Le Comité
- Prend note que la Mongolie a fait une demande d’assistance internationale pour le projet Sauvegarde et revitalisation de l’épopée traditionnelle mongole, décrit comme suit :
L’épopée traditionnelle mongole, ou Tuuli, constitue une encyclopédie orale vivante des histoires, mythes, légendes et chansons populaires de Mongolie. Les épopées sont apprises par cœur et transmises de père en fils au sein du cercle familial. Les chanteurs sont renommés pour leur mémoire, leur imagination et leur engagement remarquables. Par tradition, ils se produisent à l’occasion d’événements officiels, de mariages, du festival du Naadam, de la première coupe de cheveux d’un enfant, d’expéditions de chasse ou de cérémonies religieuses en des lieux sacrés. Les interprètes des épopées mongoles s’efforcent de transmettre les techniques narratives à la jeune génération, mais l’évolution des conditions socioéconomiques et la popularité croissante des divertissements de masse menacent sérieusement le Tuuli. Aujourd’hui, il ne reste qu’une dizaine de chanteurs qui préservent et transmettent les techniques d’interprétation traditionnelles. Une aide internationale est requise pour permettre au Centre pour le patrimoine culturel du ministère de l’Éducation, de la Science et de la Culture, en collaboration avec l’Association du Tuuli mongol, de mettre en œuvre un plan de sauvegarde qui mette l’accent sur la formation des jeunes interprètes afin de maintenir la transmission intergénérationnelle ; qui sensibilise le grand public ; qui mette en valeur le talent des interprètes et qui enrichisse leur répertoire ; et qui créée un cadre socioéconomique et juridique pour sauvegarder l’élément. Ce plan vise à revitaliser et à sauvegarder l’épopée traditionnelle mongole et à assurer sa pérennité grâce à des formations, des expositions, des festivals, des séminaires, des vidéos documentaires et pédagogiques, des manuels, des séances de tutorat familial et des centres de formation.
- Décide que, à partir des renseignements fournis dans le dossier 00549, Sauvegarde et revitalisation de l’épopée traditionnelle mongole, il répond comme suit aux critères de l’assistance internationale du paragraphe 12 des Directives opérationnelles et aux considérations supplémentaires du paragraphe 10:
A.1 : Le projet sera mis en œuvre par les institutions gouvernementales centrales en collaboration avec des organisations régionales et non gouvernementales, et repose sur la pleine participation des détenteurs actuels ; la participation des acteurs locaux et régionaux permettra l’implication d’autres membres de la communauté dont la connaissance des situations et des traditions locales peut être pleinement utilisée ;
A.2 : La ventilation du budget est réaliste et les montants les plus importants sont dédiés à des activités de sauvegarde ; les ressources financières sont réparties entre des activités de court terme et des activités de long terme avec des résultats durables, et le montant demandé est approprié ; mais il existe des divergences qui doivent être résolues entre le budget, le calendrier et les activités proposées ;
A.3 : Le caractère et le contenu des activités sont bien conçus, mais la demande doit démontrer une plus grande cohérence entre les objectifs et les activités proposées, et doit s’assurer que cela est pleinement reflété dans le budget et le calendrier ;
A.4 : On peut attendre des résultats durables de ce système de formation de nouveaux détenteurs qui fonctionne bien, basé sur une solide méthodologie, et l’on peut promouvoir une sensibilisation accrue au sujet de l’épopée traditionnelle dans la société mongole par la publication et la documentation ; l’activité pourrait aussi attirer des détenteurs potentiels parmi les plus jeunes générations, et la création d’un système national de sauvegarde devrait encourager la durabilité de cet élément culturel ;
A.5 : Le budget distingue clairement le montant demandé au Fonds du patrimoine culturel immatériel de celui qui doit être apporté par l’État partie ; bien que sa contribution en espèces soit relativement faible, l’État est encouragé à prendre en compte lors de la révision de la demande les contributions en nature attendues de la part des institutions gouvernementales et des fonctionnaires ;
A.6 : Le projet consiste à renforcer les compétences des détenteurs et à augmenter leur nombre par la création d’un système de formation pour la transmission de l’élément ; il vise en outre à renforcer les capacités des responsables culturels impliqués dans l’identification et l’enregistrement des conteurs de l’épopée ;
A.7 : L’État soumissionnaire a reçu une aide financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel en 2008-2009 pour l’élaboration de deux candidatures à la Liste de sauvegarde urgente (l’épopée héroïque traditionnelle mongole et le Biyelgee mongol : danse populaire traditionnelle mongole), et pour l’élaboration des inventaires de la Liste représentative et de la Liste de sauvegarde urgente en Mongolie en 2009-2011 ; les travaux prévus dans les termes de référence des contrats respectifs ont été réalisés et ces contrats ont été dûment exécutés conformément aux règles de l’UNESCO ;
10(a) :La portée du projet est nationale, mais l’État soumissionnaire devrait être encouragé à envisager des partenariats plus larges ainsi qu’une extension du projet au niveau régional ;
10(b) :L’État soumissionnaire n’a pas clairement identifié de possibles effets multiplicateurs, sauf pour la relance générale d’un plus grand intérêt à l’échelle nationale, locale et institutionnelle pour la sauvegarde de l’épopée mongole et pour d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel.
- Décide de ne pas approuver l’assistance internationale d’un montant de 107 400 dollars des États-Unis pour le projet la sauvegarde et revitalisation de l’épopée traditionnelle mongole à ce stade ;
- Invite l’État partie à soumettre une demande révisée avec un plan de travail plus détaillé et un budget reflétant une correspondance plus claire entre les objectifs et les activités prévues, leur calendrier et les montants requis pour chacune, de préférence avant fin février 2012 ;
- Invite en outre l’État partie à décrire plus clairement ses contributions en nature, en particulier concernant les coûts qui pourront garantir le suivi du projet, et de traiter de la question de sa durabilité au-delà des activités financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel ;
- Demande au Secrétariat de travailler avec l’Etat partie pour la révision de la demande ;
- Délègue au Bureau du Comité le pouvoir d’approuver une demande d’assistance internationale révisée d’un montant ne devant pas dépasser 107 400 dollars des États-Unis, à condition que l’État partie soumette une demande révisée répondant aux préoccupations énoncées ci-dessus.