Le Comité
- Prend note que le Guatemala a proposé la candidature de la cérémonie de la Paach en vue de son inscription sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, décrite comme suit :
La cérémonie de la Paach est une tradition maya ancestrale influencée par le catholicisme. Célébrée dans le centre-ville de San Pedro Sacatepequez, dans le département de San Marcos, au Guatemala, elle sert à remercier la nature après une bonne récolte de maïs, à renforcer l’identité culturelle de la communauté et à encourager la cohésion sociale et le dialogue interculturel. La cérémonie fait intervenir treize personnes : quatre diseurs de prières (les Parlamenteros), quatre diseurs de prières auxiliaires, quatre marraines chargées de créer et d’habiller des effigies faites d’épis de maïs et de coordonner la préparation et la distribution de la nourriture, et un Membre du Conseil, qui joue d’un instrument à percussion. La cérémonie débute par la préparation spirituelle et physique des officiants avec leurs instruments, une procession jusqu’aux sites cérémoniels, la récitation de la prière dans la langue maya Mam, et enfin la musique marimba et les danses. La cérémonie de la Paach se transmet de génération en génération au sein des familles et repose sur la sélection directe de détenteurs répondant à certains critères en termes de service communautaire. Les détenteurs utilisent des baguettes en bois qui symbolisent leur autorité, ainsi que des ponchos représentant la pureté physique. La célébration de la cérémonie est en perte de vitesse depuis quelques années et la procession des diseurs de prières a rarement lieu. Le manque de connaissance de la cérémonie parmi les jeunes générations a réduit leur intérêt et enthousiasme, et l’âge avancé des diseurs de prières actuels fait courir le risque d’une rupture de la transmission.
- Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature n 00516, la cérémonie de la Paach satisfait aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente comme suit :
U.1 : La signification de la cérémonie de la Paach repose sur une vision du monde Maya antique qui fait partie intégrante de la vie de la communauté aujourd’hui ; la cérémonie renforce l’identité culturelle des membres et illustre les procédés de syncrétisme et d’hybridation dans son rituel, sa musique, sa danse, sa nourriture et d’autres expressions transmises oralement ;
U.2 : La cérémonie de la Paach a été reléguée à la périphérie des espaces publics et domestiques, contribuant à un manque de reconnaissance et de soutien de la population locale et des autorités ; sa viabilité dépend aujourd’hui d’un nombre limité de détenteurs âgés et les changements dans la vie quotidienne, un manque de connaissances ou d’intérêt pour la tradition chez les jeunes et la précarité économique des détenteurs constituent les principales menaces ;
U.4 : Plusieurs membres de la communauté ont été consultés au cours du processus de candidature, bien qu’il aurait été souhaitable de pouvoir disposer d’une démonstration plus complète de leur consentement pleinement éclairé et de leur participation future aux mesures de sauvegarde ;
U.5 : La cérémonie de la Paach est enregistrée dans le Registre des biens culturels de la Direction du patrimoine culturel et naturel au Ministère de la culture et des sports.
- Décide en outre que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature n 00516, la cérémonie de la Paach ne satisfait pas aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente comme suit :
U.3 : Bien qu’un plan de sauvegarde ambitieux et couteux ait été élaboré, aucun financement ne semble être assuré et la faisabilité de ce plan ne peut donc pas être déterminée ; le plan ne semble pas suffisamment refléter les aspirations et la participation de la communauté concernée ; par conséquent, sa viabilité ne peut être évaluée.
- Décide de ne pas inscrire la cérémonie de la Paach sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente pour le moment et invite l’État partie à soumettre une candidature révisée qui réponde de manière plus complète aux critères pour évaluation par le Comité à un cycle ultérieur ;
- Invite en outre l’État partie à élaborer un plan de sauvegarde durable clairement destiné à faire face aux menaces identifiées, à la mesure des ressources disponibles ou qui peuvent être mobilisés avec réalisme et avec une implication plus claire des détenteurs dans la conception et la mise en œuvre des mesures de sauvegarde.