Décision du Comité intergouvernemental : 10.COM 10.B.5

Le Comité

  1. Prend note que l’Arménie a proposé la candidature du kochari, danse collective traditionnelle (no01079) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le kochari est un type de danse collective traditionnelle pratiquée partout en Arménie, pendant les jours fériés, les pèlerinages, les fêtes nationales, les mariages et les cérémonies familiales. La danse est ouverte à tous les participants sans restriction de sexe, d’âge ou de statut social, le nombre de danseurs dépendant de l’espace disponible. L’accompagnement musical est joué sur des instruments de musique traditionnels à vent et à percussion, pendant que les danseurs, qui se tiennent par les mains, se déplacent à l’unisson suivant une ligne droite ou courbe, leurs pieds faisant des pas légers et leurs genoux en flexion en rythme avec leurs épaules. Chaque région a sa propre variation de kochari, se distinguant par sa mélodie et sa manière de danser. Le kochari est l’une des quelques danses folkloriques traditionnelles particulièrement populaire chez les jeunes, qui le perçoivent comme une expression d’unité et de solidarité nationale. Dans de nombreux villages, des groupes d’enfants et d’adultes sont considérés comme les principaux praticiens de la danse. Le kochari se transmet principalement en famille. Les plus jeunes apprennent les techniques lors des mariages et des célébrations mais aussi à travers une éducation formelle et non formelle dispensée par des groupes folkloriques traditionnels et des centres d’enseignement professionnels.

  1. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait au critère suivant :

R.1 :  La danse collective kochari procure un sentiment d’identité ; elle est transmise aux jeunes générations dans les familles et à travers tout un ensemble de contextes non formels et formels ; il n’y a aucune restriction d’âge, de sexe ou de statut social, toutes les personnes d’une communauté ou prenant part à un événement donné participent à la danse ; elle est pratiquée en période de vacances, lors de pèlerinages, célébrations festives, mariages et autres festivités sociales ; elle est pratiquée dans des communautés urbaines et rurales.

  1. Décide en outre que l’information contenue dans le dossier de candidature n’est pas suffisante pour permettre au Comité de déterminer si les critères suivants sont satisfaits :

R.2 :  La candidature ne parvient pas à démontrer de quelle manière une inscription sur la Liste représentative contribuerait à assurer la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général et à sensibiliser à son importance ; tous les efforts portent sur le kochari lui-même, ses communautés et l’identité nationale dans le pays natal et parmi la diaspora ;

R.3 :  Les activités en cours et planifiées sont principalement orientées vers la promotion, sans tenir suffisamment compte des possibles conséquences involontaires de l’inscription telles qu’une commercialisation excessive de la danse ou sa prévalence sur d’autres éléments, et n’incluent pas de mesures qui aideraient à la viabilité de variantes spécifiques dans le contexte familial et local ; le rôle des communautés concernées doit être plus clairement délimité et mieux différencié de celui de l’État soumissionnaire ;

R.4 :  La preuve de la participation et du consentement des communautés est insuffisante, en particulier étant donné qu’il est dit que la nation tout entière s’identifie elle-même fortement à la danse ; la candidature révèle un processus de candidature nettement organisé de haut en bas et reflète une limitation des praticiens aux organisations et aux ensembles qui résident dans la capitale ; toutes les attestations de consentement libre, préalable et éclairé présentent ces caractéristiques ;

R.5 :  Les informations sur l’inclusion de l’élément dans un inventaire sont incomplètes, notamment concernant la participation des communautés à l’identification et à la définition de l’élément, et la mise à jour régulière de l’inventaire.

  1. Décide de renvoyer la candidature du kochari, danse collective traditionnelle à l’État partie pour complément d’information et l’invite à resoumettre la candidature au Comité pour examen au cours d’un cycle suivant ;
  2. Recommande à l’État partie, s’il souhaite resoumettre la candidature, de veiller à ce que les informations restent cohérentes et claires et d’éviter les répétitions et les généralités.

Top