22 avril 2019

Événement

Événement parallèle sur la Convention UNESCO 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel: Opportunités pour les peuples autochtones

Date
22 avril 2019
Localisation(s)
New York
Pays
États-Unis d'Amérique (les)
Type
Atelier (hors stratégie)

Le 22 avril 2019, l’Entité du patrimoine vivant a organisé une table ronde en marge de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (UNPFII), réunie pour discuter de « La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : opportunités pour les peuples autochtones »
L’UNPFII est un organe consultatif du Conseil économique et social (ECOSOC) fondé en 2000. Il reçut alors le mandat de discuter des questions autochtones sur le développement économique et social, l’environnement, la culture, l’éducation, la santé et les droits de l’homme. La session de cette année se concentrait plus particulièrement sur le thème spécial « Connaissance traditionnelle : développement, transmission et protection ».
Le Secrétaire de la Convention de 2003, M. Tim Curtis, donna un aperçu de la Convention et démontra dans quelle mesure il était pertinent que les peoples autochtones soutiennent la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP).

« Il existe des alignements inhérents entre certains des concepts clés présents à la fois dans la Convention de 2003 et dans l’UNDRIP. Bien que la Convention pour le patrimoine culturel immatériel ne soit pas particulièrement adressée aux peoples autochtones, elle appréhende un bon nombre des mêmes préoccupations, surtout en ce qui concerne le rôle des communautés en tant que dépositaire ».

L’ambassadeur Rubén Escalante Hasbún, Représentant permanent de l’El Salavdor auprès des Nations Unies, partagea de récentes expériences vécues à El Salvador dans le cadre d’un projet d’Assistance internationale visant à sauvegarder les traditions orales des locuteurs náhuat dans la municipalité de Santo Domingo de Guzmán. Le projet visait surtout à engager les jeunes dans le processus d’inventaire. Cette initiative renforça l’estime de soi au sein de la communauté et le sentiment de fierté à l’égard de leur culture. « Nous devons inclure les jeunes, en veillant à ce que la jeunesse puisse acquérir une meilleure compréhension de son identité. »
L’Ambassadeur Hasbún a souligné qu’il était important d’exploiter les synergies entre les différents mécanismes internationaux afin d’optimiser les droits autochtones.
C’est un point également soulevé par M. Elifuraha Laltaika, membre de l’UNPFII et fondateur de l’Association pour le droit et la défense des éleveurs en Tanzanie.
« L’importance de la Convention de 2003 ne peut être surestimée puisqu’elle offre des espaces où les peuples autochtones sont à même de continuer la transmission et d’agir en matière de promotion de leur identité. »
M. Laltaika mentionna le potentiel qu’ont les instruments internationaux à renforcer les droits culturels des peuples autochtones, droits historiquement menacés par le passé global du colonialisme et la dépossession.
« La Convention est un élément central contribuant à favoriser ou amplifier les efforts historiques et continus des peuples autochtones pour affirmer leurs identités et préserver leurs langues, cultures et traditions. »
Mme Hindou Ibrahim, coprésidente de l’Instance internationale des peuples autochtones sur le changement climatique et fondatrice de l’Association pour les femmes autochtones et peuples du Chad, insista sur le fait que la Convention corresponde aux préoccupations autochtones en matière de sauvegarde du patrimoine culturel et que sa pertinence se maintienne auprès des générations futures. Elle salua également l’approche basée sur la participation des communautés, exigeant le consentement libre, préalable et éclairé des communautés pour toutes les activités de sauvegarde.
«  Cette Convention représente beaucoup pour moi et peut également représenter beaucoup pour les peuples autochtones. Si elle peut nous guider vers la meilleure approche, avec un consentement libre, préalable et éclairé, et sauvegarder tout ce qui nous fait office de culture, de savoir et de futur. En effet, nous parlons de futur technologique mais notre savoir autochtone est notre futur. »

D’autres questions ont été discutées, incluant les liens entre éducation et patrimoine culturel immatériel, le rôle important des femmes autochtones en tant que porteuses de leurs cultures et des défis face à l’assurance de la mise en œuvre et du respect des conventions internationales protégeant les droits des peuples autochtones au niveau des pays.

L’événement suscita de l’intérêt pour la Convention parmi les participants, enclenchant une dynamique propice à l’Année internationale des langues autochtones. L’UNESCO continuera son travail concernant cette question majeure, par l’organisation d’événements parallèles lors de la prochaine session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, à Bogota en Colombie, afin de se pencher sur le rôle des langues autochtones et la sauvegarde du patrimoine vivant.

Vous pouvez écouter la totalité de l’événement à cette adresse

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