, les personnes non qualifiées mais intéressées reçoivent une formation spécialisée, qui commence par le niveau le plus élémentaire, afin de développer leurs talents.
La coopération bilatérale, régionale, sous-régionale et internationale prend la forme d’accords d’échange signés avec différents pays (p. ex. la Chine, l’Égypte, la France, l’Inde, Madagascar, le Mozambique, le Pakistan et les Seychelles) qui permettent de promouvoir des éléments du patrimoine culturel immatériel, en particulier les arts du spectacle. Par ailleurs, le pays accueille tous les ans un Festival international créole à l’occasion duquel des éléments du patrimoine culturel immatériel sont présentés et promus.

Sur des éléments de la liste de sauvegarde urgente

Les rapports sur chaque élément inscrit sur la Liste de sauvegarde urgente sont soumis par l’État partie le 15 décembre de la quatrième année suivant celle durant laquelle un élément a été inscrit, et tous les quatre ans par la suite.

Le séga tambour des Chagos, inscrit en 2019

Pour accéder à la description de cet élément, au dossier original (formulaire, consentement des communautés, photos et vidéo) et à la décision d’inscription, voir la page dédiée.

Un rapport sera à soumettre pour le 15/12/2027

Rapport soumis le 15/12/2023 et examiné par le Comité en 2024

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2021 et examiné par le Comité en 2022

Résumé

bientôt disponible
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