Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.B.57

Le Comité,

  1. Rappelant l’inscription initiale de « l’art de la construction en pierre sèche : savoir-faire et techniques » (soumise par la Croatie, Chypre, la France, la Grèce, l’Italie, la Slovénie, l’Espagne et la Suisse) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’humanité par la treizième session du Comité en 2018 (Décision 13.COM 10.b.10),
  2. Prend note que la Croatie, Chypre, la France, la Grèce, l’Italie, la Slovénie, l’Espagne, la Suisse, Andorre, l’Autriche, la Belgique, l’Irlande et le Luxembourg ont proposé la candidature de l’art de la construction en pierre sèche : savoir-faire et techniques (n 02106) pour inscription, sur une base élargie afin d’inclure Andorre, l’Autriche, la Belgique, l’Irlande, le Luxembourg et l’Espagne (ce dernier en tant qu’extension nationale), sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

L’art de la construction en pierre sèche désigne la pratique consistant à construire en pierre sans utiliser de matériel liant. Pratiqué dans plusieurs pays d’Europe, il nécessite une compréhension innée de la géométrie et de la physique, ainsi que des compétences pour manipuler les matières premières utilisées. La construction en pierre sèche est réalisée grâce à une sélection et une disposition minutieuses des pierres afin d’assurer la stabilité à long terme de la structure et son adaptation au terrain et au climat local. Les structures comprennent des maisons, des ponts, des piliers, des arcs, des tombes, des abris, des chemins, des caves voûtées, des ruches, des structures religieuses et des fortifications. Pratique intrinsèquement sociale, la construction en pierre sèche favorise la cohésion sociale grâce à la collaboration et à la transmission des techniques et des connaissances correspondantes aux générations futures. Pour les communautés concernées, les structures en pierre sèche sont une source de fierté et un facteur d’identification, étant donné leur impact visuel distinct sur les paysages locaux. Par sa nature même, l’art de la construction en pierre sèche encourage le dialogue, car les communautés travaillent ensemble pour construire, entretenir et restaurer des structures de tailles et de poids très variés. Cette pratique favorise également le respect mutuel de la diversité culturelle grâce à la collaboration aux niveaux local, régional, national et international, puisque des praticiens de différentes régions et de différents pays se déplacent pour travailler ensemble et apprendre les uns des autres.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  L’art de la construction en pierre sèche est la pratique consistant à construire en pierre sans utiliser de matériel liant. Le dossier explique les modes de transmission par la formation et l’éducation formelles et non formelles dans les États demandant l’extension. La connaissance de l’élément fait partie de la gestion durable des terres et représente une atténuation importante des effets du changement climatique. L’art de la construction en pierre sèche encourage le dialogue, les communautés travaillant ensemble pour construire, entretenir et restaurer des structures de tailles et de poids très variés. Il favorise un sentiment d’identité car les praticiens doivent comprendre et travailler avec leur environnement naturel spécifique. La pratique favorise également le respect mutuel de la diversité culturelle grâce à la collaboration aux niveaux local, régional, national et international, puisque des praticiens de différentes régions et de différents pays se déplacent pour travailler ensemble et apprendre les uns des autres.

R.2 :  Le dossier précise que la construction en pierre sèche contribue à la protection de la biodiversité, à la santé et au bien-être, au développement durable, à la cohésion sociale. L’élément encourage le respect de la diversité culturelle par le biais de collaborations aux niveaux local, régional, national et international. La contribution de l’élément au développement durable a été démontrée par les voix de la communauté intégrées dans les documents d’appui joints au dossier, notamment par le biais de vidéos.

R.3 :  Les communautés d’origine ont fourni des mises à jour sur les mesures de sauvegarde achevées, en cours et nouvelles, tandis que celles qui ont demandé l’extension ont fait part de leurs actions mises en œuvre et planifiées. Cet échange a permis à toutes les communautés participantes de discuter et de comparer leurs différentes initiatives de sauvegarde. Ces interactions ont permis d’apprendre et de partager des pratiques de sauvegarde efficaces, ainsi que de s’associer à des efforts internationaux existants ou prévus. Les communautés concernées continuent de collaborer avec les écoles, les scientifiques, les organismes publics, les ONG et les autres parties prenantes pour sauvegarder l’élément aux niveaux local, national et international. Les mesures de sauvegarde comprennent la promotion et le renforcement, la documentation et la recherche, l’éducation, la formation et la certification des compétences, ainsi que les partenariats internationaux et la mise en réseau.

R.4 :  La demande d’extension de l’inscription a été initiée par les nouvelles communautés rejoignant la candidature, qui ont reconnu le potentiel d’une collaboration plus étroite entre les détenteurs et les praticiens de tous les pays participants. Les communautés des États soumissionnaires initiaux, qui ont inscrit l’élément, ainsi que les associations internationales concernées, ont été invitées à présenter la demande d’extension. Elles ont toutes soutenu l’initiative et ont participé aux réunions entre les communautés d’origine et les nouvelles communautés. Des groupes de travail nationaux, comprenant des représentants des communautés de construction en pierre sèche, ont été constitués dans chaque pays pour préparer le dossier. Les communautés soumissionnaires initiales ont mis à jour les informations qu’elles avaient fournies lors de la première candidature, et les communautés d’origine et les nouvelles communautés se sont engagées dans des échanges internationaux afin de proposer et de planifier de nouvelles mesures de sauvegarde collective. Les projets ont été communiqués à toutes les communautés pour examen et finalisation des informations contenues dans le dossier.

R.5 :  Les nouveaux États parties ont soumis toutes les informations nécessaires concernant l’inclusion de l’élément dans leurs inventaires nationaux respectifs. Ces informations comprennent les noms des inventaires, les dates d’inclusion et les numéros de référence de l’élément, ainsi que les agences responsables de la mise à jour et du maintien des inventaires. Des informations concernant le processus d’inventaire pour les cinq États parties soumissionnaires demandant l’extension sont également disponibles dans les rapports périodiques soumis en 2021.

  1. Décide d’inscrire l’art de la construction en pierre sèche : savoir-faire et techniques sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Prend note en outre que la présente candidature est une inscription sur une base élargie qui intègre et remplace « l’art de la construction en pierre sèche : savoir-faire et techniques » (n 01393), précédemment inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’humanité en 2018 ;
  3. Félicite les États parties pour la qualité de la préparation de leur dossier, qui se caractérise par une forte participation des communautés, des groupes et des individus concernés.

Top