Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.b.20

Le Comité

  1. Prend note que l’Algérie a proposé la candidature du costume féminin de cérémonie dans le Grand Est de l’Algérie : savoir-faire associés à la confection et à la parure de la « Gandoura » et de la « Melehfa» (n 02139) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La Gandoura et la Melehfa sont des tenues traditionnelles portées par les femmes dans le Grand Est de l’Algérie à l’occasion de fêtes telles que les mariages, les cérémonies et les festivités nationales et religieuses. La Gandoura est une longue robe évasée en satin ou en velours, brodée de motifs floraux et animaliers à l’aide de techniques telles que le fil d’or et le perlage. Parmi les accessoires, on retrouve une chaîne autour de la taille et une coiffe conique brodée de fils d’or ou ornée de pièces de monnaie, d’un diadème ou d’une chaîne à médaillons. Des vestes brodées ou de longs vêtements drapés peuvent être portés par-dessus la robe. La Melehfa est un vêtement large et drapé, soutenu sur les épaules par deux broches en argent et à la taille par une longue ceinture en laine teintée. L’excédent de tissu est replié sur la poitrine et vers l’arrière. Il est complété par un turban ou un foulard orné de pendentifs ou d’un diadème. Les deux tenues sont complétées par des bijoux tels que des boucles d’oreilles, des chaînes, des colliers, des bracelets et des bracelets de cheville. Les connaissances et les compétences associées à la confection et au port des tenues et des accessoires sont transmises de manière formelle par des centres de formation et des institutions privées, mais aussi de manière informelle au sein des familles.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  La Gandoura et la Melehfa sont des tenues traditionnelles portées par les femmes dans le Grand Est de l’Algérie à l’occasion de fêtes telles que les mariages, les cérémonies et les festivités nationales et religieuses. Les détenteurs et les praticiens de l’élément comprennent les artisans travaillant dans des ateliers ou à domicile, notamment les tisserands, les couturières et couturiers, les créatrices et créateurs de motifs, les artisanes et artisans de l’ornementation et les habilleuses-coiffeuses traditionnelles. Les connaissances et les compétences liées à la fabrication et à la décoration des tenues sont transmises de génération en génération, à la fois de manière informelle au sein des familles et de manière formelle par l’intermédiaire de centres de formation, d’associations et d’ateliers privés. L’élément renforce les liens sociaux et le sentiment de solidarité entre les personnes portant des vêtements similaires, sur la base de principes, de coutumes et de normes reconnus et partagés. Ces vêtements sont portés par les femmes lors de diverses cérémonies et occasions rituelles.

R.2 :  Le dossier affirme la prise en compte par les communautés de la contribution de l’élément à l’égalité des genres, au développement économique inclusif, à la paix et à la cohésion sociale. L’inscription de l’élément renforcera sa visibilité au niveau national et international, encourageant son utilisation accrue au sein des communautés et entre elles. L’élément est un marqueur d’identité et un outil d’intégration entre les communautés et les groupes sociaux. Elle promeut également le développement durable en créant des opportunités d’emploi ainsi qu’en générant des revenus, tout en encourageant la créativité humaine grâce à ses valeurs artistiques et esthétiques.

R.3 :  Les mesures de sauvegarde proposées comprennent un soutien financier aux ateliers et aux associations, aux praticiens et aux détenteurs. Le secteur du tourisme et de l’artisanat organise également des programmes de formation aux métiers traditionnels de la confection, et des programmes gouvernementaux permettent aux praticiens d’accéder à des microcrédits à taux zéro. Les tisserands, les brodeurs, les tailleurs, les ateliers de confection et les bijoutiers adhèrent à des associations afin d’améliorer l’accès aux matières premières nécessaires à leur artisanat, tandis que les expositions et les salons professionnels augmentent la visibilité de l’élément et diffusent des informations. La Chambre des métiers et de l’artisanat ainsi que le Fonds National de la Promotion des Activités de l’Artisanat Traditionnel facilitent également la formation et l’accès aux équipements et matériels nécessaires. Le rôle de la communauté dans la planification et la mise en œuvre des mesures de sauvegarde est précisé dans le dossier. Le Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques (CNRPAH) continuera à mener des recherches, à publier les résultats et à organiser des symposiums internationaux sur l’élément, notamment sur ses associations, son évolution dans le temps, la manière dont il est porté et les cérémonies et rituels qui y sont liés.

R.4 :  Le CNRPAH a mis en place un comité scientifique composé de chercheurs, d’universitaires, de fonctionnaires des directions de la culture et des chambres des métiers, de musées, de chefs d’ateliers, d’artisans et de représentants de la partie orientale du pays. Des événements culturels, des séminaires et des consultations visant à recueillir des données, des opinions et des observations ont été organisés dans divers endroits. Des équipes de chercheurs, de conservateurs, de fonctionnaires du Ministère de la culture et de techniciens ont parcouru la région de janvier à la mi-mars 2023 pour recueillir le consensus des communautés de détenteurs et des praticiens. L’élaboration du thème du dossier de candidature et la collecte de vidéos, de photos et de lettres de consentement ont été réalisées au cours de ces réunions de consultation approfondies.

R.5 :  L’élément a été inclus dans la Banque nationale de données en 2022. L’inventaire est géré et mis à jour par le Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques. Une révision de la « Banque nationale de données - Algérie » est prévue tous les quatre ans, mais peut être mise à jour à tout moment à la demande des communautés quatre ans, mais peut être mise à jour à tout moment à la demande des communautés. Des informations supplémentaires sur le processus d’inventaire ont été incluses dans le rapport périodique 2022 de l’État partie.

  1. Décide d’inscrire le costume féminin de cérémonie dans le Grand Est de l’Algérie : savoir-faire associés à la confection et à la parure de la « Gandoura » et de la « Melehfa » sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Rappelle que les candidatures, y compris leur documentation d’appui, sont évaluées et examinées uniquement en vue de déterminer leur conformité avec les critères objectifs énoncés dans les Directives opérationnelles et réaffirme que l’inscription sur les listes de la Convention n’implique aucune origine, appropriation exclusive ou propriété intellectuelle du patrimoine culturel immatériel.

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