Le Comité
- Prend note que le Burundi a proposé la candidature de la danse rituelle au tambour royal (n 00989) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La danse rituelle au tambour royal est un spectacle qui associe le son du battement des tambours, puissant et synchronisé, à des danses, de la poésie héroïque et des chants traditionnels. Toute la population du Burundi la reconnaît comme un élément fondamental de son patrimoine et de son identité. Cette danse exige au moins une dizaine de tambours, toujours en nombre impair, disposés en demi-cercle autour d’un tambour central. Plusieurs sont battus sur un rythme continu, tandis que les autres suivent la cadence ordonnée par le tambour central. Deux ou trois tambourinaires exécutent ensuite des danses au rythme du groupe. Ce spectacle rituel est joué lors des fêtes nationales ou locales et pour accueillir les visiteurs de marque, et il est censé réveiller les esprits des ancêtres et chasser les esprits maléfiques. Les détenteurs sont recrutés dans les sanctuaires du pays ; la plupart d’entre eux sont les descendants de gardiens des sanctuaires des tambours. La danse rituelle au tambour royal, les valeurs qu’elle incarne et les savoir-faire spécifiques à la fabrication du tambour sont transmis essentiellement par la pratique mais aussi par l’éducation formelle. Aujourd’hui, la danse rituelle est l’occasion de transmettre des messages culturels, politiques et sociaux, ainsi qu’un moyen privilégié de réunir des personnes de générations et d’origines diverses, encourageant ainsi l’unité et la cohésion sociale.
- Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative suivants comme suit :
R.1 : Exécuté notamment lors des cérémonies de bienvenue comme moyen de rassembler des groupes d’âge et d’origine sociale divers et de transmettre des messages sociaux et politiques, ce rituel est transmis de génération en génération et connaît une appropriation de plus en plus large par la population, lui procurant un sentiment de continuité et constituant un marqueur d’identité ;
R.2 : La danse rituelle crée un espace de dialogue et de solidarité ainsi qu’un sentiment de rassemblement entre les générations et les communautés, et sa réinterprétation constante par chacun des danseurs témoigne de la créativité humaine, de la capacité d’adaptation du patrimoine culturel immatériel et de sa récréation dans le monde contemporain ;
R.3 : L’État partie entend favoriser la sauvegarde de la danse rituelle en la promouvant auprès des jeunes, essentiellement à travers l’éducation formelle, en soutenant les groupes de tambourinaires et les personnes qui participent à la restauration de sites associés, et en adoptant des mesures environnementales destinées à protéger les arbres dont le bois sert à la fabrication des tambours ; ces mesures de sauvegarde ont été élaborées à partir des avis de représentants des communautés, qui ont répondu à des questionnaires ;
R.4 : Les personnes qui ont participé au processus d’inventaire mené au niveau national ont identifié la danse rituelle comme candidat prioritaire à l’inscription sur la Liste représentative ; les représentants des communautés concernées ont ensuite participé activement à toutes les étapes du processus de candidature, par le biais d’ateliers et de séminaires d’information et de sensibilisation ; environ soixante-dix tambourinaires ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé ;
R.5 : L’élément figure dans l’inventaire établi sur l’ensemble du pays entre 2007 et 2008 ; les communautés concernées ont participé au processus d’inventaire en sélectionnant les localités où allait se dérouler le travail, en définissant les rubriques du questionnaire, en fournissant des réponses à ce dernier et en validant les informations reçues.
- Inscrit la danse rituelle au tambour royal sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.