Le Comité
- Prend note que l’Ouganda a fait une demande d’assistance internationale pour le projet l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel de quatre communautés ougandaises, décrit comme suit :
L’Ouganda compte plus de quarante communautés ethnolinguistiques, chacune possédant des traditions et des pratiques distinctes. Le Ministère du genre, du travail et du développement social propose de commencer à dresser l’inventaire du patrimoine immatériel présent sur le territoire ougandais et de sensibiliser son importance grâce à des projets pilotes d’inventaires communautaires effectués dans quatre endroits. Le programme comprendra six étapes : élaboration d’une stratégie nationale d’inventaire du patrimoine immatériel ; consultation des communautés et des districts ; ateliers de renforcement des capacités en matière d’inventaire ; travail d’identification des éléments sur le terrain ; compilation de quatre inventaires ; ateliers finaux et diffusion des résultats. Les communautés bénéficiaires choisiront les éléments à inventorier, elles fourniront des informations détaillées à leur sujet et détermineront lesquels ont le plus besoin d’une sauvegarde urgente. Elles repéreront aussi les lieux où organiser les réunions des communautés, des personnes ressources au sein de la communauté, des leaders d’opinion et des détenteurs de la tradition. Elles présenteront le projet aux communautés, étudieront la méthodologie des inventaires, identifieront les représentants communautaires qui suivront la formation nationale ; enfin, elles sélectionneront l’ONG/OCB qui fera office de coordinateur local. Au terme de ce projet, les éléments nécessitant une sauvegarde urgente auront été identifiés. Les compétences acquises par les responsables culturels des districts serviront à former leurs homologues ailleurs dans le pays à l’inventaire du PCI au sein d’autres communautés.
- Décide que, à partir des renseignements fournis dans le dossier 00557, Inventaire du patrimoine culturel immatériel de quatre communautés ougandaises, il répond comme suit aux critères de l’assistance internationale du paragraphe 12 des Directives opérationnelles et aux considérations supplémentaires du paragraphe 10:
A.1 : La proposition définit un rôle central aux communautés dans la mise en œuvre future du projet ; elle ne met pas clairement en évidence les modalités et les motifs de sélection et de participation de ces communautés ; il est important que les communautés et partenaires locaux soient dès le début entièrement associés au projet ;
A.2 : Le budget recèle un grand nombre d’incohérences, notamment concernant le rapport entre les coûts et les activités proposées ; il est par conséquent difficile de savoir si le montant de l’assistance demandé est approprié ;
A.3 : La demande présente un plan détaillé d’activités visant d’une part à indiquer les stratégies, la formation, l’implication et la sensibilisation des communautés, et d’autre part à reproduire l’expérience avec d’autres communautés ; cependant, le calendrier est très court et ne semble pas permettre la réalisation de toutes ces activités ; des informations complémentaires sur la conduite du projet et les responsabilités des autorités centrales seraient nécessaires ;
A.4 : Les résultats durables du projet devront comprendre : un inventaire du patrimoine culturel immatériel de quatre communautés pilotes ; un corps de formateurs locaux et d’agents de la culture ; une plus grande sensibilisation du public au sujet du patrimoine culturel immatériel ; néanmoins, il serait utile de spécifier les ressources qui permettront d’assurer, à plus long terme la mise à jour des inventaires et de ses différentes étapes dans d’autres communautés ;
A.5 : L’État partie bénéficiaire participe aux coûts des activités ; cependant, le montant de sa contribution semble assez bas (en dessous de 2 % du budget total) ; à l’occasion de la révision de la demande, l’État est encouragé à prendre en compte les contributions en nature attendues de la part des institutions gouvernementales ;
A.6 : Un système complexe de renforcement des capacités pour l’inventoriage du patrimoine culturel immatériel est proposé par le projet ; il vise à habiliter et à renforcer les capacités des communautés et des responsables des districts en matière d’identification et de sauvegarde ; il apparaît que ce projet peut être efficace en matière de sensibilisation et d’inventoriage aussi bien dans le cadre de la présente demande que dans le futur ;
A.7 : L’État partie n’a pas encore reçu d’assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel ;
10(a) :Le projet n’implique pas la coopération avec d’autres pays, même s’il résulte d’une activité régionale de renforcement des capacités des communautés en matière d’inventaire, soutenue par le Fond-en-dépôt Unesco/Flandre ;
10(b) :L’assistance a le potentiel d’encourager des efforts similaires dans d’autres communautés en Ouganda, ainsi que d’autres sources locales de contributions financières et techniques.
- Reconnaît l’importance et la pertinence d’élaborer un inventaire, mais invite l’État partie à améliorer la méthodologie et à jeter des bases de travail plus solides avant d’entamer le projet et, notamment, à justifier le choix de ces quatre communautés pilotes dans la perspective d’un développement ultérieur du projet à une plus grande échelle, à renforcer la formation de manière approfondie avec une plus large participation des communautés dans l’élaboration des inventaires, et notamment, à identifier plus clairement le support technique requis ;
- Encourage l’État partie à réviser et à systématiquement articuler les activités, le budget et le calendrier afin de s’assurer qu’ils sont mutuellement cohérents ;
- Décide de ne pas approuver l’assistance internationale du projet Inventaire du patrimoine culturel immatériel de quatre communautés ougandaises, d’un montant de 216 000 dollars des États-Unis, à ce stade ;
- Invite en outre l’État partie à soumettre une demande révisée dans laquelle la nature pilote du projet sera plus clairement définie, et à accorder une plus grande attention à la manière dont l’effort sera poursuivi à l’avenir au sein des communautés pilotes et ailleurs, de préférence avant fin février 2012 ;
- Demande au Secrétariat de travailler avec l’Etat partie pour la révision de la demande ;
- Délègue au Bureau du Comité le pouvoir d’approuver une demande d’assistance internationale révisée d’un montant ne devant pas dépasser 216 000 dollars des États-Unis, à condition que l’État partie soumette une demande révisée répondant aux préoccupations énoncées ci-dessus.