Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.A.1

Le Comité

  1. Prend note que le Botswana a proposé la candidature du rituel wosana et les pratiques associées (n  02117) pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente :

Le wosana est un rituel de pluie pratiqué par la communauté Bakalanga dans les districts du nord-est et du centre du Botswana et dans certains villages zimbabwéens situés le long de la frontière avec le Botswana. La pratique ancestrale se caractérise par des rituels, des prières, des fêtes, des chants et des danses. Il s’agit d’une pratique collaborative qui fait appel à un leadership traditionnel, à des rôles bien définis ainsi qu’à la participation de l’ensemble de la communauté. Les connaissances et les compétences correspondantes sont transmises par l’observation, la pratique régulière et le mentorat, les nouveaux praticiens prêtant serment de garder secret les aspects sacrés de la pratique. Avec l’avènement du christianisme, l’observance du rituel a diminué au fil du temps. De nombreux chefs traditionnels se sont convertis au christianisme et ne reconnaissent plus le culte de leurs ancêtres. Les quelques pratiquants restants sont contraints de se rendre dans l’un des trois villages qui observent encore le rituel. Certains chants, danses et objets associés au rituel du wosana ont en outre été détournés et sont aujourd’hui utilisés hors contexte. Cela a conduit à une déformation progressive du rituel et au non-respect des tabous qui lui sont associés. Il a également entraîné la négligence des espaces culturels connexes.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente comme suit :

U.1 :  Les détenteurs et praticiens de l’élément comprennent les familles dirigeantes, les chefs et les membres masculins et féminins de la communauté, qui assument tous divers rôles et responsabilités. Le mode de transfert des connaissances et des compétences est informel et comprend la pratique, le mentorat et l’observation. Expression des croyances spirituelles, ce rituel facilite l’unité entre les communautés, crée un sentiment d’appartenance et permet à ses praticiens de produire et de partager de la nourriture en abondance. L’accès au tambour sacré est limité par les coutumes et ne peut être autorisé que par le grand prêtre (Mbedzi).

U.2 :  Les facteurs démontrant la nécessité d’une sauvegarde urgente de ce rituel sont démontrés. La viabilité du rituel est fortement menacée car seuls trois des quarante-trois villages associés à l’élément sont activement engagés dans sa pratique, et les espaces culturels associés à l’élément dans le reste des villages sont inexploités et ont perdu leur caractère sacré en raison de leur non-utilisation. Certains chefs traditionnels des villages associés à l’élément se sont convertis à la religion chrétienne et ne reconnaissent plus le culte des ancêtres, ce qui a entraîné un déclin de la pratique. En outre, les chants et les danses associés à l’élément ont été détournés et décontextualisés par des non-pratiquants, déformant ainsi l’élément et violant les tabous qui y sont associés.

U.3 :  Un plan de sauvegarde de l’élément a été élaboré et comprend des activités qui permettent la promotion, la protection et la viabilité de l’élément. Ces activités incluent : (a) une recherche approfondie sur l’élément ; (b) le renforcement des capacités des ONG ; (c) une campagne médiatique pour sensibiliser à l’élément ; et (d) une cartographie des espaces culturels pour s’assurer que les sites sont identifiés, respectés et entretenus. L’engagement de l’État partie est précisé dans le budget détaillé et le plan de travail. Le calendrier de mise en œuvre du plan de sauvegarde est également fourni, et la participation des communautés à la mise en œuvre du plan de sauvegarde est clairement démontrée.

U.4 :  La participation de la communauté au processus de préparation du dossier de candidature est clairement précisée. La préparation du dossier de candidature a été menée par le comité du patrimoine culturel immatériel du district du Nord-Est, qui a donné suite à la demande formulée en 2017 par les détenteurs de la communauté, menés par la famille Ntongwa. La communauté, y compris les femmes, les jeunes et les chefs traditionnels, a été consultée et a participé à l’élaboration du plan de sauvegarde. Plusieurs lettres de consentement à la nomination soulignant les défis et la nécessité d’une sauvegarde urgente sont fournies.

U.5 :  L’élément a été inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du district du Nord-Est en 2013. L’inventaire est tenu à jour par le Ministère de la jeunesse, du genre, des sports et de la culture. Des informations sur le processus d’inventaire sont incluses dans les rapports périodiques de l’État partie de 2017 et 2024.

  1. Décide d’inscrire le rituel wosana et les pratiques associées sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

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