Le Comité
- Prend note que la Zambie a proposé la candidature de la danse mooba du groupe ethnique lenje dans la province centrale de Zambie (n 01372) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La mooba est la principale danse du groupe ethnique lenje de la province centrale de Zambie, qui existe depuis l’époque précoloniale. Elle est également pratiquée dans certaines parties des provinces de Copperbelt et de Lusaka par les hommes et les femmes. Il arrive parfois que lorsque la danse atteint son paroxysme, certains des principaux danseurs soient possédés par des esprits ancestraux appelés BaChooba. Il est dit qu’à ce stade, les esprits mènent la danse, le rythme des percussions et les chants. Les danseurs et les danseuses peuvent être possédés par les esprits BaChooba. Le costume est composé de perles colorées, d’une jupe traditionnelle appelée Buyombo et de grelots portés autour des mollets. En outre, les principaux danseurs tiennent un bâton spirituel appelé Chimika et un chasse-mouche confectionné à partir d’une queue d’animal. La mooba vise à distraire et à guérir, et elle contribue à l’identité spirituelle de la communauté. L’élément étant interprété lors d’événements de la vie sociale ouverts à tous, les enfants peuvent observer et apprendre librement, les représentations attirant d’ailleurs un vaste public en raison de leur nature divertissante. Presque tous les adultes connaissent la mooba car il s’agit de la principale danse des Lenje. La communauté lenje a également mis en place des groupes qui interprètent la danse partout où ils sont invités ce qui permet de promouvoir la pratique et de lui ouvrir de nouveaux horizons.
- Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :
R.1 : La danse mooba joue un rôle important dans la structure de la culture lenje en ce qui concerne la vie spirituelle et sociale des communautés locales. Elle est intimement liée à d’autres aspects de la culture traditionnelle de la région et se transmet naturellement au sein de la famille et de la communauté. La fonction sociale et de divertissement de l’élément rassemble différents groupes ethniques et favorise ainsi la cohésion sociale. Dans le même temps, les performances de danse mooba contribuent à promouvoir l’identité culturelle et à inspirer une pleine satisfaction spirituelle.
R.2 : L’inscription sensibiliserait à l’importance de cette forme de patrimoine culturel immatériel aux niveaux local, national et international. Elle inciterait également à un dialogue constructif entre les praticiens et les membres ordinaires de la communauté et stimulerait un sentiment d’appartenance et d’identité, en particulier chez les jeunes praticiens. L’inscription contribuerait également à encourager le tourisme durable en valorisant la diversité culturelle et la créativité humaine.
R.3 : Les mesures de sauvegarde mises en œuvre et prévues tiennent compte de la situation locale, du contexte culturel et politique et du développement de l’élément. Elles se concentrent sur l’identification, la présentation et la sauvegarde de la danse mooba dans le cadre plus large de la Convention et se composent d’activités spécialement adaptées à la pratique. Elles seront mises en œuvre par les communautés locales et soutenues par différentes autorités gouvernementales et organisations nationales. Le dossier démontre l’implication active des chefs des communautés à la sensibilisation au patrimoine culturel immatériel et à la mobilisation de fonds.
R.4 : Les chefs des communautés, les représentants des détenteurs de la tradition et les institutions nationales de recherche ont accordé leur consentement à la candidature. Des détenteurs de la tradition choisis ont participé à la préparation du dossier de candidature en tenant compte de la nature cérémonielle de la danse, dont la réalisation est régie par certaines coutumes liées à des aspects spirituels qui se transmettent de génération en génération. Le texte et la vidéo jointe au dossier confirment que l’obtention du consentement des chefs de la communauté a été une étape très importante pour la communauté et que leur approbation est représentative de l’avis du groupe.
R.5 : La danse mooba du groupe ethnique lenje a été incluse dans l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du district, provincial, national et régional en 2016. Géré par le Ministère du tourisme et des arts, la Commission nationale zambienne pour l’UNESCO, l’Institut de recherche économique et sociale de l’Université de Zambie, le Bureau des musées nationaux et la plate-forme du PCI en Afrique australe (SAICH), l’inventaire a été régulièrement mis à jour à partir de réunions consultatives avec les dépositaires des éléments respectifs.
- Inscrit la danse mooba du groupe ethnique lenje dans la province centrale de Zambie sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Rappelle à l’État partie que la mise à jour est un aspect important du processus d’élaboration des inventaires et l’invite à inclure des informations détaillées dans son prochain rapport périodique sur la mise en œuvre de la Convention au niveau national, sur la manière dont l’inventaire du patrimoine culturel immatériel a été réalisé avec la participation active des communautés, des groupes et des organisations non gouvernementales concernés, conformément à l’article 11(b) de la Convention.