Décision du Bureau : 20.COM 3.BUR 4.6

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que les chapitres I.4, I.7 et I.14 des Directives opérationnelles relatifs aux demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/25/20.COM 3.BUR/4 et la demande d’assistance préparatoire n  02454 soumise par la République-Unie de Tanzanie,
  3. Prend note que la République-Unie de Tanzanie a demandé une assistance internationale d’un montant de 10 000 dollars des États-Unis afin de préparer la candidature du Khanga – symbole de l’identité et du patrimoine culturel tanzaniens sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Mise en œuvre par le ministère de l’Information, de la Culture, des Arts et des Sports, cette demande d’assistance préparatoire concerne la candidature du « Khanga - symbole de l’identité et du patrimoine culturel tanzaniens » sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le khanga est un tissu rectangulaire profondément ancré dans la culture des communautés qui le pratiquent, principalement les communautés côtières. L’étoffe se caractérise par ses trois parties : sa bordure décorative (pindo), son motif central (mjt) ainsi que l’inscription d’un message ou proverbe swahili (Uina) reflétant les sentiments et les valeurs culturelles de la personne qui le porte. Initialement associé à l’esclavage, le khanga est devenu un symbole de fierté culturelle suite à l’abolition de l’esclavage. Il est utilisé dans les cérémonies, les pratiques religieuses et la vie quotidienne. Au-delà de ses usages fonctionnels, le khanga est un outil de communication et un symbole de la cohésion sociale, de la tradition et de l’identité nationale. L’objectif du projet est de sauvegarder le khanga et de promouvoir son importance culturelle dans le pays. Cette candidature vise également à garantir que les valeurs culturelles, historiques et sociales incarnées par le khanga soient transmises aux générations futures.

  1. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  02454, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles, comme suit :
Critère A.1 : La demande décrit clairement le rôle des communautés, qui seront impliquées dans des consultations, des ateliers et des inventaires basés sur les communautés. Les membres des communautés, y compris les détenteurs, les femmes et les chefs religieux, partageront leurs connaissances et leurs pratiques liées au khanga, participeront à la documentation sur son signification culturelle et contribueront à la préparation du dossier de candidature de l’élément. Le projet veillera également à la participation active des chefs traditionnels, des praticiens et des artisans locaux qui conçoivent et produisent les khanga dans le processus de nomination. Cette approche participative leur permettra de s’approprier le processus de sauvegarde et favorisera la transmission intergénérationnelle de ce patrimoine vivant.
Critère A.2 : Le montant demandé par l’État partie semble approprié par rapport aux activités proposées pour la préparation du dossier de candidature en vue de l’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Critère A.3 : L’assistance préparatoire soutiendra les activités suivantes : (a) l’organisation de consultations des communautés à Dar es Salaam et à Zanzibar pour obtenir leur consentement libre, préalable et éclairé ; (b) l’inventaire basé sur les communautés pour documenter l’élément ; (c) la préparation du dossier de candidature ; et (d) la préparation des matériels audiovisuels.
Critère A.4 : L’État partie demandeur s’engage à soumettre une candidature pour l’inscription éventuelle de l’élément sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La soumission est attendue avant le 31 mars 2026 pour une inscription possible par le Comité lors de sa vingt-deuxième session, sous réserve que la candidature puisse être incluse dans le cycle 2027, en application du plafond annuel du nombre de candidatures et du système de priorité en vigueur au moment de la soumission.
Critère A.5 : L’État partie demandeur contribuera à hauteur de 7 pour cent (767 dollars des États-Unis) du montant total du projet pour l’assistance préparatoire (10 767 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 93 pour cent restants du montant total du projet.
Critère A.6 : La demande prévoit l’organisation d’ateliers pour les chefs des communautés, les autorités locales et les praticiens afin d’améliorer leur compréhension du patrimoine culturel immatériel et des mécanismes de sauvegarde de cet élément. En outre, cela contribuera à renforcer les capacités des communautés et des autres parties prenantes en les faisant participer aux activités d’inventaire et de documentation, ainsi qu’à la production de matériel audiovisuel. Le projet contribuera également à la mise en place d’une équipe de personnes-ressources qui seront en mesure de préparer les futurs dossiers de candidature à inclure dans les listes de la Convention de 2003.
Critère A.7 : L’État partie demandeur n’a, à ce jour, bénéficié d’aucune assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 pour la mise en œuvre d’activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.
  1. Approuve la demande d’assistance préparatoire de la République-Unie de Tanzanie pour la préparation de la candidature du « Khanga – symbole de l’identité et du patrimoine culturel tanzaniens » en vue de sa soumission pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, et accorde un montant de 10 000 dollars des États-Unis à l’Etat partie demandeur à cette fin ;
  2. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante de toutes les dépenses ;
  3. Encourage l’État partie demandeur à impliquer durant la mise en œuvre de l’assistance préparatoire les personnes-ressources qui ont bénéficié des activités de renforcement des capacités et des cours de formation sur la Convention de 2003, en particulier ceux axés sur la préparation de dossiers de candidature, organisés dans le cadre d’un projet récemment achevé et financé par des fonds à des fins spécifiques ;[1]
  4. Invite l’État partie demandeur à utiliser le formulaire ICH-05-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance octroyée.

 

[1] « Renforcer les capacités aux niveaux national et local pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en République-Unie de Tanzanie et la contribution au développement durable », financé par Centre international d'information et de réseau pour le patrimoine culturel immatériel dans la région Asie-Pacifique (81 271 USD ; octobre 2022 à décembre 2024).

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