Le Comité
- Prend note que le Turkménistan a proposé la candidature de l’art de l’élevage du cheval Akhal-Teke et les traditions des ornements pour chevaux (n 01978) en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
L’Akhal-Teke est une race de chevaux créée sur le territoire de l’actuel Turkménistan. Se distinguant par leur grande taille, leur intelligence, leur agilité, leur force et leur robe brillante, les Akhal-Teke sont robustes et peuvent se passer de nourriture et d’eau pendant de longues périodes. Les chevaux Akhal-Teke font l’objet de nombreuses coutumes et traditions, notamment des rituels d’attribution de noms, des concours de beauté pour chevaux et des jeux de course et d’équitation. Ils sont également étroitement liés aux cérémonies de mariage, au cours desquelles le marié emmène la mariée sur un cheval Akhal-Teke paré d’ornements. Les bijoux et la dentelle utilisés pour habiller les chevaux sont principalement créés et transmis par les femmes. Les connaissances et les compétences liées à l’élevage et aux soins des chevaux Akhal-Teke se transmettent par le biais d’un apprentissage formel et informel, au cours duquel les jeunes éleveurs apprennent à établir le contact, à toiletter et à nourrir les chevaux. Ils apprennent ensuite à maîtriser les connaissances et les compétences pour monter et dresser les chevaux. Les établissements d’enseignement supérieur et les centres de formation équestre contribuent également au transfert formel des connaissances et des compétences spécifiques à l’Akhal-Teke. Les chevaux constituent une part importante de l’identité historique et culturelle du Turkménistan, et les traditions qui s’y rattachent contribuent à la cohésion sociale et à une meilleure prise de conscience de l’importance du patrimoine vivant en général.
- Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
R.1 : Les principaux détenteurs et praticiens de l’élément sont des personnes morales et des individus impliqués dans des industries connexes, notamment des éleveurs de chevaux, des entraîneurs, des employés d’écurie, des cavaliers, des artisans et des artistes. Les savoirs et les savoir-faire correspondants se transmettent par le biais d’un apprentissage formel et informel. Dans le cadre de formations informelles, des praticiens expérimentés enseignent à leurs successeurs les connaissances et les compétences relatives à l’élevage de chevaux. La transmission formelle s’effectue dans trois établissements d’enseignement supérieur et dans des centres de formation équestre. De nombreuses traditions et coutumes équestres sont associées à l’élément, notamment les cérémonies liées à la naissance d’un poulain, les mariages et la parure des chevaux avec des bijoux en or et en argent et des tapis. Ces coutumes contribuent à la cohésion sociale et renforcent l’intérêt des jeunes pour l’élément. Elles contribuent également à sensibiliser le public à l’élément et au patrimoine culturel immatériel en général.
R.2 : Au niveau local, l’inscription contribuerait à mieux faire comprendre l’importance du patrimoine culturel immatériel et de sa sauvegarde. Au niveau national, elle permettra de mieux faire connaître la Convention de 2003 aux détenteurs et d’attirer l’attention du grand public. Au niveau international, l’inscription renforcera les liens entre les sphères culturelles et sociales et soutiendra les programmes d’échanges internationaux au sein de projets nationaux dans le domaine de l’élevage équin.
R.3 : Les mesures de sauvegarde passées et actuelles concernent la formation des éleveurs de chevaux (dans des ateliers privés ou des centres de formation publics), des activités d’éducation et de recherche, la promotion de l’élément par le biais de publications et de supports audiovisuels, la création de bourses pour l’élevage de chevaux et l’organisation d’expositions et de concours. Le soutien de l’État passe par l’action législative et l’élaboration de politiques concernant l’élevage équin, les sports équestres et le patrimoine culturel immatériel. Il comprend également : (a) le financement des arts et de l’artisanat connexes, ainsi que l’établissement de complexes équestres ; (b) la garantie des mesures de sécurité liées aux projets d’élevage équin ; (c) la facilitation des cours universitaires sur l’élevage équin et le patrimoine vivant ; (d) la conduite de recherches scientifiques sur la génétique des chevaux ; et (e) le soutien de l’activité entrepreneuriale. Les mesures de sauvegarde proposées comprennent le renforcement des capacités nationales, la recherche et la documentation, ainsi que l’éducation, la transmission et la promotion. Le dossier a été préparé avec la participation des communautés, des groupes et des individus concernés, avec le soutien organisationnel et financier du Ministère de la culture et des administrations locales. Un groupe de coordination a été mis en place pour préparer la candidature.
R.4 : Des membres de la communauté équestre et des représentants ont également participé activement à la préparation de la candidature. Le processus a également été salué par les peintres, les sculpteurs, les joailliers, les fabricants de tapis, les cinéastes et les représentants des médias locaux, comme en témoigne le grand nombre de lettres exprimant leur soutien à la candidature.
R.5 : L’élément est inscrit à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel du Turkménistan depuis 2014. L’inventaire est géré par le département du patrimoine culturel immatériel du Ministère de la culture du Turkménistan et mis à jour tous les deux ans. Les détenteurs et les praticiens de l'élément, les éleveurs de chevaux privés, les artistes et les entrepreneurs associés à l'élément ont participé activement à toutes les étapes de la collecte des documents. Les informations collectées ont été fournies sous forme de support photographique, d’enregistrements audio et vidéo pour être inclus dans la liste d’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Turkménistan.
- Décide d’inscrire l’art de l’élevage du cheval Akhal-Teke et les traditions des ornements pour chevaux sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Encourage l’État partie, lorsqu’il soumettra des dossiers de candidature à l’avenir, à fournir des explications plus détaillées sur les fonctions sociales et les significations culturelles de l’élément ;
- Rappelle à l’État partie l’importance d’assurer la plus large participation possible des communautés concernées à la planification et à la mise en œuvre des mesures de sauvegarde ;
- Rappelle l’importance d’utiliser un vocabulaire conforme à l’esprit de la Convention et d’éviter des termes tels que « unique » et d’éviter la duplication des informations.