Le Comité
- Prend note que la Lettonie a proposé la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par l’éducation formelle et non formelle : impliquer les jeunes des communautés en vue de sa sélection et promotion par le Comité comme programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention, décrite comme suit :
Le Plan d’action « Intégration du patrimoine culturel immatériel dans l’éducation formelle et non formelle » a été élaboré par la Commission nationale de Lettonie pour l’UNESCO en coopération avec la communauté suiti, le Ministère de la culture et d’autres partenaires. Il se compose d’un ensemble d’activités et d’initiatives visant à renforcer le rôle du patrimoine culturel immatériel dans la vie quotidienne de la communauté locale et à faciliter sa transmission par des mesures d’éducation formelle et non formelle. Il s’agit notamment d’intégrer des études culturelles suiti, en particulier autour de l’instrument de musique traditionnelle kokle, dans le cursus scolaire de la communauté, tout en impliquant les jeunes suiti dans la documentation de témoignages oraux sur le patrimoine culturel immatériel. Le projet a également abouti à la publication et la distribution de Histoires suiti, documentation du patrimoine culturel immatériel : un manuel pour débutants et Le psaltérion baltique et les traditions musicales en Lettonie, le premier livre/CD traitant de façon approfondie de l’apprentissage du kokle. Les membres de la communauté suiti organisent régulièrement un atelier de tissage traditionnel afin de transmettre leurs techniques, tandis que les enfants sont impliqués dans un groupe de chant traditionnel suiti. Une ONG de jeunes travaille également sur des questions liées à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de la communauté.
- Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature n 00514, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par l’éducation formelle et non formelle : impliquer les jeunes des communautés répond comme suit aux critères de sélection tels que définis dans le paragraphe 7 des Directives opérationnelles :
P.1 : En faisant usage de l’éducation comme mesure de sauvegarde, le projet emploie une stratégie novatrice en impliquant et en faisant participer la jeune génération et les chercheurs à l’étude et à la documentation de leur propre patrimoine ;
P.2 : Le programme est mis en œuvre avec la participation des différents acteurs, en allant des écoles locales et des organisations non gouvernementales aux organisations nationales. Il s’agit essentiellement d’un programme national bien qu’il ait impliqué une certaine coopération avec un pays voisin, l’Estonie ;
P.3 : Le programme soutient la transmission intergénérationnelle en utilisant l’éducation formelle et non formelle en tant qu’outils de sauvegarde, et en impliquant la communauté dans des activités qui vont au-delà de la cartographie, de la recherche et de la documentation, en vue d’assurer la sensibilisation, le respect et la mise en valeur des pratiques du patrimoine culturel immatériel ;
P.4 : Ce n’est que tout récemment que le programme a été mis en œuvre, à partir de 2009, et il est pour l’instant trop tôt pour évaluer son efficacité ;
P.5 : Les besoins de sauvegarde ont été identifiés par la communauté avec le soutien des chercheurs et des institutions locales et nationales. Un processus inclusif avec la communauté suiti a précédé la proposition et le Centre culturel ethnique suiti a fourni le consentement libre, préalable et éclairé au nom de la communauté ;
P.6 : Le programme n’a pas encore suffisamment prouvé qu’il peut servir de modèle. Néanmoins, sa viabilité et son potentiel sont reconnus comme étant de bons exemples qui peuvent être intéressants pour d’autres pays en tant que moyen efficace de sauvegarde et de promotion du patrimoine culturel immatériel ;
P.7 : La communauté suiti et le gouvernement de la Lettonie ont exprimé leur volonté de coopérer avec l’UNESCO dans la diffusion du modèle et la promotion de leur expérience, si le projet est sélectionné ;
P.8 : La proposition n’analyse pas les résultats et réalisations qui pourraient être susceptibles d’évaluation. Si le processus continue, il serait nécessaire de disposer d’indicateurs de viabilité qui pourraient inclure : le nombre d’élèves concernés, les événements de diffusion organisés dans le cadre du processus, la distribution de publications aux niveaux régional et national, l’inclusion de nouvelles écoles secondaires dans le processus éducatif, ou le nombre croissant d’activités d’éducation non formelle dans la région ;
P.9 : Bien que le programme ne soit pas exclusivement destiné à satisfaire les besoins des pays en développement, il pourrait être considéré comme un modèle possible de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, étant entendu qu’une méthode pédagogique de transmission des savoirs et des pratiques culturelles traditionnelles soit fournie à la communauté et notamment à ses jeunes membres.
- Décide de ne pas sélectionner la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par l’éducation formelle et non formelle : impliquer les jeunes des communautés, comme programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention ;
- Invite l’État partie à soumettre une nouvelle proposition lorsque le programme sera plus achevé, avec une évaluation de son impact et la démonstration de sa viabilité et durabilité pour la sauvegarde du patrimoine immatériel.