Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.b.58

Le Comité,

  1. Rappelant l’inscription initiale des « pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés Sénoufo du Mali et du Burkina Faso » (soumise par le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire), en renvoyant la candidature à la Côte d’Ivoire, par la sixième session du Comité en 2011 (Décision 6.COM 13.29) et l’inscription sur une base élargie des « pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire » par la septième session du Comité en 2012 pour inclure la Côte d’Ivoire (Décision 7.COM 11.21) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’humanité,
  2. Prend note que le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et l’Indonésie ont proposé la candidature des pratiques et expressions culturelles liées au balafon et au kolintang au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Indonésie (n 02131) pour inscription, sur une base élargie afin d’inclure l’Indonésie, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le balafon (au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire) et le kolintang (en Indonésie) désignent un ensemble de xylophones en bois de différentes longueurs. Les instruments indonésiens et ouest-africains présentent des similitudes au niveau des matériaux, des formes, des clés, des fonctions, des processus de transmission et des valeurs. Ils sont censés représenter le respect mutuel et la tolérance et promouvoir l’unité et la vie pacifique et harmonieuse. En Indonésie, le kolintang est joué lors de cérémonies et de rituels religieux et est associé à des valeurs philosophiques, éthiques et esthétiques qui établissent des liens entre des personnes d’origines différentes et avec la nature. Cet instrument est également considéré comme un moyen de traiter les problèmes de santé mentale et physique. Pour ses détenteurs et ses praticiens, le kolintang favorise le dialogue et la compréhension, et son existence est un symbole de respect de la diversité culturelle. Les musiciens, les artisans, les chercheurs et les universitaires jouent un rôle important dans la transmission de la pratique en sensibilisant à l’importance du patrimoine kolintang, en assurant la pérennité et l’importance de l’instrument et en transmettant les connaissances et les compétences correspondantes à grande échelle, notamment aux jeunes, aux femmes et aux jeunes filles, ainsi qu’aux personnes en situation de vulnérabilité et de marginalisation. L’élément est également transmis par le biais d’activités dans différents secteurs, notamment l’éducation, la culture, la recherche et la santé. Il favorise la créativité tout en soutenant la diversité, l’inclusion et la cohésion sociale.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Le balafon (au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire) et le kolintang (en Indonésie) désignent un ensemble de xylophones en bois de différentes longueurs. En Indonésie, les détenteurs et les praticiens du kolintang comprennent des musiciens, des artisans, des chercheurs et des universitaires qui jouent un rôle important dans la transmission de la pratique en sensibilisant à l’importance du patrimoine du kolintang, assurant ainsi la durabilité et l’importance de l’instrument. L’élément est également accessible et inclusif pour les parties prenantes, notamment les jeunes, les femmes et les filles, les personnes en situation de vulnérabilité et les groupes défavorisés. L’élément est également transmis par le biais d’activités dans différents secteurs, notamment l’éducation, la culture, la recherche et la santé. Il favorise la créativité tout en soutenant la diversité, l’inclusion et la cohésion sociale. En outre, le kolintang favorise le dialogue et la compréhension et symbolise le respect de la diversité culturelle.

R.2 :  Les informations contenues dans la section R.2 et dans d’autres sections du dossier de candidature indiquent comment l’élément contribue à divers aspects du développement durable. Cette extension incitera les communautés du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Mali et d’Indonésie à redécouvrir la valeur de leur patrimoine vivant ainsi qu’à assurer la viabilité et la conservation du balafon et du kolintang grâce à des recherches conjointes. L’extension devrait également accroître l’intérêt et la sensibilisation des communautés des quatre pays, favorisant ainsi le dialogue interculturel, encourageant le respect mutuel et contribuant à la cohésion sociale et à la paix. Elle permettra également de sensibiliser les pays d’Afrique et d’Asie à la valeur du patrimoine culturel immatériel. L’élément pourrait être un puissant catalyseur de changement étant donné sa capacité à transcender les barrières géographiques, culturelles et linguistiques. L’extension du dossier à l’Indonésie est un exemple positif de la manière dont le patrimoine vivant peut rassembler des personnes d’ethnies, de croyances religieuses, de langues et de pays différents.

R.3 :  Le dossier de candidature fournit des informations sur les mesures de sauvegarde et l’implication des communautés du pays soumissionnaire. Des communautés, groupes et individus dans diverses provinces d’Indonésie ont participé aux réunions et ont préparé les plans d’action. Elles ont également diffusé des informations sur l’élément, mené des recherches et collecté des données. Elles ont réalisé un film documentaire, mis en place des programmes d’inventaire en collaboration avec le gouvernement et ont établi des partenariats avec des communautés au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. D’autres mesures de sauvegarde comprennent la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation et la rédaction de rapports périodiques avec une large participation des communautés, des groupes et des individus concernés.

R.4 :  La communauté kolintang indonésienne a été impliquée dans le processus de candidature par le biais d’une série de réunions à distance. Au cours de la consultation et de la préparation des dossiers de candidature, les communautés des deux instruments culturels ont échangé des connaissances et fourni des informations pour répondre aux exigences de l’extension. Les États parties et les communautés du dossier de candidature original ont donné leur consentement à la communauté kolintang et à la République d’Indonésie pour soumettre le dossier de candidature. Les communautés du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali ont été informées de l’intention de l’Indonésie d’inclure le kolintang dans le dossier lors de réunions nationales et du festival international Triangle Balafon.

R.5 :  Le kolintang a été inscrit à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel indonésien en 2021. Cet inventaire est tenu à jour par la Direction de la protection culturelle, Indonésie, le Bureau provincial de la préservation des valeurs culturelles du Sulawesi du Nord à Manado et la Communauté de préservation obligatoire du kolintang. Les informations pertinentes concernant la mise à jour et la périodicité de l’inventaire, ainsi que la participation des communautés, groupes et ONG concernés, ont été incluses dans le rapport périodique soumis en 2013.

  1. Décide d’inscrire les pratiques et expressions culturelles liées au balafon et au kolintang au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Indonésie sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Prend note en outre que la présente candidature est une inscription sur une base élargie qui intègre et remplace « les pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire » (n 00849), précédemment inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2012 ;
  3. Félicite les États parties pour leur dossier bien préparé qui pourra servir de bon exemple pour les dossiers multinationaux, reflétant un modèle de collaboration entre divers pays de deux groupes électoraux.

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