Le Comité
- Prend note que l’Uruguay a fait une demande d’assistance internationale pour le projet Documentation, promotion et diffusion des « appels de tambours » du Candombe, qui expriment l’identité des quartiers de Sur, de Palermo et de Cordón, dans la ville de Montevideo, décrit comme suit :
Les appels de tambours traditionnels du Candombe, ou llamadas, propres aux quartiers de Sur, Palermo et Cordón, à Montevideo, sont nés avec les esclaves africains. Joués par des formations musicales (tambours) dans les rues et lors de carnavals, ils s’accompagnent de chants et de danses. Le Candombe se transmet en général au sein de familles respectées pour le talent de leurs percussionnistes. Depuis les années 1990 cependant, la hausse des prix de l’immobilier a dispersé les communautés concernées, ce qui a conduit à la perte et à la dilution des composantes traditionnelles de l’élément. Le projet vise à renforcer le Candombe en retrouvant des documents historiques sur ce patrimoine, en effectuant de nouveaux enregistrements, en menant des activités de sensibilisation dans des centres éducatifs, en montant des ateliers de formation et en produisant un film documentaire et un CD qui seront diffusés dans tout le pays lors de spectacles de Candombe et de conférences. Une exposition itinérante sera aussi organisée. La communauté des détenteurs a pris part à l’élaboration d’actions de sauvegarde par le biais du groupe consultatif pour le Candombe. Ce dernier entretient des liens étroits avec d’autres associations de personnes d’origine africaine, qui aideront à rassembler des informations écrites, orales et musicales, qui participeront à l’organisation et à la mise en œuvre d’activités pédagogiques, et qui encourageront la transmission et la diffusion de la culture afro-uruguayenne.
- Décide que, à partir des renseignements fournis dans le dossier 00555, la Documentation, promotion et diffusion des « appels de tambours » du Candombe, qui expriment l’identité des quartiers de Sur, de Palermo et de Cordón, dans la ville de Montevideo répond comme suit aux critères de l’assistance internationale du paragraphe 12 des Directives opérationnelles et aux considérations supplémentaires du paragraphe 10:
A.1 : La communauté de praticiens et d’experts du Candombe ont été associés à l’élaboration de la candidature soumise pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ; elle a également participé à l’élaboration de cette demande d’assistance internationale et aura un rôle central dans la mise en œuvre des activités proposées ;
A.2 : Le budget ne fournit pas suffisamment de détails permettant de déterminer si le montant de l’assistance demandé est approprié ; il semble qu’une bonne partie des coûts ait été surestimée, en particulier en l’absence de données concrètes pouvant soutenir ces estimations ;
A.3 : Les activités proposées ont été bien conçues et sont réalisables, en particulier le calendrier ; quatre bilans et une évaluation finale, qui se traduira par un rapport final, permettront d’en assurer le suivi ;
A.4 : Les impacts éventuels du projet devront être élaborés plus en détails avec une plus grande réflexion concernant la prochaine phase du programme, afin d’assurer sa pérennité une fois le projet, qui s’étend sur dix-huit mois, terminé ;
A.5 : L’État partie bénéficiaire participe aux coûts des activités, contribuant à hauteur de un cinquième du budget total, bien que la viabilité du projet à plus long terme ne soit pas clairement définie ;
A.6 : Les informations fournies sur le renforcement des capacités sont insuffisantes ; bien que la communauté des musiciens soit impliquée, il n’est pas démontré en quoi le projet vise à développer leurs capacités, sauf pour leur implication dans l’activité scolaire, qui ne représente qu’une très petite part de l’ensemble du projet ;
A.7 : L’État partie n’a pas encore reçu d’assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel ;
10(a) :Il y a peu d’information sur la coopération bilatérale, régionale et internationale dans la mise en œuvre de ce projet, et il est fait brièvement mention de certaines activités en cours pour les personnes de descendance africaine ;
10(b) :Le projet s’est développé à partir de l’inscription du Candombe sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2009 et on peut s’attendre à ce qu’il entraîne d’autres activités complémentaires à l’avenir.
- Attire l’attention de l’État partie sur l’importance de demander des montants raisonnables, en détaillant clairement les bases sur lesquelles les coûts ont été estimés ;
- Exprime sa préoccupation quant à la viabilité du projet, compte tenu de l’engagement limité dans le temps de l’État pour soutenir des fonctions cruciales comme celle de coordinateur de projet ;
- Décide de ne pas approuver l’assistance internationale d’un montant de 218 000 dollars des États-Unis pour le projet Documentation, promotion et diffusion « des appels de tambour » du Candombe, qui expriment l’identité des quartiers de Sur, de Palermo et de Cordón, dans la ville de Montevideo à ce stade ;
- Invite l’État partie à soumettre une demande révisée en accordant une attention particulière au montant et aux coûts du budget, de préférence avant fin février 2012 ;
- Invite en outre l’État partie à se concentrer dans la demande révisée sur les résultats attendus et la faisabilité plutôt que sur les objectifs généraux, à renforcer les programmes de formation ainsi qu’à spécifier les stratégies de diffusion des produits ;
- Demande au Secrétariat de travailler avec l’Etat partie pour la révision de sa demande ;
- Délègue au Bureau du Comité le pouvoir d’approuver une demande d’assistance internationale révisée d’un montant ne devant pas dépasser 218 800 dollars des États-Unis, à condition que l’État partie soumette une demande révisée répondant aux préoccupations énoncées ci-dessus.