Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Zimbabwe (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Rapport soumis le 15/12/2023 et examiné par le Comité en 2024

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2014 et examiné par le Comité en 2015 (dû originellement au 15/12/2012)

Résumé

Le Département des arts et de la culture et le Comité nationale du patrimoine culturel immatériel sont les principaux organes en charge de la mise en œuvre de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Zimbabwe. Ces deux entités sont placées sous la responsabilité du Ministère de l’éducation, du sport, de l’art et de la culture qui œuvre en collaboration avec la Commission nationale du Zimbabwe auprès de l’UNESCO. Les cadres politiques de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ont été évalués en 2012 et des recommandations ont été faites au Département des arts et de la culture afin qu’ils soient renforcés.
Parmi les différentes activités de sauvegarde, la formation pour le renforcement des capacités est l’une des plus importantes. Elle a été dispensée à 25 journalistes, à des membres du Comité national du patrimoine culturel immatériel, à des représentants clés des institutions concernées par la sauvegarde (notamment des membres des communautés de province et des chefs traditionnels) et ’des organisations non gouvernementales, et à des responsables des services artistiques et culturels. Les ateliers de renforcement des capacités ont notamment abordé les sujets suivants : mise en œuvre de la Convention de 2003, sensibilisation à l’importance du patrimoine vivant, inventaire communautaire et élaboration des dossiers de candidature aux listes de la Convention de 2003. Au niveau de l’enseignement supérieur, des cours sur le développement culturel, sur les langues d’Afrique et sur l’ethnomusicologie contribuent à la recherche et à la formation sur le patrimoine culturel immatériel. Le Centre culturel de Murewa (qui accueille le programme de sauvegarde de la danse Mbende Jerusarema) joue également un rôle essentiel dans la promotion et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du Zimbabwe.
Les Archives nationales conservent la documentation sur le patrimoine culturel immatériel qui est accessible aux chercheurs nationaux et internationaux, tout en respectant les pratiques coutumières qui régissent l’accès à certains aspects. Chaque année, les Archives nationales organisent quatre entretiens avec des membres de groupes minoritaires afin de sauvegarder leur patrimoine oral, les enregistrements sont conservés. La documentation est également conservée auprès d’autres institutions telles que les Musées et monuments nationaux, l’Institut de recherche sur les langues d’Afrique (Université du Zimbabwe), un atelier d’arts du spectacle pour enfants (CHIPAWO), le Centre d’arts Armakhosi et le Collège de musique du Zimbabwe.
Une liste indicative d’éléments du patrimoine culturel immatériel ainsi que de leurs gardiens, de leurs praticiens et des représentants des communautés concernées et des institutions impliquées dans leur sauvegarde, a été dressée avec l’objectif de recommander des éléments pour un futur inventaire. À ce jour, l’inventaire Chiweshe, qui compte quatre éléments, a été dressé sous la direction du chef de la communauté Chiweshe, en ayant recours à des personnes ressources identifiées par lui et formées aux méthodes d’inventaire communautaire. En 2013-2014, une formation a été dispensée sur la création d’une base de données culturelle qui inclura cet inventaire et d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel.
Un grand nombre d’activités de sauvegarde organisées jusqu’alors au Zimbabwe ont cherché à sensibiliser et à faire la promotion de ce patrimoine, comme par exemple, une compétition annuelle de danse pour les écoles primaires destinée à inculquer aux jeunes la fonction du patrimoine chorégraphique dans la société. Il y a plus de 35 festivals d’art, tant au niveau national que communautaire, qui présentent souvent des éléments du patrimoine culturel immatériel (en particulier la musique et la danse). Par ailleurs, des galas nationaux sont organisés afin que soit représenté le patrimoine des arts du spectacle. Parmi les autres initiatives destinées à promouvoir le patrimoine, on citera les Prix nationaux du mérite artistique (National Arts Merit Awards – NAMA) qui visent à reconnaître tant le patrimoine culturel immatériel que ses praticiens/gardiens. Depuis 2011, la couverture par les médias s’est accrue, y compris par les médias sociaux, et est devenue un levier essentiel de la promotion du patrimoine culturel immatériel au niveau local et national.
Un programme annuel d’éducation au patrimoine national, qui s’intéresse également au patrimoine culturel immatériel, a été conçu pour les écoles primaires. Le programme se décline sous la forme de compétitions au niveau du district, puis au niveau de la province et, enfin, il s’achève par une compétition nationale. CHIPAWO forme également des enfants aux arts du spectacle et des professeurs à l’enseignement et à l’interprétation de différentes danses dans le cadre scolaire. La production d’herbes médicinales et les méthodes de permaculture écologiquement durable sont également enseignées aux jeunes. Il convient également de noter qu’en raison du fort taux de chômage chez les jeunes, des éléments du patrimoine culturel immatériel (tels que les arts du spectacle, les savoirs liés aux plantes médicinales, etc.) sont envisagés comme des sources potentielles de revenus et d’emploi. Au niveau universitaire, l’enseignement du patrimoine culturel immatériel fait partie des études culturelles.
Le Musée national (National Gallery) a organisé un atelier d’acquisition de compétences pour les vanniers et plusieurs centres non gouvernementaux proposent des formations au sein des communautés à différents aspects du patrimoine vivant. Les moyens de transmission non formels sont encore très valorisés au Zimbabwe où la plupart des maîtres ne sont pas liés aux institutions éducatives formelles. Certains centres culturels ont commencé à délivrer des attestations de participation à des apprentis et les maîtres praticiens sont de plus en plus invités à former des jeunes et à faire la démonstration de leurs compétences dans des écoles et des établissements d’enseignement supérieur.
En ce qui concerne la coopération bilatérale et sous-régionale, le Zimbabwe s’est engagé dans un partage de documentation avec le Botswana sur le patrimoine culturel immatériel de l’espace culturel Njele, dans l’optique d’une éventuelle candidature conjointe. L’association des traditions orales du Zimbabwe (OTAZI) a organisé, en collaboration avec la Zambie, le Botswana et le Malawi, un atelier consacré à la documentation et à un rappel de certaines périodes de son histoire. En outre, à l’occasion d’un atelier sur la mise en œuvre de la Convention de 2003, un réseau d’experts dans le domaine du patrimoine culturel immatériel a été créé, ses membres sont originaires des quatre pays précités.
Le Zimbabwe a un élément inscrit sur la Liste représentative, la danse Mbende Jerusarema (2008, initialement proclamée Chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2005). Dans le cadre des mesures de sauvegarde, le Centre culturel de Murewa, créé en 1983, a vu son action renforcée afin de jouer un plus grand rôle dans la promotion de cet élément et du patrimoine culturel immatériel en général. En outre, un Comité de sauvegarde de la danse Mbende Jerusarema a été créé.

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