Le Comité
- Prend note que la Mongolie a proposé la candidature de la calligraphie mongole (n 00873) pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente :
La calligraphie mongole est une technique d’écriture consistant à relier verticalement des traits continus pour former des mots. L’alphabet de l’écriture classique mongole compte quatre-vingt-dix lettres, formées à partir de six traits principaux respectivement nommés « tête », « dent », « tige », « estomac », « arc » et « queue ». Cette écriture méticuleuse est utilisée pour les lettres et les invitations officielles, la correspondance diplomatique et les lettres d’amour ; une forme abrégée est employée comme méthode de sténographie ; et on l’utilise sous forme « pliée » pour les emblèmes, les logos, les pièces de monnaie et les timbres. Les mentors sélectionnent traditionnellement les meilleurs élèves et les forment pendant cinq à huit ans pour en faire des calligraphes. Élèves et professeurs se lient pour la vie et continuent à améliorer mutuellement leur art et leur talent. L’intensification de la transition sociale, l’urbanisation et la mondialisation ont entraîné une baisse importante du nombre de jeunes calligraphes. Actuellement, seuls trois universitaires d’âge mûr forment de manière bénévole une petite communauté d’une vingtaine de jeunes calligraphes. En outre, avec l’augmentation du coût de la vie, les mentors ne peuvent plus se permettre d’enseigner à une autre génération sans être rémunérés. C’est pourquoi des mesures spéciales sont nécessaires pour attirer l’attention des jeunes sur cet art traditionnel de l’écriture, ainsi que pour sauvegarder et revitaliser la tradition de l’écriture et de la calligraphie mongoles.
- Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste de sauvegarde urgente suivants :
U.1 : La calligraphie mongole procure un sentiment d’identité et de continuité historique à la population mongole dans son ensemble ; redynamisée par la mise en place de la démocratie dans les années 90, la pratique a des fonctions sociales et économiques pertinentes pour ses détenteurs dans le contexte actuel ;
U.2 : La viabilité de la calligraphie mongole est en danger en raison du nombre limité de détenteurs traditionnels qui transmettent leurs connaissances, de l’absence de politiques de sauvegarde appropriées et du manque d’intérêt des jeunes ;
U.3 : Les mesures de sauvegarde incluent de la formation, la publication de supports éducatifs, de la recherche, de la documentation et des actions de sensibilisation ; les expériences et les activités de sauvegarde passées accroissent la faisabilité des mesures proposées ;
U.4 : Le processus de candidature a bénéficié de la participation d’organisations de calligraphes, d’institutions de recherche et d’organismes gouvernementaux dont le consentement libre, préalable et éclairé est démontré, quoiqu’en caractères cyrilliques et non en écriture mongole classique ;
U.5 : La calligraphie mongole est incluse dans la Liste nationale du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, dont la dernière mise à jour date de 2011 ; le Centre du patrimoine culturel du Ministère de la culture, du sport et du tourisme dispose également d’informations et de documentation sur cette pratique ;
- Inscrit la calligraphie mongole sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ;
- Note que la calligraphie mongole a connu une renaissance depuis la démocratisation de la Mongolie dans les années 90, après des décennies d’interdiction ;
- Invite l’État partie à promouvoir l’enseignement de la lecture et de l’écriture mongole classique dans les écoles ;
- Encourage l’État partie à prendre davantage en considération la calligraphie pratiquée par des individus en dehors du cadre formel et institutionnalisé, étant donné que leur contribution est importante pour la viabilité de la pratique ;
- Encourage en outre l’État partie à considérer les remarques de l’Organe consultatif de 2011 sur le plan de sauvegarde, en particulier en ce qui concerne les sources de financement, et à intégrer aux efforts de sauvegarde les connaissances liées à la fabrication du papier, des pinceaux et autres techniques associées.