Le Comité
- Prend note que Brunéi Darussalam, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour et la Thaïlande ont proposé la candidature de la kebaya : connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques (n 02090) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La kebaya est une blouse qui s’ouvre sur le devant, souvent ornée de broderies complexes et portée avec des attaches tels que des broches ou des boutons. Elle existe en plusieurs longueurs et peut être portée avec un sarong assorti. La kebaya est une manière de s’habiller qui a évolué au fil du temps avec les modes de vie des femmes d’Asie du Sud-Est. Elle est portée lors d’événements décontractés ou formels, de rassemblements sociaux et de festivals. Elle est également portée dans les arts du spectacle, notamment dans les spectacles de danse, le théâtre et le cinéma. Les modèles contemporains sont présentés lors de concours de beauté et de cérémonies de remise de prix afin de refléter l’identité culturelle de la personne qui les porte. La fabrication de la kebaya implique des compétences et des connaissances spécifiques liées à la préparation, à la conception, à la sélection et à la coupe des tissus et des accessoires, ainsi qu’à différents styles de couture et de broderie. Traditionnellement, ces compétences et connaissances ont été transmises de manière informelle de mère en fille. Au fil du temps, les hommes se sont également impliqués dans l’art de sa confection, et une formation formelle est devenue disponible par le biais d’écoles et d’ateliers. La kebaya est un élément important du patrimoine culturel et de l’identité de diverses communautés d’Asie du sud-est. Malgré les différences de fabrication et de port de la kebaya, il s’agit d’un élément culturel commun qui transcende les ethnies, les religions et les frontières, facilitant le dialogue et unissant les communautés.
- Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :
R.1 : Le kebaya est un haut qui s’ouvre sur le devant et un mode d’habillement qui a évolué avec les modes de vie des femmes d’Asie du Sud-Est. Les praticiens et les détenteurs de l’élément comprennent les artisans, les concepteurs, les femmes qui portent le vêtement, les stagiaires et les organisations de la société civile. Les connaissances et les compétences liées à la kebaya sont transmises de manière informelle de la mère à la fille. Elles sont également transmises par le biais d’une formation formelle dans les écoles et les ateliers où les hommes sont impliqués. Au fil du temps, les hommes ont également participé à la fabrication et à la conception de la kebaya. La kebaya est un élément important du patrimoine culturel et de l’identité de diverses communautés d’Asie du Sud-Est. Elle symbolise un patrimoine partagé entre les États participants, car cet élément transcende l’ethnicité, la religion et les frontières, facilitant ainsi le dialogue et unissant les communautés.
R.2 : L’inscription de la kebaya permettra de mieux faire connaître le patrimoine culturel immatériel commun à l’ensemble des États soumissionnaires. Il s’agit d’un élément unificateur, qui relie des cultures et des communautés diverses et encourage le respect mutuel. La kebaya contribue à divers aspects du développement durable, notamment l’éducation de qualité, l’égalité des genres, le développement économique inclusif, la paix et la cohésion sociale. Elle crée des possibilités d’emploi aux particuliers et aux petites entreprises, réduit la pauvreté et encourage les moyens de subsistance durables. À travers une formation formelle, les étudiants en kebaya acquièrent des compétences artisanales et une compréhension approfondie des significations socioculturelles du kebaya. Des communautés, groupes et individus divers ont souligné ces liens avec le développement durable dans leurs lettres de consentement et dans la vidéo jointe au dossier de candidature.
R.3 : Les États parties soumissionnaires ont prévu des mesures de sauvegarde afin d’assurer la viabilité de l’élément par la transmission, la promotion, la documentation et la recherche. Avec le soutien et l’implication des communautés, les États parties contribueront également au suivi de l’élément pour éviter sa commercialisation excessive et de s’assurer que les bénéficiaires des mesures de sauvegarde sont des acteurs de la kebaya. Les États apportent également un soutien financier aux programmes liés à la kebaya, tels que les expositions dans les musées et les galeries, la recherche et les publications. Les mesures de sauvegarde conjointes entre les communautés aux niveaux national et international sont mises en évidence dans le dossier.
R.4 : Les États parties soumissionnaires ont démontré la participation des communautés concernées au processus de candidature. Les communautés, les groupes, les sociétés civiles et les praticiens et détenteurs individuels ont participé activement à toutes les étapes du processus et ont assisté à des réunions pour partager leurs points de vue. Ils ont proposé des mesures de sauvegarde et rédigé le dossier de candidature. Les parties prenantes ont donné leur consentement à la candidature multinationale par le biais de lettres et de vidéos. Elles ont également fourni des données sur l’élément et présenté des photos et des vidéos à l’appui de la candidature.
R.5 : L’élément est inclus dans les inventaires nationaux des États parties soumissionnaires. Les agences responsables de la mise à jour et du maintien des inventaires sont indiquées. Les inventaires sont régulièrement mis à jour, avec la participation active de la communauté. Les États soumissionnaires ont fourni des informations sur les processus de mise à jour de l’inventaire avec la participation des communautés concernées.
- Décide d’inscrire la kebaya : connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Félicite les États parties pour un dossier et une vidéo bien préparés, lesquels pourront servir d’exemple pour les dossiers multinationaux, reflétant le rôle du patrimoine vivant dans la promotion de la paix et du respect mutuel entre les communautés, les groupes et les individus de différents États.